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« Dans le monde du sport, la place du Département est importante »

Nous avions rencontré le mois dernier Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle et soutien historique du sport sur le territoire. Morceaux choisis.

Quel est votre avis sur le FC Metz version 2018-2019 et en particulier l’arrivée du nouvel homme fort du club, Frédéric Antonetti ?

Reconnu dans le monde du football, Frédéric Antonetti n’est pas venu en Moselle par hasard. Il est ici parce qu’il y a un vrai projet pour le FC Metz. Un projet à la fois sur le court terme, la remontée en Ligue 1 ; sur le moyen et le long terme avec un projet qui s’appuie sur le centre de formation. Le FC Metz va être doté d’équipements à la hauteur des ambitions d’un club qui veut remonter et se maintenir en Ligue 1. Je pense notamment à la tribune Sud. Je ne le vois pas en termes d’architecture mais plutôt en termes de fonctionnalité car c’est l’occasion pour le club de disposer d’un véritable centre économique, d’un accueil de qualité pour les sportifs et les médias. Dans ce contexte, la place de la collectivité est importante. Avoir enfin signé l’engagement des collectivités pour la nouvelle tribune Sud a certainement influé sur la décision du nouvel entraîneur.

D’ailleurs, quand vous voyez les travaux initiés pour la future nouvelle tribune sud, nourrissez-vous toujours des regrets à propos de l’Euro 2016 que la Ville de Metz aurait pu recevoir ?

Je suis convaincu que si on avait réalisé cet équipement en 2016, on n’en serait pas là aujourd’hui à tous les niveaux : économiquement, stratégiquement et sportivement.

Il n’y a pas que le foot, il y a aussi le handball qui est particulièrement bien représenté en Moselle. D’abord avec Metz Handball qui a glané un nouveau titre de champion de France et a passé un nouveau cap en Ligue des Champions. Ensuite avec Sarrebourg Moselle Sud Handball qui évolue en Nationale 1 ou le club de Folschviller qui vient d’y accéder. Quels regards portez-vous sur les performances de ces trois représentants ?

Je pense que Metz Handball peut encore franchir un palier. D’abord parce que le club a un entraîneur de qualité, Emmanuel Mayonnade. Ensuite parce que Thierry Weizman a réussi à consolider les structures du club. Le public fidèle est acquis à la cause et les collectivités savent aussi se rassembler autour de Metz Handball. Quand on joue à ce niveau de l’Europe, on ne peut que franchir une étape supplémentaire. Metz Handball est mûr pour aller plus loin. Pour sa part, Sarrebourg peut aussi franchir un palier. Grâce à son président Christian Reinhardt qui dirige son club comme il gère son entreprise mais aussi grâce à notre soutien et celui des maires des différentes communes. Le club du Sud mosellan a une fenêtre de tir dont il va falloir profiter. Quant à Folschviller, il devra davantage s’accrocher car il ne joue plus dans la même cour que la saison dernière. Mais je suis confiant.

Le TFOC n’a malheureusement pas pu remonter en Ligue A féminine malgré une saison intéressante. Le club a également changé d’entraîneur après le long règne de Puiu Dascalu. Quel est votre regard sur le club tervillois ?

Je regrette énormément le départ de Dascalu. C’est un homme de grande qualité que je côtoyais souvent. En disant cela, je ne pense pas faire affront au successeur (Romain Pitou, NDLR) qui est en capacité de tenir le club au niveau où il doit être mais je pense qu’on le regrettera. Cela s’est fait, semble-t-il, pour des raisons financières. Ce que j’ai personnellement regretté. De fait, le Département de la Moselle a décidé de faire un effort supplémentaire afin d’alléger la charge qui pèse sur les épaules du président Daniel Mroczkowski. Je pense qu’il faut qu’on se mobilise tous car le volley mérite la même place que le football ou le handball. La Moselle est une terre historique de cette discipline. Il ne faut pas oublier que nous avons eu quelques stars : Michel Genson ou Pascal Lyneel dont le fils Julien fait les beaux jours de l’équipe de France.

