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Maxime Mermoz, le retour en grâce

Évincé du groupe France avant la Coupe du Monde 2015 par Philippe Saint-André qui le qualifie de « traître » dans son dernier livre, Maxime Mermoz a retrouvé le maillot tricolore avec Guy Novès pour le Tournoi des Six Nations. Pourtant, les relations entre le sélectionneur actuel et le Vosgien n’ont pas non plus été toujours au beau fixe. Portrait.

« Je suis en paix avec moi-même. Je n’ai pas besoin de me soucier de choses parasites. Je me concentre sur l’essentiel, qui est l’instant présent. Je dois mettre toute mon énergie là-dessus. Je n’ai pas le temps d’en perdre. » Maxime Mermoz ne veut pas en parler mais n’en pense pas moins. Les lignes qui l’égratignent dans le livre* de l’ancien sélectionneur des Bleus, Philippe Saint-André, expliquent sa non-convocation pour la Coupe du Monde 2015. PSA ne lui a jamais pardonné d’avoir fait fuiter dans la presse la composition d’équipe avant France-Angleterre, lors du Tournoi des Six Nations 2014. « Dès que la clarté s’est faite sur l’identité du traître, je me suis dit que ce mec-là ne ferait jamais partie des 36 pour la Coupe du monde, écrit Philippe Saint-André. L’individu m’a personnellement trahi, et la trahison, je ne la supporte pas. » Des explications alambiquées traduisant des soucis relationnels plus profonds entre le centre toulonnais et l’ancien patron du XV de France. Des accusations face auxquelles Mermoz reste de marbre. S’il se refuse à nourrir la polémique, son indifférence à l’égard de l’ancien sélectionneur relève pourtant bel et bien du mépris. « Ça m’a fait sourire pour plein de raisons. Mais je n’ai pas envie d’évoquer ce personnage. Pour l’instant je lis d’autres livres. » Né à Épinal, dans les Vosges, Maxime Mermoz a été formé au Stade Toulousain avant de rejoindre l’USA Perpignan puis Toulon en 2012 après avoir glané deux titres de champion de France en 2008 et 2009 dans ses précédents clubs. Champion de France pour la troisième fois en 2014 avec le RCT, le Spinalien de 29 ans est également triple vainqueur de la Coupe d’Europe avec le club varois.

« Maxime est en train de prendre une part très importante dans cette vie »

De retour aux affaires en équipe de France pour le Tournoi 2016, Maxime Mermoz a retrouvé Guy Novès, son ancien coach à Toulouse, avec qui les relations n’ont pas été toujours roses. « J’ai quand même joué pour lui avec les Barbarians (en 2010, NDLR), où j’ai eu l’occasion de le recôtoyer dans d’autres circonstances, concède-t-il. Je pense que tout ce qui m’est arrivé, au Stade Toulousain ou après, il y a contribué. Moi, c’est avec le sourire et beaucoup de confiance envers le staff que je suis arrivé. Guy Novès est un homme qui a beaucoup de charisme, garde toujours sa philosophie et reste entier. Mais il sait aussi bien s’adapter aux évolutions du rugby, aux mecs nouvelle génération. » Bien décidé à casser cette image de sale gosse ingérable qu’on continue de vouloir lui coller. « Je n’ai pas envie de parler d’avant. Je ne suis pas là pour commenter l’avant/après, mais là pour jouer et donner le meilleur de moi-même. » Guy Novès, le sélectionneur, confirme le changement d’envergure de son joueur, sur et en dehors du terrain. « Je suis très attentif au comportement sur le terrain mais aussi dans la vie du groupe. Maxime est en train de prendre une part très importante dans cette vie. » Le retour en grâce.

*Devoir d’inventaire aux Éditions Robert Laffont

Photos : DR - Article publié le 26 mai 2016

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