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Tsonga : « Important de venir au Moselle Open »

Double vainqueur du tournoi mosellan (2011 et 2012), Jo-Wilfried Tsonga est revenu pour une quatrième fois à Metz afin de tenter de récupérer le trophée aux mains de Gilles Simon. Si le numéro 1 français n’a pas réussi à passer le stade des quarts de finale, il a tout de même accepté de nous accorder un peu de son temps afin de parler de son actualité. Entretien.

Jo, vous avez fait une tournée américaine réussie ponctuée d’une victoire à Toronto et un parcours extraordinaire. Expliquez-nous vos sensations lors de cette semaine canadienne ?

J’ai eu de très belles sensations pendant ce tournoi de Toronto (sourire). Ça fait du bien de retrouver le chemin des belles victoires, c’est une sensation agréable. Avoir battu des joueurs du top 10 durant ce tournoi ne doit être qu’un début, on essaye de ne pas s’enflammer, on reste assez humble et puis il faut continuer à travailler et à progresser. On n’est pas sur un nuage à ce moment-là. On reste concentré.

Cette victoire en Masters 1000 peut-il être un déclic pour remporter un Grand Chelem ?

Un déclic, je ne sais pas. Ce mot ne veut pas dire grand-chose pour moi, cela veut simplement dire que l’on est capable à un moment donné de battre les meilleurs, mais après, pour gagner un Grand Chelem, la route est encore bien plus longue. Comme je le disais juste avant concernant le Masters de Toronto, il faut continuer à travailler, en s’encourageant, cela permet d’avoir une petite récompense et je veux être sûr du chemin qu’on est train d’emprunter.

Que manque-t-il pour parvenir à remporter un tournoi de cette envergure ?

Je ne sais pas (rires). Il n’y a pas de pression supplémentaire et je joue d’ailleurs souvent mieux lors des tournois du Grand Chelem que lors des Masters 1 000. Donc je n’ai pas de réponse claire à vous donner. Je ne sais pas (sourire).

Vous jouissez d’une forte popularité aux yeux des Français. Est-ce important pour vous d’être proche du public ou est-ce une chose que vous ne cultivez pas outre mesure ?

Le fait d’avoir une image positive, c’est très agréable et appréciable mais, pour moi, cela reste quelque chose de futile car mes objectifs personnels sont de bien faire mon sport, de créer certaines… je ne dirais pas certaines vocations chez les jeunes, mais un engouement pour mon sport et puis être reconnu ou pas, le plus important c’est que ce soit positif.

Parmi vos exploits en Grand Chelem, seul l’US Open vous résiste (quart de finale en 2011 pour la meilleure perf). Y a-t-il une raison particulière ? La surface ?

Pas spécialement. J’estime que Roland Garros ne me réussit pas beaucoup mieux, j’ai fait une demi-finale, donc ce n’est pas non plus fabuleux. Les autres tournois ne sont pas plus ou moins adaptés à mon jeu, je crois surtout au concours de circonstances qu’au fait que ce tournoi me résiste plus que d’autres.

La France jouera bientôt la finale de la Coupe Davis. Est-ce l’année de l’équipe de France ? Est-ce un objectif pour votre carrière personnelle ?

Je n’en ai aucune idée si c’est l’année de la France, je vous dirais ça à la fin (sourire). On verra bien. (Évasif) Bien sûr que c’est un objectif, bien sûr.

Après la Coupe Davis est venu le Moselle Open. Double vainqueur du tournoi, vous commencez à devenir un habitué du tournoi, pour le plus grand plaisir des Lorrains. Quel rapport avez-vous avec ce tournoi ?

J’ai toujours eu de très bons rapports avec ce tournoi dans lequel j’ai toujours bien joué et j’ai toujours été bien accueilli, donc c’est un tournoi pour lequel j’ai envie de jouer tous les ans et d’être présent en Moselle. C’est toujours un plaisir de revenir jouer au Moselle Open.

C’est important pour un joueur français comme vous de participer à des tournois hexagonaux qui rapportent peu ou pas de points ?

À mes yeux, c’est important de pouvoir participer à des tournois français et ainsi les aider à en faire la promotion. Peut-être que pour d’autres joueurs, ce n’est pas le cas, mais pour moi, c’est important. Même si cela rapporte que peu de points, cela me paraît fondamental de venir donner un coup de pouce à ces tournois qui se démènent pour son public. Cela permet de faire connaître un peu plus notre sport chaque année, en France.

Quel regard portez-vous sur la qualité du tournoi, vous qui avez participé à tous types de tournois partout dans le monde ?

Je pense ce genre de tournoi gagne à être connu car il a le mérite de bien se développer malgré le fait qu’il ne bénéficie pas d’aides financières à la hauteur des grands tournois internationaux, et que grâce aux collectivités locales, les joueurs s’y sentent bien et sont bien accueillis chaque année. D’année en année, le tournoi s’améliore et fait en sorte que le plateau soit de plus en plus fourni donc c’est indéniablement un atout pour la Moselle d’avoir un tournoi de cette envergure.

Vous avez été ambassadeur du Moselle Open. Cette mission vous a plu ?

Oui, bien sûr que cela m’a plu d’être ambassadeur du tournoi. On ne m’obligeait à rien, juste représenter le tournoi de la meilleure des façons et j’espère avoir bien rempli mon rôle.

Jo-Wilfried Tsonga en 5 dates

1985. Naissance au Mans, il débute le tennis à Coulaines (Sarthe) et devient professionnel en 2004, à l’âge de 19 ans, après une victoire à l’US Open en juniors en 2003.
2007. Première participation à un tournoi du Grand Chelem (Open d’Australie) grâce à une wild-card, il s’incline au 1er tour face à Andy Roddick. La même année, il passe le 1er tour à Wimbledon en battant Julie Benneteau et passe deux tours à l’US Open (en battant notamment Henman) puis remporte son premier tournoi ATP (Lyon).
2008. Première finale d’un tournoi du Grand Chelem, pour sa deuxième participation, à l’Open d’Australie, perdue face à Novak Djokovic après avoir éliminé Nadal, Murray et Gasquet. Il participera au Masters en fin d’année.
2011. Après une demi-finale à Melbourne (perdue face à Federer) en 2010, Jo réédite son exploit lors de Wimbledon (défaite face à Djokovic) avant de parvenir à se hisser en finale du Masters, à Londres, et de perdre face à Roger Federer. Avec les Bleus, il jouera la demi-finale de la Coupe Davis face à l’Espagne.
2014. Une médaille d’argent aux JO de Londres en 2012 en double, une demi-finale à Roland Garros en 2013 puis une victoire lors du Masters 1000 de Toronto face à Roger Federer, la deuxième de sa carrière après Paris-Bercy en 2008. Il jouera la deuxième demi-finale de Coupe Davis de sa carrière face aux Tchèques du 12 au 14 septembre.

Photos : DR - Article publié le 3 octobre 2014

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