Metz TT : et maintenant, le(s) titre(s) ?
Alors que le PSG et Monaco trustent les places d’honneur dans les médias nationaux pour leur parcours en Ligue des Champions, alors que le PSG (encore) et Dunkerque tentent d’exister dans les pages handball des quotidiens pour leurs exploits dans la compétition reine de la scène européenne, Metz TT fait de même. À son échelle. À savoir à peine une ligne dans une page de fin de journal. Car le tennis de table souffre dans l’ombre des grands sports nationaux que sont le football, le basket, le handball, le rugby et le tennis. Loin de tout ça, le club messin fait son trou. En toute discrétion et en toute distinction. « C’est difficile de faire parler du tennis de table en France, explique Loïc Belguise, l’entraîneur de Metz Tennis de table. Mais cela ne nous empêche pas de continuer à faire ce sport avec passion. » Et cette saison, Metz TT peut tout rafler ou presque : leader du championnat et à la recherche du premier titre de champion de France de l’histoire du club, en quart de finale de la Coupe ETTU (équivalent de l’Europa League en football) après avoir été reversé de la Ligue des Champions malgré un parcours impressionnant (4 victoires et 2 défaites et éliminé au goal average particulier). 2015, l’année de Metz ? « Ce ne sera pas facile de concilier les deux compétitions de clubs pour nos joueuses, concède le coach messin. Car, outre la Coupe ETTU et le championnat, certaines de nos joueuses participent aux championnats d’Europe par équipes, au Pro Tour et à la finale mondiale. Le rythme est infernal mais pour le moment, ce n’est pas néfaste pour la Pro A. » Leader de son groupe devant Lys Lannoy, Quimper et Saint-Quentin, Metz ne devra pas se manquer pour tenter de remporter le premier titre de l’histoire du club et ainsi rentrer dans la cour des grands.
« Il nous manque une numéro 3 de haut niveau »
Avec, dans ses rangs, Fu Yu (naturalisée Portugaise), médaillée de bronze aux championnats d’Europe 2013 et actuellement 52e joueuse mondiale au classement ITTF, Wu Jiaduo (naturalisée Allemande) et actuellement 39e joueuse mondiale, Metz TT voit grand. Toujours accompagnée de l’éternelle Schreiner Yunli (50 ans en février) et de la jeune Laura Gasnier (192e mondiale), Metz TT n’a pas réussi à se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des Champions malgré un parcours quasi parfait. « Nous avons fait un beau parcours, explique Loïc Belguise. Nos deux défaites contre la même équipe, en l’occurrence Linz Froschberg, nous ont coûtés très cher puisqu’elles nous éliminent alors que dans l’autre groupe, une équipe s’est qualifiée avec moins de victoires que nous. On n’a pas à rougir, bien au contraire, cela prouve la progression que connaît notre club depuis trois ans. » Pour la deuxième participation de son histoire à la plus prestigieuse des compétitions européennes par équipes, Metz TT n’est donc pas passé loin… Et aura encore une chance en Coupe ETTU. Qualifié pour les demi-finales après leur qualification face aux Hongroises de Budaörsi, Metz TT affrontera les Espagnoles de Carthagène en mars prochain.Reversé, en tant que 3e du groupe, en coupe ETTU, comme Tarnobrzeg (Pologne) dans l’autre groupe, Metz TT se veut ambitieux. « Nous visons la finale. La plus grosse équipe de cette compétition est sans conteste Tarnobrzeg, qui était tête de série n°4 en Ligue des Champions et qui a raté sa compétition. Il faudra se méfier des Espagnoles de Carthagène que nous affrontons en demi-finale. » Que manque-t-il alors à Metz TT pour rejoindre le Big Four de la Champion’s League ? « Une numéro 3 de haut niveau. Cette année, c’est Laura Gasnier ou Yunli Schreiner et il nous faut passer un cap à ce niveau-là pour tenter de rivaliser avec les autres. Mais budgétairement, il sera impossible de rattraper les grands clubs comme Fenerbahçe ou Berlin. Malgré les nombreuses aides des collectivités en Lorraine, l’écart est encore trop grand. » Malgré cela, Metz TT est souvent le poil à gratter des joutes européennes et a quand même réussi l’exploit de battre le TTC Berlin Eastside, le tenant du titre, à deux reprises… et est devenu le grand favori du championnat de France de Pro A. Pour Loïc Belguise, plus question de calculer : « De toute façon, on vise le titre en championnat et la Coupe d’Europe ! » Et l’histoire sera belle. Assurément.
Photos : DR - Article publié le 17 février 2015