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RS Magny, l’increvable

Pensionnaire de Division d’Honneur, la Renaissance Sportive de Magny s’est offerte, cette saison, le scalp d’un club de CFA – Belfort – lors du 64e de finale de la Coupe de France avant de chuter contre une formation de la même division – Moulins – au tour suivant (1-6). Jérôme Savary, le coach messin, a dû s’armer de courage pour reconcentrer ses troupes pour la fin du championnat. Et ainsi éviter le trou d’air.

La Coupe de France est l’occasion pour les petits clubs amateurs de s’offrir des matchs de gala face à des équipes professionnelles et ainsi connaître la lumière le temps d’un week-end. Cette saison, tous les yeux se sont tournés vers l’Auvergne où Yzeure, pensionnaire de CFA, a éliminé le FC Lorient (Ligue 1) de la Coupe de France (1-0). L’an passé, c’est dans les Vosges et plus spécifiquement à Épinal que les médias nationaux avaient concentré leur attention après l’exploit des Spinaliens face à l’Olympique Lyonnais. Cet exploit, Magny en a toujours rêvé. En 2007, les hommes de Jérôme Savary, déjà, en avaient été proches, à domicile, contre Gueugnon (0-2), alors pensionnaire de Ligue 2. Cette année, le RS Magny s’est quand même un petit plaisir, et non des moindres, en éliminant une équipe de deux divisions supérieures (CFA), l’ASM Belfort, après s’être offert le scalp de Thaon-lès-Vosges (CFA2) plus tôt dans la saison. Restant alors sur deux défaites consécutives en championnat de Division d’Honneur, Magny avait réussi à relever la tête en Coupe de France, en éliminant l’ASMB aux tirs au but après un match nul 1-1. « Il ne fallait pas être inhibé par l’enjeu et nous devions impérativement lâcher nos coups, pour faire un parallèle avec le tennis. L’enjeu ne devait pas primer sur le jeu pour n’avoir aucun regret à la fin du match, précise Jérôme Savary. Après cet exploit, on était sur un petit nuage. »

Moulins, tout simplement trop fort

L’euphorie de la qualification a même permis aux joueurs messins de s’imposer, dans la foulée en championnat, sur la pelouse de Jarville, autre club habitué aux bons parcours en Coupe de France. D’ailleurs, existe-t-il une recette ? « Je mise beaucoup sur l’importance du discours d’avant match des premiers tours de coupe, précise Jérôme Savary. Je veux les mettre devant leurs responsabilités et les avertir de ne jamais sous-estimer leurs adversaires, quel que soit leur niveau. » Tombeurs, successivement, de La Maxe (2D, 5-0), Saulnes (PH, 5-2), Golbey (PHR, 1-0), Thaon-lès-Vosges (CFA2, 2-0), Erstein (Excellence, 2-1 a.p) avant l’exploit de Belfort (1-1, 6-5 t.a.b), les joueurs de la Renaissance n’ont, par contre, rien pu faire devant le rouleau compresseur de Moulins (CFA) pour une déroute qui ne doit rien à personne (6-1). « Moulins était très fort ce jour-là, assure le coach de 51 ans. Autant Belfort ressemblait plus à une équipe de CFA2, autant Moulins se rapproche plus d’une équipe de National. Malgré la force de l’adversaire, nous n’avons pas été à la hauteur et la différence de niveau a été, ce jour-là, trop importante. Le staff et moi avons d’ailleurs du mal à comprendre pourquoi les joueurs n’ont pas pris ce match comme il le fallait. Peut-être que la présence des médias et de nombreux spectateurs les a paralysés. Au bout de 20 minutes de jeu, certains joueurs n’étaient plus dans le match. » Revenus pourtant à 1-2, les joueurs de Magny ont craqué dans les minutes qui ont suivi le pénalty réussi d’Alexandre Chirre, provoquant la colère du coach du RSM. « Trois minutes seulement après notre pénalty, on perd un ballon bête de relance dans nos 16 mètres et Moulins inscrit le 3e but qui met fin à nos espoirs de remontée. La deuxième mi-temps a permis de Moulins de dérouler, et on ressemblait plus à une bête en train de mourir. »

Le championnat en ligne de mire

Éliminé, Magny ne perd pas pour autant de vue ses objectifs de fin de saison : le championnat puisque la Renaissance a été éliminée de la Coupe de Lorraine en 16e de finale par l’Etoile Naborienne de Saint-Avold (1-4). À condition que la sortie de route de la Coupe de France n’engendre pas une spirale négative pour le RS Magny. « On veut surtout ne pas vivre le destin tragique de l’ES Metz l’an dernier. Éliminé après un beau parcours en coupe et dans le trio de tête de son championnat, le club a dégringolé en deuxième partie de saison et a été rétrogradé. Attention, car ce genre de match laisse des traces indélébiles. Il faudra que les garçons rebondissent vite et n’aient pas la tête ailleurs. J’ai des craintes. À moi de faire en sorte de les reconcentrer sur le championnat et la coupe de Lorraine. » Au club depuis 40 ans, en tant que joueur, puis entraîneur des jeunes (de 1982 à 1996) avant de prendre en main l’équipe première en 1996, Jérôme Savary possède l’expérience nécessaire pour remobiliser ses troupes. Hormis une parenthèse de deux ans au CSO Amnéville comme directeur technique à la demande de Laurent Fanzel, Jérôme Savary est lié à vie à ce club. Et ce, même si le Luxembourg lui a souvent fait les yeux doux. « J’ai fait le choix du cœur et du confort, précise le Messin. Ce n’est pas une destination qui me fait rêver, malgré les belles offres financières que j’ai eues. Ce sera difficile de me faire quitter Magny. » Même pour prendre en main une équipe au FC Metz ? « Évidemment, cette offre serait difficilement refusable. M’occuper d’une équipe de jeunes ou intégrer le staff de la CFA2 serait un challenge intéressant. Mais ce n’est pas encore arrivé. » En attendant, bien d’autres aventures attendent Jérôme Savary avec le RS Magny…

Photos : DR - Article publié le 28 mars 2014

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