Pourriez-vous nous rappeler les nombreux dispositifs mis en place par le Département de la Moselle en matière de sport pour tous ?

Le Département de la Moselle a une politique qui n’est pas uniquement celle de l’élite. Elle s’appuie sur une volonté du sport pour tous et partout. C’est la raison pour laquelle on soutient le sport scolaire dès le plus jeune âge (USEP) et au collège (UNSS) même si ce n’est pas notre vocation première. Nous soutenons aussi le sport à tout âge à travers la mise en place de la première licence. Le Département remet à tous les sportifs un tee-shirt qui symbolise ce passage : le plus jeune à qui je l’ai remis avait 4 ans, la plus ancienne était âgée de 92 ans… Cela représente 12 000 tee-shirts par an, soit autant de nouvelles licences ! Pour nous, c’est un élément important car il met en valeur l’ensemble des bénévoles. Avec Moselle Sport Seniors, on a également voulu s’adresser à des personnes qui se trouvent dans des situations un peu particulières. C’est l’action en faveur des Seniors dans les Ehpad et les foyers résidences en partenariat avec les comités départementaux et les clubs. Avec Femmes Moselle Énergie, c’est aussi l’action en leur faveur pour qu’il y ait une meilleure socialisation des femmes dans notre société, en particulier sur des territoires un peu plus compliqués où le sport est également source de cohésion sociale. Il y a bien évidemment les Belles Rencontres consacrées à l’aide à l’enfance en difficulté. L’idée étant de rapprocher le sport de haut niveau des enfants qui ne le côtoient pas ou peu, en les accueillant à des matchs ou en provoquant des échanges. S’il doit rester dans la politique sportive un des éléments qui m’a marqué le plus, ce sont ces Belles Rencontres. Lorsque les éducateurs reprennent ces enfants ensuite, il y a aussi une évolution personnelle et individuelle considérable. C’est bien la preuve que le sport fait partie de ces sources d’épanouissement au même titre que la culture. Enfin, nous avons une action significative avec Moselle Jeunesse destinée aux jeunes de 12 à 17 ans et engagée avec les communes et intercommunalités du territoire.

Quel regard avez-vous sur le travail effectué autour de Moselle Sport Académie ?

Moselle Sport Académie devrait être reproduit à l’échelle nationale. Quand on voit la situation actuelle des sportifs de très haut niveau, ils ne sont pratiquement pas couverts. Lorsqu’ils se blessent lourdement, ce n’est pas reconnu comme un accident du travail. Moselle Sport Académie développe la professionnalisation des sportifs en leur proposant un statut, des ressources, en s’appuyant sur un contrat de travail, le tout en relation avec un partenariat à la fois économique et universitaire.

Les JO 2024, c’est presque demain. Quelles sont les chances pour la Moselle d’être un site d’accueil, d’hébergement et d’entraînement pour les athlètes ?

Lorsque Paris a présenté sa candidature aux JO 2024, les organisateurs ont dit que c’étaient les JO de la France et des territoires nationaux. ). À ce titre-là, nous avons l’obligation, à la fois de participer à l’organisation aux côtés du Comité d’organisation Paris 2024 et à démontrer les atouts de la Moselle pour recevoir des délégations étrangères ou l’une des équipes françaises dans les disciplines auxquelles nous pouvons apporter notre expertise et nos équipements. C’est la raison pour laquelle je crois beaucoup à la capacité de donner encore une autre dimension à la Moselle comme partenaire des JO 2024. Nous avons des atouts : le site d’Amnéville, les Laurentides à Lemberg ou encore le stand de tir à Volmerange-lès-Mines. Dans la même optique, la Région Grand Est a pris des initiatives que nous accompagnons et que nous sommes prêts à co-piloter. Nous devons aussi préparer quelques-uns de nos jeunes à concourir aux JO.

Photos : DR - Article publié le 11 octobre 2018

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