Victoria Gouribi, adoubée par Charles François
Il n’y a pas que Charles François qui truste les podiums en muay-thaï et kickboxing. En Moselle, une championne marche dans ses pas, suit même ses cours, au Mental Thaï Metz, le club du champion du Monde. « Cela fait trois ans que je travaille avec Victoria, explique Charles François. J’ai rencontré son père lors d’un gala et nous avons pris rendez-vous pour voir ce qu’il était possible de faire avec elle. » Championne de Lorraine – Grand Est, des minimes jusqu’à la catégorie junior, Victoria Gouribi a connu sa première grande victoire en compétition, devenant championne d’Europe Juniors en Macédoine au début du mois de septembre, en battant l’Ukrainienne Antonina Osetska, la favorite du concours. « C’était un ton au-dessus que les championnats de France, explique la jeune fille originaire d’Hombourg-Haut. J’étais un peu stressée au départ mais au fur et à mesure des combats, je me suis sentie à mon aise et j’ai dû batailler ferme pour gagner aux points contre l’Ukrainienne. » Sur 3 rounds de deux minutes, Victoria Gouribi s’impose pour la première fois sur une scène continentale, elle qui n’a connu aucune défaite en compétition officielle. « Victoria n’a pas intégré l’équipe de France tout de suite alors que c’était prévu, ajoute Charles François. Initialement, elle devait participer aux championnats du monde et ça ne s’est pas fait pour des raisons que je n’ai pas vraiment comprises. Finalement, ils l’ont retenu pour les championnats d’Europe et elle a saisi sa chance, avec brio. » Élève en 1re ES au lycée Poncelet de Saint-Avold, Victoria Gouribi a débuté le sport de combat à l’âge de 13 ans. « J’ai commencé par le karaté puis je me suis mise à la boxe thaï, explique-t-elle. Ça m’a plu rapidement, c’est mon père qui m’a orienté vers ce sport. »
Après Victoria, Jason Gouribi ?
Actuellement en moins de 56 kg en kickboxing, Victoria va devoir passer en catégorie moins de -57 kg en muay-thaï, où elle se spécialise. « Mon rêve est de combattre en Thaïlande, le pays roi. Mais pour cela, il faut que je continue à travailler et à progresser. » « Victoria est sérieuse et appliquée, énumère son coach. Elle ne brûle pas les étapes dans un milieu où tout va trop vite pour ces jeunes. Elle a la tête sur les épaules, ce n’est que le début et il faut qu’elle continue à travailler. » Une condition physique à perfectionner, « et gérer mon stress » dixit la jeune boxeuse, avant de devenir reine en son royaume. « Nous avons la chance que Charles ait accepté de prendre Victoria dans son club de Mental Thaï Metz, explique Toufik, le papa de Victoria. C’est un grand boxeur avec qui ma fille va beaucoup apprendre. Quelqu’un d’humble et de travailleur dans une structure qui s’occupe très bien de ses élèves. Elle a tout pour réussir. » Avec plus de 180 adhérents, le Mental Thaï Metz de Charles François réussit l’exploit de former de nombreux futurs champions. « Nous avons plus de 90 filles au club, c’est un sport qui attire beaucoup les jeunes femmes, ajoute Charles François. La pratique a explosé ces dernières années. » Prochaine étape pour Victoria Gouribi : les championnats de France en avril-mai afin de garder sa place en équipe de France (il faut être championne ou vice-championne de France pour participer aux championnats d’Europe ou du monde). La famille Gouribi peut se réjouir, le deuxième enfant, Jason, 15 ans, est lui aussi sur les rings depuis trois ans. Pour connaître le même succès que sa sœur ?
Photos : Moselle Sport - Article publié le 23 novembre 2017