Basket : le ROC s’est fissuré
Il n’y a pas que Metz dans la vie. Et si les Pink Ladies de Metz BC ont connu une saison compliquée en Nationale 3, ce n’est rien à côté du calvaire connut cette année pour les filles de Rombas OC. Malgré des statistiques en berne – seulement 5 victoires pour 17 défaites – les Rombasiennes n’ont pas à rougir de ce bilan peu flatteur, à écouter leur coach, Jérôme Keita : « Nous avons eu des résultats corrects car nous n’avons jamais perdu avec un gros écart. Ce qui nous a manqués cette saison, c’est de la fraicheur physique dans les derniers instants de nos matchs. Quand la majorité des équipes de N3 s’entraînent au moins trois fois par semaine, nous le faisons que deux fois. Et ce manque de lucidité lié à la fatigue engendre de la maladresse que l’on paie cash en fin de match. » Bastion de la formation mosellane et fournisseur officiel des différents pôles espoirs de la région, Rombas OC paie aussi une politique axée intégralement vers la jeunesse et l’intégration de jeunes pousses en Nationale 3. « Cette année, j’ai intégré deux jeunes joueuses de 15 ans, Lola Klein et Lisa Walsdorf, dans notre effectif. Je ne les ai pas intégré par plaisir mais parce que je sentais qu’elles avaient les capacités de nous apporter. » Avec deux autres joueuses de moins de 18 ans – Clara Benzineb et Assya Bellahmar – Rombas OC a tenté de tenir la dragée haute à des mastodontes de N3 comme les Alsaciennes de Geispolsheim, Mulhouse ou Strasbourg Libellules. En vain. Malgré un joli coup obtenu face à Vosges du Nord (72-57), les quatrièmes du championnat, le ROC n’a pas réussi à se maintenir. « Il y a trois ans, nous étions déjà parvenu à nous hisser jusqu’à la N3, observe Jérôme Keita, ancien ailier passé par Châlons-en-Champagne, Poissy-Chatou et Berck-sur-Mer. Mais nous avions déjà fait l’ascenseur. Rombas a le niveau pour être et se maintenir en Nationale 3. À nous de bien travailler pour y parvenir. »
Une politique axée sur la formation
Vitrine du club, les séniors de Rombas ont quelque peu fait de l’ombre aux bons résultats des équipes de jeunes. « Cette saison est un échec, il faut être clair, concède sans détour la présidente du club, Colette Lehmann. C’est à la fois encourageant mais rageant de voir qu’on avait les moyens de rester en N3. Le classement me met en colère car nous gâchons une belle occasion de nous maintenir dans cette division où nous avons notre place. » Club mixte à sa création, le ROC est devenu uniquement féminin par la force des choses. À l’origine, c’est une équipe UNSS emmenée par Josette Delclaux, alors professeur de sport, qui fait le bonheur du territoire dans les années soixante-dix. Évoluer en championnat avec un club civil devient vite une évidence pour les têtes pensantes rombasiennes. Mais mener de front des équipes masculines et féminines et tenter de les amener à un bon niveau régional devient vite complexe pour les encadrants de l’équipe. « Autant financièrement qu’au niveau de l’organisation des entraînements, cela devenait vite difficile de faire quelque chose de performant, remarque Colette Lehmann. Nous nous sommes alors orientés vers les filles uniquement. Aujourd’hui, les seuls garçons que nous avons sont en catégorie baby mixte et en mini poussins. Les autres sections sont uniquement féminines. » Jérôme Keita, également coach à temps partiel chez les séniors et cadets garçons de Thionville BC, s’occupe de quasiment toutes les catégories à Rombas. « Je gère l’entraînement des poussines jusqu’aux séniors, en passant par les benjamines, minimes et cadettes. Pour le suivi des filles, c’est l’idéal. » Une omniprésence qui a permis au coach de 50 ans d’intégrer au mieux ses jeunes pousses, lui qui jouit d’une équipe de 22 ans de moyenne d’âge seulement. Une des raisons de l’échec ? « Même si les jeunes joueuses ont peut-être pu manquer d’expérience des grands rendez-vous, cela n’explique pas tout, observe la présidente du club. Les filles se sont-elles suffisamment entraînées ? Étaient-elles parfois assez motivées ? On pouvait se poser la question par moments. Nous avons également souffert de la non-présence d’une intérieure d’expérience et avons pêché aussi dans un domaine important du basket : les lancers francs. Tout cela nous coûte cher. » L’an prochain, Rombas Olympic Club retrouvera la division pré-nationale avec l’ambition de jouer la montée en fonction des moyens de l’équipe. L’autre cheval de bataille du club concernera les minimes du club engagés en championnat de France. « Il n’y aura malheureusement qu’une équipe désignée en Lorraine pour participer aux championnats de France minimes. Donc nos joueuses du Pôle Lorraine devront aller jouer avec le SLUC Nancy Basket plutôt qu’avec le ROC. Nous avons 5 joueuses au pôle et cela nous chagrine qu’elles aillent jouer pour le SLUC. » Un autre combat à mener pour le ROC.
Effectif de Rombas OC
Assya Bellahmar (17 ans, Arrière) – Clara Benzineb (16 ans, Intérieure) – Sandra Bur (27 ans, Ailière) – Valérie Chollet (24 ans, Arrière) – Johanna Corlay (22 ans, Meneuse) – Mélanie Corlay (26 ans, Intérieure) – Sophie Finda (23 ans, Intérieure) – Ursula Kadila (30 ans, Intérieure) – Lola Klein (15 ans, Meneuse) – Émilie Magiera (26 ans, Intérieure) – Isabelle Mansart (25 ans, Ailière) – Julie Secco (25 ans, Meneuse) – Lisa Walsdorf (15 ans, Arrière). Entr. : Jérôme Keita (50 ans).
Photos : DR - Article publié le 15 mai 2014