Série (4/6) : Les aventures d’un soir du FC Metz
Tout l’été, la rédaction de Moselle Sport vous propose de revenir sur les expériences sans suite du FC Metz avec ses recrues. Des joueurs amenant avec eux de nombreux espoirs en Moselle et qui sont repartis comme ils sont venus : anonymement. Quatrième épisode de la série avec la pépite de l’Est, que l’Ajax nous arrachait selon des sources taries : Janis Ikaunieks.
Janis Ikaunieks, Wild Wild Est
Arrivé lors de l’hiver 2015, Janis Ikaunieks a débarqué en Moselle précédée d’une flatteuse réputation dans son pays d’origine, la Lettonie, lui qui était déjà international à 19 ans. Mais si le joueur était paraît-il courtisé par de belles écuries européennes (Ajax Amsterdam, Anderlecht…), il est longtemps resté une grande interrogation concernant son potentiel. Interrogation qui aura pris fin rapidement.
À 19 ans, Janis Ikaunieks était la nouvelle trouvaille du FC Metz, recruté lors de l’hiver 2015 pour un montant qui avoisinait les 500 000 euros. Sur le papier, tous les voyants étaient au vert : international à 18 ans, auteur de 23 buts en 32 matchs avec son club formateur et apparemment suivi par de grands clubs européens réputés pour la qualité de leur formation (Ajax Amsterdam, Anderlecht, Udinese). Suffisant pour le FC Metz de sortir les violons au moment de présenter la nouvelle pépite. « Nous le suivions depuis quelque temps, expliquait Philippe Gaillot, directeur général adjoint du FC Metz lors de sa présentation. C’est un jeune joueur à fort potentiel qui était brillant dans son club. » Son club, c’était le SK Liepaja Metalurgs qui lui a permis de l’envoyer très rapidement en sélection. « Ses performances, notamment en sélection, donnent à croire que l’on fait un très bon choix en le recrutant, ajoutait alors son entraîneur, Albert Cartier. C’est un gaucher qui possède une belle technique et surtout une qualité de passe importante. Il a une grande marge de progression. » Tous les voyants étaient alors au vert. Tous ? Pas si sûr…
Diamant brut de pomme
Si son talent entrevu par la direction messine n’a pas non plus échappé à d’autres observateurs de clubs européens – encore fallait-il que ce soit prouvé -, il faut aussi replacer le contexte dans lequel le joueur évoluait. Soyons honnêtes, la Lettonie n’est pas une grande terre de football. Le championnat, LMT Virsliga, n’est pas complètement professionnel, et certains joueurs ont un autre job à côté. « C’est difficile de comparer un championnat et un autre mais on peut situer le niveau de ce championnat avec notre CFA ou le National, ajoutait Cartier. Difficile de vraiment juger. » D’autant que l’observation du jeune Ikaunieks a été assez rapide. « Il nous a été proposés par un agent et nous sommes allés l’observer quand il jouait contre la Turquie avec sa sélection, affirme Philippe Gaillot. Il nous avait faits bonne impression. » Au final, un diamant qui s’est révélé être du toc en France. Sûrement confronté à une trop grande différence de niveau entre son pays de naissance et le nôtre. Sur ces quatre ans de contrat (il n’en effectuera finalement que 3 ans et demi, ce qui est son seul exploit notable), il aura joué à 15 reprises avec le FC Metz, pour 10 titularisations et 0 but marqué. Il aura été prêté en Grèce (Larissa) puis dans son club formateur (Liepaja) avant d’y retourner définitivement, à 23 ans. Pas de regrets donc pour l’Ajax, Anderlecht et consorts…
Photos : DR - Article publié le 6 août 2018