eSport : « Vinch » roule en Jaune
Vincent Hoffmann réalise ce que bon nombre de jeunes français rêveraient de faire à son âge. Gagner sa vie en jouant à la console. Qui plus est sur le jeu le plus vendu sur console de 2016 : FIFA17. Avec 1 425 209 exemplaires vendus en France, le jeu d’EA Sports fait chaque année de plus en plus d’émules et attire les clubs de football professionnel. Après les pionniers Besiktas ou Wolfsburg, de plus en plus de clubs traditionnels tentent le pari de l’eSport. En France, Monaco, Lyon et Nantes ont suivi l’exemple du PSG. Avec plus ou moins d’ambition. Schalke 04, Manchester City suivent le rythme quand d’autres clubs français n’ont pas encore décidé de rentrer dans cette cour. Le FC Lorient fait partie de ceux qui ont étudié la question de l’eSport. Mais a préféré s’abstenir pour l’instant, en raison d’investissements jugés trop importants. « Cela donnerait une image moderne et dynamique, soulignait récemment Fabrice Bocquet, directeur général du club au journal l’Équipe. Mais aujourd’hui nous n’avons aucun moyen d’attaquer vraiment l’eSport. FIFA est une goutte dans l’océan. » Compétitions nationales (championnat et coupe de France), internationales (championnat d’Europe, Coupe du Monde), l’eSport se développe aussi vite que les clubs professionnels investissent dans le domaine. Le FC Nantes a, pour défendre ses couleurs, misé sur deux anciens champions du monde de la discipline. Adrien « Aquino » Viaud et le Forbachois Vincent « Vinch » Hoffmann, 20 ans, et champion du monde 2014 sur FIFA14. « Avant de rejoindre Nantes, je faisais partie de la structure Melty.fr qui avait une section eSport, raconte le Mosellan. J’avais été contacté par le Paris Saint-Germain, mais j’ai refusé car je ne suis pas fan du club et leur manager et moi avions déjà eu des dissensions par le passé. Puis Melty a décidé de fermer sa section eSport et j’ai été sollicité par l’Olympique Lyonnais. Mais la condition était que j’aille habiter là-bas. Ce que je ne souhaitais pas. Et enfin, le FC Nantes m’a proposé un projet intéressant et je n’avais pas l’obligation d’emménager là-bas. »
Champion du monde 2014 !
Véritable prodige du football virtuel, « Vinch » n’a pas toujours été brillant qu’avec une manette puisque le jeune homme a également fait partie du centre de formation du FC Metz entre 12 et 15 ans, avant de rejoindre Sarreguemines. « Je n’ai pas été conservé par le club grenat, mais j’ai eu la chance de faire de belles années là-bas et Gauthier Hein, que j’ai fréquenté au centre, est devenu l’un de mes meilleurs amis. » Deuxième de l’E-Football League, demi-finaliste de l’EA Sports FC (Championnat de France Officiel), deuxième de l’ESWC France (qualification nationale au Championnat du monde), champion du Monde ESWC en 2014 à Paris, Vincent Hoffmann a également remporté un tournoi à Londres et va tenter de participer aux prochains championnats d’Europe à condition de s’y qualifier. « Ce n’est pas chose aisée de se qualifier pour les Europe. Il faut finir dans des top 5 en fin de mois en faisant 40 matchs par week-end. » Pas simple. En contrat d’un an avec les Canaris, Vincent Hoffmann est conscient de la chance qu’il a de gagner de l’argent en jouant à son jeu préféré. « Je suis conscient qu’être payé à jouer à la console, ça peut faire rêver les jeunes. Je pense qui plus est que le marché du eSport a le vent en poupe et les sommes vont augmenter dans l’avenir. J’ai déjà participé à une compétition à l’Olympia, à Paris. Imaginez l’envergure que prend l’eSport. » Pour devenir un virtuose de FIFA, pas besoin de jouer plusieurs heures par jour explique « Vinch » : « Je ne joue pas beaucoup en semaine. Cela ne sert à rien de jouer, jouer et toujours jouer heures après heures. Il faut aussi savoir couper et s’appliquer quand vient le moment de la compétition. »
Neuer, Ronaldo, Bale, Pogba… l’équipe de « Vinch »
Recruté en janvier 2017 par le FC Nantes, Vincent Hoffmann vit un rêve éveillé : « J’ai encore du mal à y croire, rejoindre un club aussi prestigieux que le FC Nantes est un véritable rêve. Les dirigeants, les supporters, tout le monde est vraiment très sympathique avec moi et je ne les remercierai jamais assez. » Lors de compétitions, Vincent Hoffmann représente le FC Nantes en jouant avec l’équipe des Canaris… mais sans les joueurs nantais. « Nous composons nous-mêmes nos équipes avec des packs que nous gagnons à mesure que nous remportons des matchs en ligne. Dans ces packs, des joueurs que l’on peut garder ou revendre et ainsi se composer la meilleure équipe possible. De plus, le jeu nous oblige à associer des joueurs de même profil pour que le joueur soit le plus performant possible. Par exemple, mettre des défenseurs centraux de même nationalité ou du même club assure un bon niveau des joueurs. » « Vinch » a opté lui pour un onze de départ avec Manuel Neuer (All/Bayern), Kyle Walker (Ang/Tottenham), Chris Smalling (Ang/Man Utd), Jérôme Boateng (All/Bayern), David Alaba (Aut/Bayern), Paul Pogba (Fra/Man Utd), Antoine Griezmann (Fra/Atletico), Neymar (Bre/Barcelone), Gareth Bale (Wal/Real Madrid), Cristiano Ronaldo (Por/Real Madrid) et… Stefan Effenberg (All/retraite). « Des joueurs dit « légende » sont recrutables mais sont très rares. Vous pouvez avoir Éric Cantona ou Rudi Völler si vous estimez qu’ils peuvent intégrer vitre équipe, mais cela coûte beaucoup de crédit. » En parlant de légende, Vicnent Hoffmann pourrait bientôt écrire la sienne.
Photos : DR - Article publié le 11 mai 2017