Le TC Thionville sur le toit de la France
L’objectif de départ, le président Jean Christoph ne s’en est jamais caché, c’était le maintien parmi l’élite du tennis féminin hexagonal. Et pas question pour le dirigeant de jouer le « Guy Roux » du nord mosellan. « Étant donné notre statut – c’est notre deuxième année en D1 seulement après notre remontée parmi l’élite – nous voulions conserver notre place dans cette division et obtenir une place honorable pour solidifier notre présence. Mais les circonstances ont été favorables. » Avec deux matchs nuls et une seule victoire, le TC Thionville profite du match nul de Denain avec Colomiers pour virer en tête du groupe et arracher une finale inespérée, à la faveur d’un set-average favorable pour le club mosellan. Une surprise autant qu’une fierté pour la coach, Sabine Pawelec. « Inespérée au point qu’on avait libéré notre équipe n°1 de double, Darija Durak et Olga Savchuk, qui s’est rendue aux USA et qu’on ne pouvait plus faire revenir. Cette finale n’était vraiment pas prévue (sourire). » L’autre finaliste surprise, le TC Boulogne-Billancourt, qui a créé aussi la surprise en éliminant le TC Paris, grandissime favori, a procédé de la même façon avec ses joueuses. « Eux aussi ne s’attendaient pas à aller en finale et ils ont libéré leurs deux meilleures joueuses avant la finale. On était donc à égalité sur ce point-là », explique Sabine Pawelec. La rencontre au sommet pouvait alors commencer…
Un troisième court couvert grâce au titre
Pour compenser les départs imprévus de Durak et Savchuk, Sabine Pawelec fait appel à l’Italienne Anastasia Grymalska (343e joueuse mondiale) et à la Biélorusse Sviatlana Pirazhenka (553e mondiale). « Je reste en contact avec les joueuses toute l’année pour pouvoir faire appel à elles quand j’ai besoin. Leur classement n’était pas assez élevé pour en faire des titulaires mais elles sont conscientes de ça et elles ont parfaitement joué le jeu. » Outre les deux meilleures joueuses de double, le TCT devait également se passer des services de leur numéro 1 de simple, la Tchèque Karolina Pliskova (14e mondiale) partie jouer en Fed Cup avec son pays. Pour la finale à Sarcelles, le TCBB et le TC Thionville sont au coude à coude (2-2) à l’issue des simples après les victoires des Thionvilloises Fiona Gervais et Sybille Bammer et les défaites de Sesil Karatantcheva et Anastasia Grymalska. « Même résultat avec les doubles, puisque nous perdons et gagnons un match » ajoute Jean Christoph, le président. 3-3 à l’issue des rencontres, les deux équipes doivent se départager lors d’un super tie-break. « Pour ce match décisif, Fiona Gervais vient me dire qu’elle ne peut plus jouer, trop fatiguée, concède Sabine Pawelec. Elle ne veut pas prendre le risque de causer la défaite par fatigue. C’est Pirazhenka et Karatantcheva que j’aligne. » Comme depuis le début de cette finale, c’est un duel épique qui oppose les deux formations et c’est le TCT qui s’impose 10-8. La quarantaine de supporters présente explose et le TC Thionville devient champion de France pour la 2e fois de son histoire après 2003. « C’est une fierté pour le club de représenter la ville dans toute la France, explique Jean Christoph. C’est une sacrée reconnaissance pour le travail de tout un club et c’est une carte de visite importante si on veut poursuivre dans cette voie. » En effet, un titre de champion pourrait attirer de grandes joueuses jusqu’en Moselle. « On y réfléchit et on est en contact avec des joueuses, avoue à demi-mots Sabine Pawelec. L’idée serait d’obtenir une nouvelle n°1 car nous allons perdre Pliskova. On vise une membre du Top 70 ainsi que deux Françaises issues de la formation, obligatoires dans les interclubs. » Un titre qui a également au TCT d’obtenir un 3e court couvert pour pouvoir enfin accueillir les interclubs, et non aller chez le voisin, Yutz. Et ainsi assumer son tout nouveau statut…
Photos : DR - Article publié le 29 mars 2016