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Flashback : Jean-Luc Thiébaut, gardien du temple

Ancien gardien de l’équipe de France médaillé de bronze à Barcelone en 1992, Jean-Luc Thiébaut a porté haut les couleurs du SMEC Handball durant de nombreuses années. La Moselle, représentée aujourd’hui par Baptiste Butto et Vincent Gérard, n’était pas en reste dans les années 90. Portrait.

Dans la famille des « Bronzés » de Barcelone en 1992 avec l’équipe de France de handball, je demande le gardien de but. Jean-Luc Thiébaut, 144 sélections et donc une médaille de bronze obtenu en terre catalane. « Un souvenir forcément marquant, précise le Messin de naissance. À l’époque, je participais à l’évolution du handball en France et je suis fier du chemin parcouru par ce sport en termes d’infrastructures et de licenciés. Même si je regrette que le handball ne soit pas porté à sa juste valeur en France, notamment par les médias. Il y a d’autres sports que le football et le rugby et ce, depuis plus de vingt ans. » Une force de caractère qui l’a accompagné durant ses vingt années au plus haut niveau hexagonal. Un premier maillot à Montigny-lès-Metz en 1969, puis Jean-Luc Thiébaut signe au SMEC en 1977 pour « y faire mon trou », selon ses mots. Départ en région parisienne au PUC en 1979 puis à Saint-Maur en 1981 avant de reposer ses valises en Moselle. « Je suis revenu au SMEC en 1984 pendant la période la plus faste du club. Avec peu de moyens, nous arrivions à chaque fois à des places d’honneurs au prix de nombreux sacrifices physiques. Mais le jeu en valait la chandelle. » L’année des Jeux Olympiques, Jean-Luc Thiébaut rejoint Ivry, grosse écurie du handball français. Trois années qui l’amèneront à un titre honorifique de vice-champion de France en 1993 et une belle quatrième place en 1994. Jean-Luc Thiébaut décide alors de mettre un terme à sa carrière internationale cette année-là et retourne à la maison. Au SMEC, comme une évidence.

Une reconversion en pente douce

Professeur de sport, Jean-Luc Thiébaut l’a toujours été. « À notre époque, on ne vivait pas du handball. Je suis professeur d’éducation physique et sportive depuis 1982. J’ai enseigné au lycée Louis-de-Cormontaigne et aujourd’hui au lycée professionnel René-Cassin. » Pur produit fédéral, Jean-Luc Thiébaut n’a pas hésité longtemps lors de l’arrêt définitif de sa carrière. « Je m’étais fixé vingt ans au plus haut niveau. Arrivé à l’âge de 34 ans, j’ai rejoint le SMEC pour donner un coup de main au club et tenter de le faire remonter en Division 2. Ce fut chose faite en 1996. » Encore une petite saison et puis s’en va. Jean-Luc Thiébaut décide de laisser définitivement le maillot au vestiaire en juin 1997. Pile vingt ans après sa première licence au SMEC. « C’était le moment. Il y avait une certaine lassitude de participer aux entrainements et aux déplacements. Le club devait aussi préparer l’avenir. » Mais l’ancien gardien de but international ne s’est pas totalement détaché de son sport favori. Il suit également avec attention les carrières respectives de ses deux fils, tous deux handballeurs.Pour faire comme leur père ? « Non. Je ne les ai pas poussé à faire ce sport, ajoute-t-il. Mon épouse et moi étant d’anciens handballeurs, ils ont surtout pratiqué un sport qu’ils ont devant leur nez depuis tout petit. Mais ils n’ont pas vocation à en faire leur carrière. » Pionnier du handball hexagonal avec une médaille de bronze à Barcelone, Jean-Luc Thiébaut est ravi par la bonne santé des Bleus menés par Nikola Karabatic. « Même si l’on ne se reconnaît pas vraiment dans l’équipe d’aujourd’hui car il y a trop de différences avec mon époque, je suis ravi que la France soit sur la plus haute marche du monde. Il faut que ça dure. Et c’est bien ça le plus difficile… » En véritable gardien des traditions.

Photos : Moselle Sport - Article publié le 21 juillet 2015

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