Handball : Sabrina Abdellahi, à pas de Louves
On a tous le droit à une seconde chance. Et cette chance, Sabrina Abdellahi n’a pas hésité à la saisir au sortir d’une aventure mitigée avec son club formateur, Metz Handball. Car si l’idylle entre la jeune Messine et l’ogre lorrain avait commencé sur de bonnes bases, l’impatience et l’intransigeance de Sébastien Gardillou ont plombé tout espoir de la jeune pivot d’évoluer durablement en jaune et bleu. « Mes rapports avec Gardillou ont été… comment dire… compliqués sans rentrer trop dans les détails. C’était difficile de travailler avec lui et je ne faisais pas partie de ses préférées pour faire court. Mais je n’ai pas renoncé et j’ai eu la chance de découvrir Yutz au meilleur des moments. » Pourtant, tout avait bien commencé pour la jeune joueuse, qui se fait remarquer par Metz alors qu’elle s’entraîne à Borny, non loin du domicile familial. « C’était le seul sport qu’il y avait dans le quartier, se souvient Sabrina. Je me souviens aussi que j’étais nulle (rires). Je ne comprenais rien à ce sport mais je restais car cela me permettait de faire du sport. À force de jouer, j’ai commencé à avoir des prédispositions pour le handball. Et quand j’ai eu 15 ans, j’ai dû quitter Borny pour Metz Handball car il n’y avait plus assez de filles pour faire une équipe U16. Sinon, j’y serais restée sans problème. » Sous la houlette de Pascal Jacques, puis de Bertrand François avec le groupe pro, Sabrina Abdellahi fait son trou, au même titre que Martine Ringayen ou Éva Turpin, au sein des Dragonnes et découvre les joies de la LFH un soir de septembre 2010 face à Nîmes. « J’en garde un très bon souvenir. Éva était blessée et j’ai pu jouer pour la première fois avec les pros aux Arènes. Jouer aux côtés d’internationales comme Nina Kanto, Allison Pineau ou Katty Piéjos était un vrai bonheur. » La suite sera moins heureuse pour la jeune messine.
« Cergy, c’était l’horreur ! »
Au terme de la saison 2010-2011, Metz Handball recrute Yvette Broch, internationale néerlandaise, à Madrid et souhaite y envoyer Sabrina Abdellahi en prêt durant une saison en échange. Utopique selon l’intéressée. « Cette proposition était complètement ubuesque. Je n’avais que 19 ans, très peu d’expérience du haut niveau et il était hors de question de m’exiler seule en Espagne, sans parler la langue et sans personne pour m’accompagner dans un club comme Madrid. L’année de mon bac en plus. Hors de question. » Au lieu de l’Espagne, c’est à Yutz que Sabrina part en prêt. Comme une renaissance. « À Yutz, j’ai retrouvé le plaisir de jouer et j’ai repris confiance en moi, raconte la joueuse de 22 ans. J’étais tout simplement libérée et je me sentais utile dans ce collectif. Ce passage en Division 2 m’a fait le plus grand bien. » Sollicitée par quelques clubs de l’élite (Toulon notamment) à la fin de son prêt d’un an à Yutz et non conservée par Metz, Abdellahi choisit Cergy (D2) et prend tout le monde à contre-pied, Yutz en premier, qui souhaitait la récupérer. « J’ai fait le choix de partir pour prendre mon indépendance. Quitter le domicile familial, prendre mon envol et acquérir une certaine maturité loin des miens. Mais j’ai vite regretté. » Mal dans sa peau, mal dans son club, Sabrina vit mal la situation. « Cergy, c’était l’horreur. J’étais quasiment en dépression (rires). La vie parisienne ne m’allait pas du tout et j’ai dû faire la pire saison de ma carrière. » À l’intersaison 2013, Sabrina décide de rentrer à Yutz malgré les sollicitations de clubs de LFH comme Mios-Biganos-Bègles ou Nantes. « C’est moi qui ai pris l’initiative d’appeler Francis Manneau, le président. Il m’a dit oui tout de suite. » Aux côtés de Marjolein Broch, Rachida Drii et de Leila Hadi, Sabrina Abdellahi a retrouvé le sourire… et le plaisir de jouer. Une aubaine pour les Louves qui visent la D1 dans les deux prochaines années…
Photos : DR - Article publié le 15 juillet 2014