Handisport / Roxane Heili : Sur la pente ascendante
En dix-huit mois, Roxane a poursuivi sa trajectoire. De manière ascendante. Normal, me diriez-vous pour une athlète qui pratique l’escalade ou plus précisément le paraclimbing, la version handisport. Mais lorsqu’on la voit évoluer sur une paroi, difficile de dire que Roxane a un handicap. Sa déficience visuelle n’a aucune prise sur la dextérité et l’adresse dont elle sait faire preuve aussi bien en entrainement qu’en compétition. Et ce ne sont pas l’Italienne Sylvia Parente ou la Britannique Reanne Racktoo qui nous diront le contraire. « Ces deux adversaires à ma portée, me sont tout de même passées devant aux derniers championnats d’Europe l’année dernière », rappelle avec le sourire Roxane, elle qui était pourtant arrivée 1re aux qualifications. « J’ai commis une erreur et je n’ai pas écouté mon coach. Ça arrive… » En 2014, l’objectif sera encore plus ambitieux : le championnat de France mais surtout aller chercher une qualification aux championnats du monde qui se dérouleront en Espagne. Sans oublier quelques étapes de Coupe du monde qui émailleront la saison. « L’occasion de se mesurer aux meilleures européennes (Italie et Angleterre) et aux autres comme le Japon ou la Russie qui comptent de sacré(e)s athlètes. »
La Moselle, un département propice à la discipline
Actuellement en phase de résistance – « une partie de l’entraînement assez contraignante dans la mesure où on continue même si on est fatigué » – Roxane attaquera les voies qui sont au-dessus de son niveau (celles du championnat du monde), à compter du mois d’avril. « Il faudra aussi que je travaille davantage sur la mémorisation des prises et sur la position du « moindre effort ». Celle qui te permet de récupérer plus vite. » Dans la vie de Roxane, il y a l’escalade certes mais il y a aussi l’anglais. Elle en a même fait son métier. Celle qui enseigne les rudiments de la langue de Shakespeare depuis le début de l’année scolaire au lycée Georges De La Tour à Metz, n’a pas caché son handicap à ses élèves qui « ont été assez bienveillants, je dois dire. Ils n’essaient même pas de me mettre des obstacles dans la classe (rires) ! J’ai aussi la chance d’avoir une direction compréhensive qui prend en compte mon emploi du temps de sportive de haut niveau. » Seul regret de Roxane : ne pas pouvoir transmettre sa passion de l’escalade, sécurité oblige. « En Moselle, nous avons un beau vivier de talents. Contrairement aux idées, c’est un département propice à la discipline. »
Photos : DR - Article publié le 6 mai 2014