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Jean-Louis Harel : « J’ai la chance de bien me connaître »

Médaillé aux JO de Barcelone et triathlète de renom, Jean-Louis Harel est en pleine préparation de l’Ironman d’Hawaï qui se déroulera le 10 octobre 2015. Entre deux séances d’entraînements, Jean-Louis Harel s’est livré sur la pratique de sa discipline. Sans langue de bois. Entretien.

L’Ironman d’Hawaï, un rêve accessible ?

Lorsqu’on a une sélection, on se dit que c’est accessible. Cette année, si j’ai le bonheur de me qualifier, j’évoluerai dans une nouvelle catégorie, celle des Vétérans III (49-54 ans). Hawaï, je l’ai déjà fait en 2006 où j’avais terminé en 9h36. À cette époque-là, mon entourage était davantage dans la course que moi ! Je leur avais dit de profiter du paysage mais ils insistaient davantage sur le fait d’être solidaires de ma cause et me rappelaient aussi mes entraînements. Soit dit en passant, Hawaï est loin de l’idée qu’on peut s’en faire. Ce sont surtout des routes volcaniques et aussi l’Energy Lab, un centre de recherche et technologique. Quand on passe en vélo à proximité de l’endroit, la température grimpe de 10°C. Véridique ! Au niveau des paysages, j’ai préféré Nice, un autre Ironman que j’ai eu l’occasion de faire. Mais Hawaï reste Hawaï. Avec son ambiance unique !

Justement, de plus en plus de personnes se mettent au triathlon. Comment peut-on expliquer un tel engouement ?

Avant de dire comment, on peut déjà se demander pourquoi. Car on est en droit de se poser la question. Ce sont tout de même des disciplines difficiles. Aujourd’hui, je pense que l’explication provient surtout de l’ambiance particulière qui se dégage de ces compétitions. Puis il y a l’émulation entre amis. Certains s’y sont mis grâce au relais. Enfin, il y a évidemment le dépassement de soi. Mais il s’agit d’être bien préparé et d’avoir un gros mental pour les épreuves les plus ardues.

Si vous ne vous étiez pas investi dans le triathlon, qu’auriez-vous fait ?

J’aurai certainement bu beaucoup plus de bières (rires) ! Plaisanterie mise à part, je me serai peut être investi dans le ski de fond ou le skating. C’est assez fun. En revanche, j’ai fait un peu de handball et cela ne m’a pas plus éclaté que ça.

À bientôt 50 ans (il les fêtera en septembre), sans vouloir vous faire offense, le moment n’est-il pas venu d’arrêter ?

Ce qui est le plus difficile aujourd’hui, à mon grand âge (sourire), c’est la récupération liée à l’accumulation des entraînements. De par mon passé de cycliste, j’ai la chance de bien me connaître et d’être épargné par les blessures. Je m’écoute beaucoup et je sais quand je dois augmenter mes charges de travail pour arriver à ce que je veux. Je n’envisage pas encore d’arrêter même si la sortie de l’hiver, je dois l’avouer, devient de plus en plus dure au niveau de ma motivation. Le jour où je ne prendrai plus de licence (35 ans en cyclisme, 17 ans en triathlon, NDLR), cela deviendra compliqué.

Le dopage dans le triathlon, ça existe ?

Depuis que je pratique, je n’ai jamais vu et subi un seul contrôle même s’il est de notoriété publique que certaines personnes ont eu maille à partir avec le dopage. Autant dans le cyclisme, les coureurs connaissent les procédures, autant dans le triathlon, je ne sais même pas comment ça se passe.

Jean-Louis Harel coach, c’est possible ?

Pourquoi pas. On me l’avait déjà proposé par le passé et j’ai déjà eu l’occasion de le faire auprès de certains qui ont été satisfaits de l’expérience. Cependant, pour être un bon coach, il faut être libéré de toute compétition. Alors, quand j’arrêterai de prendre une licence, j’attendrai les propositions. Mais exclusivement en cyclisme. Car en triathlon, je suis trop de la « vieille école » (sourire).

Photos : Moselle Sport - Article publié le 10 août 2015

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