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Vol au-dessus d’un nid de coucou

Discipline née au milieu des années 60 et véritablement démocratisée en France en 1980, le parapente est une activité de plus en plus prisée des amateurs de vol et de sensations fortes. Aéronef dérivé du parachute, le parapente est une pratique du vol libre très appréciée en Métropole et dans les DOM-TOM. De passage sur l’île de la Réunion, armé de mon casque, j’ai pris mon envol. Sensations garanties.

Avouons-le dès le départ, je n’en menais pas large à la vision de l’altitude de vol de ces multiples aéronefs colorés surplombant la plage de Saint-Leu, la pointe de l’Etang-Salé et les Trois Bassins, à l’ouest de l’île de la Réunion. Plus de 800 mètres au-dessus du niveau de l’océan Pacifique, de très nombreux passionnés de parapente, des amateurs de sensations fortes ou des curieux – comme moi – s’envoyant en l’air non sans plaisir. Pour l’occasion, c’est la société Flying Réunion et son gérant, Henri Bajon, qui seront mes guides. « J’ai débuté le parapente hier et je valide mon vol aujourd’hui, se plaît à plaisanter mon binôme alors que nous sommes à plus de 700 mètres au-dessus de la mer. Plus sérieusement, j’ai commencé il y a plus de 10 ans et je suis devenu professionnel en 2005. J’ai donné des cours en école mais aujourd’hui, j’ai cessé et je me concentre sur les vols pour mon affaire et je propose également des stages, une fois par an, au Mexique, un lieu idéal pour voler. » Au moment de se préparer avant le décollage, quelques recommandations d’usage : bien courir en phase avec son moniteur et… se laisser faire ! « La plupart des petits incidents sont au moment du décollage si le binôme ne court pas, on peut chuter en avant mais c’est très rare, ajoute Henri Bajon, Tarnais de naissance et Réunionnais d’adoption. Une fois en l’air, on ne risque plus rien. On maîtrise son engin et le parapente est un aéronef qui ne fait que descendre. Notre but, pour faire durer le vol, est de prendre des courants ascendants pour donner de l’altitude au parapente. » Ces fameuses prises au vent et les secousses engendrées font leur petit effet… Une fois en l’air, les sensations sont garanties. Entre inquiétude initiale pour une première et beauté du panorama proposé, on ne peut pas être indifférent au vol. Forcément.

La Réunion, un site idéal pour la pratique

Composé d’une aile – ou voile – le parapente est piloté par deux commandes pour manœuvrer ainsi que d’un dispositif d’accélération. Un GPS permet au « pilote » de se repérer et de voir l’altitude du moment. Profitant des gouffres d’air suggérés par l’île, la pratique du parapente est très répandue. « La Réunion n’est qu’un caillou au milieu de l’Océan Indien, précise Sébastien Coupy, moniteur de Flying Réunion et champion de La Réunion 2015 de parapente. Ses particularités météorologiques et aérologiques lui confèrent un caractère unique au monde. Bien des champions parapentistes s’y sont cassés les dents. » En l’air, le parapente tourbillonne pour se faire aspirer dans une colonne d’air chaud et prend parfois une vitesse impressionnante. Durant le vol, mon moniteur – et celui à qui j’ai confié ma vie – m’explique : « Nous volons seulement à 28 km/h, il faut être attentif aux autres pratiquants qui ne sont parfois pas très regardants sur les aspects sécuritaires. » L’activité a pris un tel élan que les sociétés de parapente se sont multipliés sur l’île, au grand dam d’Henri Bajon. « C’est effectivement la rançon de la gloire mais ceux qui proposent le même type de service que nous n’ont pas forcément la même expérience et ce n’est pas forcément un bon point pour l’activité. On perd de la qualité de service, évidemment. » Quelques minutes durant, mon guide me laisse les commandes. Quelques virages avant un atterrissage tout en douceur. 30 minutes de vol de plaisir, à faire.

Si vous partez à La Réunion et que l’activité vous tente, contactez Henri Bajon, de la société Flying Réunion au 06 92 87 47 87 ou via hhenry@hotmail.com. Plaisir garanti.

Le parapente, ce qu’il faut savoir

Le vertige n’existe pas en parapente. Il ne peut exister que si l’on a un rapport au sol et ce n’est pas le cas en l’air. Les pieds n’ont pas la sensation de quitter brutalement un lieu donc pas de sensation de vertige.

Quelques contre-indications au vol. Les personnes en insuffisance cardiaque, épileptiques et quelques autres problèmes de santé ne peuvent pratiquer le parapente. Bien se renseigner avant.

Une limite de poids. Les ailes de parapente biplaces sont conçus pour être utilisées dans une plage de poids total assez large, en général de 120 à 230 kg. Ce poids comprenant le matériel, le pilote et le passager, une limite de 120 kg pour le passager est appliquée.

Assis et… observateur. Le passager est assis devant le pilote et profite ainsi paisiblement de la vue. Il est assis dans une sellette, une sorte de « siège » spécial adapté pour la pratique du parapente.

Photos : DR - Article publié le 10 février 2016

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