Julien Absalon, son (dernier) rêve olympique
Son ambition était de rester le meilleur Français mais cette année, il fallait composer avec une nouvelle génération. Des costauds, qui pouvaient bien lui mettre des bâtons dans les roues. Il faudra donc que Julien Absalon donne toute sa puissance. Et donc son niveau mondial pour gagner…En pleine préparation pour les jeux olympiques de Rio, ce test grandeur s’avère de bon augure pour les Jeux olympiques de Rio (5-21 août) où il tentera d’aller chercher un troisième titre olympique après 2004 et 2008, après son échec de 2012. « C’est le dernier grand challenge de ma carrière. L’échec de 2012 est digéré parce que derrière, il y a tout de suite eu d’autres objectifs. Les Jeux olympiques ont lieu tous les quatre ans mais heureusement, on n’a pas qu’une compétition tous les quatre ans. » En 2014, Julien Absalon a eu un cinquième titre de champion du monde élite, un grand chelem avec les titres de champion de France, d’Europe et du monde et la Coupe du monde. Une très grosse saison. En 2015, sa route a souvent été barrée par son éternel rival le Suisse Nino Schurter, qui va aborder l’échéance olympique en grand favori. « Mais je serai là pour essayer de l’empêcher d’obtenir son premier titre olympique », sourit le Vosgien. À 35 ans (il aura 36 ans le 16 août prochain), Julien Absalon n’a pas préparé la compétition olympique de la même façon. « J’aurai l’expérience pour moi. Je ferai bien sûr face à des coureurs plus jeunes, donc il va falloir essayer de jouer sur cette expérience qui peut être très importante. Les Jeux olympiques, c’est une course très différente et ça peut être difficile à gérer, notamment niveau pression. Donc les faire pour la quatrième fois est plutôt un avantage. »
Égaler Tony Estanguet et ses trois titres olympiques
Vainqueur chez lui de la manche de Coupe du Monde de la Bresse, Absalon a fini 2e à Albstatd (Allemagne) et 3e à Cairns (Australie) et sera une nouvelle fois le chef de file de la délégation française au Brésil. Il sera accompagné par le 2e du test-event à Rio en octobre 2015, Maxime Marotte et Victor Koretsky. Si Julien Absalon va courir ses quatrièmes Jeux olympiques, c’est une première pour ses deux compagnons. « Ils n’ont pas l’expérience de Jeux mais Maxime a quand même une grosse expérience de compétition. C’est sûr que Victor, qui est plus jeune, a moins d’expérience. Je ne pense pas que ça pose réellement un problème. L’important était de sélectionner les meilleurs. » Durant les JO, les Français croiseront sur leur route le sprinteur Peter Sagan, vainqueur de plusieurs étapes du Tour de France 2016. Une bonne nouvelle pour le Lorrain. « C’est sympa pour la discipline. Ça prouve aussi qu’il n’oublie pas d’où il vient. Je pense qu’il prend encore du plaisir à rouler en VTT. C’est clair qu’il va certainement manquer un peu de rythme même si on connaît ses talents de pilote. Je ne le vois pas comme un adversaire direct. Il n’aura pas beaucoup de préparation en VTT après un Tour de France à fond pour le maillot vert. Mais en tout cas, c’est un clin d’œil sympa ! » Julien Absalon, c’est aussi un « Tony » qu’il veut égaler. Quintuple champion du monde, mais seulement en bronze aux Mondiaux 2016 début juillet à Nove Mesto (République Tchèque), le Vosgien veut sa revanche. Une nouvelle médaille d’or, après Athènes 2004 et Pékin 2008, et il rejoindrait alors le mythe Tony Estanguet, triple champion olympique en canoë-kayak . Le seul Tricolore à avoir jamais collectionné trois couronnes olympiques sur une même épreuve.
Photos : DR - Article publié le 2 août 2016