Guy Amalfitano, un exploit sans précédent
Comment ce projet de marathon est-il né ?
Guy Amalfitano : Je voulais absolument apporter ma contribution à la recherche contre le cancer car j’ai moi-même été touché par cette maladie il y a plus de 30 ans, et le besoin de me rendre utile s’est fait de plus en plus sentir. J’ai pensé à un événement sportif pouvant sensibiliser les gens à cette cause et les mobiliser pour récolter des fonds pour la recherche. J’ai cherché quelque chose de spectaculaire et j’ai été fortement inspiré par le Canadien Terry Fox*, véritable modèle pour moi et qui avait initié « Le Marathon de l’espoir » en 1980. J’ai modestement voulu faire un événement semblable en France.
Comment prépare-t-on un tel exploit physique ?
G. A. : C’est un an de préparation physique avec de la course tous les jours pour habituer le corps à l’effort quotidien puisqu’il faut savoir que ce marathon, je le réalise sans un seul jour de repos. C’est de la course à pied et non de la marche, car je cours à cloche-pied à une vitesse moyenne de 8 km/h et j’ai un matériel adapté à ma course : une paire de béquilles spécialement adaptée avec de gros amortisseurs à la base et je me suis fait mouler mes avant-bras dans une coque en carbone pour plus de confort pour mes prises. Avant de me lancer dans ce marathon, je n’avais jamais fait de course à pied ou de marathon. Je me suis spécialement préparé pour ça.
Vous avez senti un soutien fort de la part du public cette année ?
G. A. : Oui, surtout l’édition 2013. Il y a deux ans, pour le premier marathon, j’étais parti dans un certain anonymat alors que cette année, France 3 me suit régulièrement et le reportage diffusé dans l’émission dominicale Stade 2 sur France 2 a été un facteur important de la découverte de mon marathon. Les gens m’ont découvert et sont très sensibilisés par l’événement. Il y a de la mobilisation autour de l’événement et ça, c’est bien.
Comment avez-vous établi votre parcours cette année ?
G. A. : Je m’étais fixé un objectif de 33 km par jour avec une ville comme point d’arrivée pour pouvoir exposer ce que je fais juste après la fin de l’étape, discuter avec les gens donc il ne fallait pas que je tombe au milieu de nulle part. Il y a deux ans, j’avais fait le tour de France et je ne voulais pas passer par les mêmes endroits cette année. Donc, j’ai tenu compte des sollicitations des gens et des communes et j’ai eu l’idée de former un 8 avec mon parcours qui part d’Orthez, qui traverse toute la France et la Moselle notamment (Metz, Zimming et Puttelange-aux-Lacs, NDLR). Un tour de France qui traverse 52 départements, avec 175 étapes journalières pour 5 500 km de course sur une jambe avec une arrivée prévue le 6 septembre.
*Terry Fox était un athlète canadien et un militant pour la recherche dédiée au traitement du cancer. Il devint célèbre pour son « Marathon de l’espoir » lancé en 1980, un périple transcanadien qu’il entreprit afin de prélever des fonds pour la recherche contre le cancer ; il courut ce marathon malgré une jambe artificielle. Il est considéré comme un des plus grands héros canadiens du XXe siècle.Son blog : cliquez ici
Un exploit sans commune mesure !
En 2011, Guy Amalfitano avait réalisé 4 004,120 km à travers toute la France, récoltant la somme de 27 800 euros pour la Ligue contre le Cancer. Effectuant une moyenne de 32 km par jour à une vitesse moyenne de 7 km/h, le marathonien unijambiste avait eu l’honneur du Guinness Book des records, édition 2012, pour son périple extraordinaire sans un seul jour de repos. Pour la deuxième édition, Guy Amalfitano a parcouru les 5 500 km du parcours en 175 jours, soit un peu moins de six mois, au départ d’Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques. Un périple qui a traversé le sud de la France (Toulouse, Carcassonne, Montpellier, Nîmes, Marseille, Toulon…) avant de partir direction la Bretagne en passant par le centre de la France. Après les étapes bretonnes (Nantes, Locminé, Rennes…), direction Paris en passant par la Normandie, puis le Nord avant un grand tour dans l’Est (Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Haut-Rhin, Territoire de Belfort) avant de se diriger vers la ville départ à Orthez. Son arrivée, le 6 septembre dernier, a rassemblé un public nombreux. Le record du monde de 4004, 120 km avait déjà été battu le 21 juillet dernier lors de son arrivée à Strasbourg. Celui de 5 500 km n’attend qu’à être validé…
Photos : DR - Article publié le 8 octobre 2013