La Moselle, planète Bleus
Juliane Gathrat, 16 ans, championne du monde
À l’heure où le football masculin peine à glaner des trophées internationaux, le football féminin, lui, se porte bien. Et dans l’ombre des A de Bruno Bini qui se placent dorénavant comme l’une des meilleures sélections du monde, la relève est déjà là. Et Juliane Gathrat, pensionnaire du club d’Algrange, fait partie de cette génération dorée du foot féminin qui a récemment été sacrée championne du monde U17 en Azerbaïdjan, en octobre dernier. « C’est une grande fierté pour moi, je ne m’y attendais pas, avoue Juliane. C’était un moment magique car au début de la compétition, on n’y croyait pas trop. » Cette fan d’Eugénie Le Sommer effectue sa formation à Clairefontaine et joue en séniors avec l’US Algrange (D2) le week-end. « C’était bizarre au début de jouer avec des filles plus âgées alors que je n’ai que 16 ans. Mais j’ai très vite été adoptée dans le groupe. » Milieu défensif de la sélection de Guy Ferrier qui tentera de participer au prochain championnat d’Europe U17 qui aura lieu en France en mars prochain, Juliane Gathrat s’est mise au foot par hasard. « J’avais un ami qui jouait à Magny et qui m’a proposé d’essayer alors que j’avais huit ans. Au début, je n’ai pas trop aimé car les garçons ne se comportaient pas bien avec moi. Mais je me suis accrochée et je ne voulais pas me laisser faire. J’ai eu raison au final. »
L’Euro 2013 en France en ligne de mire
Titulaire lors de la finale remportée face à la Corée du Nord aux tirs au but, une première dans l’histoire de la France, Juliane Gathrat n’est pourtant pas une aficionado du football en général. « Je regarde vraiment très peu le foot à la télé, concède la numéro 19 des Bleues. J’aime jouer mais le suivre n’a jamais été trop mon truc. » Ancienne gymnaste, sport délaissé au profit du ballon rond, Juliane Gathrat est la fierté de ses parents. « Ils étaient déjà très fiers lors de ma première sélection en février 2012, et encore plus après notre victoire en finale du Mondial. » Si elle avoue que sa vie n’a « pas changé » depuis son titre de championne du monde, elle rêve désormais de grandeur. « L’équipe de France A et l’Olympique Lyonnais voire le Paris Saint-Germain. Évidemment, quand on joue en équipe de France à 16 ans, on a des ambitions élevées. Mais il ne faut pas non plus voir trop loin. D’abord confirmer et être appelée en sélection. » Et la première échéance arrivera vite, pour les matches de l’Euro 2013, face à l’Irlande du Nord, l’Espagne et la Finlande. Avec Juliane ?
Maxwel Cornet, 16 ans, déjà pro
Dire que son ascension est fulgurante serait un euphémisme compte tenu de la trajectoire du jeune prodige messin. Maxwel Cornet ou l’histoire d’un jeune Mosellan, d’origine ivoirienne, qui, un an après découvert les joies du football en club à Ars-Laquenexy, découvre le FC Metz à seulement 8 ans. « On ne se rend pas trop compte, à 8 ans, que l’on met les pieds d’un club de cette envergure. C’est seulement à 13 ans qu’on voit que ça devient sérieux et qu’à force de travail et de persévérance, on peut faire une carrière professionnelle. » Un discours d’adulte dans un corps d’adolescent, l’image est saisissante. D’autant que le discours est loin d’être anodin. Celui d’un jeune qui sait ce qu’il veut et où il veut aller. « J’ai toujours rêvé d’être un jour professionnel, enchaîne-t-il. Je regardais le stade de la Plaine Saint-Symphorien de l’autre côté de l’autoroute en me disant que j’aimerais y être. J’y suis, c’est une grande fierté mais je suis loin d’avoir fait le plus dur. » Fan inconditionnel de Didier Drogba, Maxwel a signé son premier contrat le 1er octobre dernier, à l’âge de 16 ans (!), et découvre les joies du terrain en août dernier à Quevilly. « Quand Albert Cartier m’a appelé à la 85e minute pour me faire rentrer, je n’y croyais pas. Quel bon souvenir. » Il débloque son compteur deux mois plus tard en Coupe de France à Saint-Avold. « Ce fut un moment particulier pour moi. Mon premier but en pro, je l’attendais depuis longtemps. »
Déjà 4 buts en 5 sélections avec les U17
International U17 sous les ordres de Patrick Gonfalone, Maxwel a tout de suite trouvé dans le groupe professionnel, ses « grands frères » du vestiaire : Grégory Proment, Bouna Sarr et Yeni Ngbakoto. « En arrivant dans le groupe, je n’ai pas été surpris par l’ambiance entre les joueurs. Ils m’ont mis vite à l’aise malgré la grande différence d’âge avec certains joueurs, comme Greg Proment par exemple. Par contre, j’ai été très surpris par l’intensité dans le jeu. » Perfectionniste, bosseur et intransigeant avec ses performances, Maxwel Cornet sait déjà où il veut poursuivre sa carrière plus tard : en Premier League. « C’est LE championnat de référence pour moi. Il y a aussi le championnat espagnol mais je rêverais un jour de fouler les pelouses anglaises. Mais la route est encore longue. » Pilier des U17 tricolores, Maxwel Cornet a déjà marqué les esprits avec les Bleuets : 5 sélections et 4 buts marqués. Qualifié pour le prochain Euro 2013 U17, Maxwell tentera d’imiter Julianne Gathrat en mai prochain en Slovaquie. Pour cela, il faudra se défaire de la Belgique, de la Croatie et de l’Espagne. À 16 ans, Maxwel n’a pas fini de vous étonner.
Photos : DR - Article publié le 1 mars 2013