Moselle Open, c’était écrit ?
Depuis quelques années, le spectre de la vente du tournoi revenait dans les couloirs des Arènes de Metz au moment du début du tournoi de tennis, lancé pour la première fois en 2003. Les rumeurs de vente au Kazakhstan ou à Singapour tintaient malgré la volonté farouche de la direction du tournoi de rester implanter à Metz. « Astana nous a tournés autour mais le projet n’était pas certain d’être validé par l’ATP (Association Tennis Professionnel) compte tenu notamment du contexte politique au Kazakhstan, expliquait Yvon Gérard au Républicain Lorrain dimanche. En janvier, la société InFront Sports et Médias (créée par l’ancien patron d’Adidas Robert-Louis Dreyfus) a tenté d’acheter le Moselle Open pour l’emmener à Singapour. » Une sortie médiatique surprenante et pas apprécié par tous, le patron du tennis lorrain en tête. « Triste de perdre @MoselleOpen la vitrine du tennis masculin dans le Grand Est. Amer de l’apprendre par la presse. » a tweeté Lionel Ollinger dimanche.
Vendu à Taïwan… mais pas encore validé par l’ATP
Une sortie médiatique étonnante qui a nécessité une précision de la part de la direction du tournoi et qui jette un (léger) flou sur la vente définitive du Moselle Open. « La Direction du Tournoi tient à préciser que suite à un rappel de l’ATP, rien n’est définitif concernant l’annonce de la vente du tournoi MOSELLE OPEN ATP 250. La décision définitive appartient à l’ATP qui validera ou pas ce transfert dans une autre ville que Metz. La prochaine cession de l’ATP est prévue mi-novembre pendant le Masters de Londres. En attendant, l’Equipe du Moselle Open continue à travailler sur les différents débriefings et sur les bilans financiers, partenaires, média… » Pourtant, rien ne pourra sauver un tournoi qui survivait chaque année, non sans réussite. Les venues de Stan Wawrinka, Dominic Thiem ou Jo Tsonga relevaient de la prouesse tant la date n’était pas la plus évidente du monde – après l’US Open et la Coupe Davis. Pourtant, on rappellera que Metz aura eu la chance de voir Djokovic, Robredo, Murray, Melzer, Wawrinka, Simon ou dernièrement Pouille.
Trop risqué financièrement
Mais financièrement, l’affaire n’était plus possible. « On s’est donné le temps de réfléchir, un an, donc. Afin de respecter tout le monde. En 2009, quand j’ai racheté le tournoi, j’ai emmené plusieurs personnes dans l’aventure. Il était irresponsable de continuer. Aucune. On peut rapporter le problème dans tous les sens, comme vous l’avez écrit dans l’un de vos articles, ce n’est plus tenable. Au niveau du budget, on est déjà au bas de l’échelle. Impossible de lutter. On n’a plus notre place sur le circuit mondial. » A Taiwan, le tournoi aura plus de soutien financier. « Taïwan montera le prize money à 800000 €, soit une augmentation de 30 %. Au niveau des garanties (sommes versées aux joueurs afin d’assurer leurs venues) , le nouveau propriétaire montera à 1 million alors que nous sommes à 200 ou 300 000 ! Le Moselle Open aurait dû passer son budget de 3 à 4 ou 4,5 millions pour pouvoir garder son standing et ne pas devenir un ATP250 avec le niveau d’un Challenger (catégorie inférieure) … » Lucas Pouille sera donc le dernier vainqueur du tournoi messin, qui aura donc vu Tsonga le remporter à 3 reprises, Gilles Simon à deux reprises, et Novak Djokovic venir y remporter le deuxième tournoi de sa carrière en 2006. Arnaud Clément, Jérôme Haehnel (face à Richard Gasquet), et Gaël Monfils auront été les vainqueurs français d’un tournoi qui aura bataillé jusqu’au bout pour offrir au public lorrain un spectacle de grande envergure…
Photos : DR - Article publié le 11 octobre 2016