Etoile naborienne : objectif sérénité
Avec deux équipes – féminine et masculine – en Division d’Honneur, Saint-Avold est un acteur incontournable du football amateur lorrain. Si les garçons occupent souvent le haut de l’affiche avec notamment, on s’en souvient, une saison tonitruante en 2011-2012, symbole de la montée en DH, les filles ne sont pas en reste. Loin de là. Emmenées par Élodie Bintz, à la fois coach et joueuse, les Naboriennes ont terminé la saison dernière de la plus belle des façons, en brandissant un trophée. Car tout avait bien mal commencé. « La saison 2011-2012 a été celle des blessures graves », se souvient Élodie. Trois ligaments croisés, un tibia péroné, une clavicule… Autant de coups durs essuyés par le groupe qui a dû se passer d’éléments clés tout au long de 2012-2013 qui a été « galère ». La première phase du championnat féminin qui se déroule de septembre à décembre, est décisive pour la suite. « En effet, l’équipe qui termine première à l’aller, joue les barrages pour la montée tandis que celles qui sont dans la seconde moitié du tableau, jouent pour ne pas descendre. » C’est ce qu’ont fait les Naboriennes de janvier à mai. Une période à la fois éprouvante pour le mental et pour le physique. « C’est aussi le moment où j’ai repris l’équipe qui avait été entraînée lors de la première partie de saison par Fabrice Ciumber, démissionnaire. Lors de cette seconde phase, nous avons été opposées à de nombreuses formations alsaciennes dont les particularités (impact physique et jeu plutôt dur) nous ont posé pas mal de problèmes. » Les Naboriennes leur ont pourtant souvent tenu tête, même face à Vendenheim qui disposait d’une équipe en D1 et a survolé logiquement les débats. « Nous avons fait un match contre leurs U19 Nationales. Leur coach nous a adressé un beau compliment : elle ne comprenait pas pourquoi nous étions aussi loin au classement… »
Un tacticien au nez fin
En terminant 6e sur 8, les joueuses de Saint-Avold se sont sauvées in extremis. « Il s’en est fallu de peu. Puis nous avons sauvé cette saison avec la Coupe de Moselle. » Face à Woippy, l’autre finaliste, les Naboriennes rapidement menées au score, ont joué leur va-tout en faisant rentrer Alissa Vassallo, leur joker providentiel. « Un choix de Sébastien Ferrand, l’entraîneur de l’équipe masculine de DH qui nous a gentiment proposé son aide le 16 juin dernier. » Le tacticien a eu le nez fin. Auteur d’une passe décisive et du second but, synonyme de victoire, Alissa qui n’avait pas joué depuis longtemps en match officiel (ligaments croisés), a été l’élément déterminant de cette finale. « Il faut aussi saluer le groupe qui a tenu la pression. Nous avons dû faire face à des décisions arbitrales parfois étonnantes. Par exemple, trente coups francs ont été sifflés lors de la deuxième mi-temps. Le jeu était quasiment à l’arrêt ! »
Pour 2013-2014, Élodie a récupéré l’ensemble des cadres. « Et tous les blessées sont aussi revenues. On peut envisager l’avenir un peu plus sereinement. Avec Catherine Froelinger (gardienne), Géraldine Turnau (défense centrale) ou Gwenaelle Sauder (ailère), on est solide. Sans oublier la capitaine Amandine Seurat, également coach des U11 garçons, qui a su garder l’équipe unie dans l’adversité. » Même si la coach reste prudente – « on va jouer le maintien » – elle souhaiterait jouer les barrages, « juste pour voir et voyager dans le quart nord-est de la France en étant opposées à Troyes ou Besançon. Tout en sachant pertinemment que nous n’avons pas les reins assez solides pour la D2. » Mais toutes les années, il y a un petit poucet qui fait la différence.
Photos : DR - Article publié le 14 octobre 2013