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Backscheider : « La preuve que l’on peut réussir même si on ne vient pas de la montagne »

Médaillé de bronze aux derniers Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang 2018 avec le relais ski de fond du 10 km, Adrien Backscheider a obtenu, en Corée du Sud, la première médaille olympique de sa carrière, quatre ans après ses premiers Jeux. Le Messin âgé de 25 ans savoure son coup d’éclat.

 

L’arrivée en Corée du Sud

« C’est un long voyage jusqu’en Asie du Sud-Est, il y a 8 heures de décalage horaire avec Pyeongchang. On dit qu’il faut un jour par heure de décalage horaire pour s’adapter, donc nous sommes arrivés 11 jours avant le début des compétitions de ski de fond. C’est la première fois que je vais si loin pour une compétition, je n’ai jamais été plus loin que le Kazakhstan. Contrairement à Sotchi où nous étions uniquement entre biathlètes sur le camp, à Pyeongchang, le village olympique rassemblait tout le monde, et permettait de croiser plus de 1 500 athlètes de toutes nationalités mais surtout l’ensemble de l’équipe de France, toutes disciplines confondues. Au niveau du climat, il a fallu aussi s’adapter à la température, au vent fort sur place, avec une température ressentie de -30 °C. Mais l’ambiance générale était très bonne entre les athlètes. Cependant, nous n’avons pas eu l’occasion d’aller voir nos compatriotes sur les autres disciplines, par manque de temps et aussi car les lieux de compétition n’étaient pas tous faciles d’accès. Nous étions focus sur notre discipline. On ne peut pas tout avoir (sourire). »  

 

La compétition… et la médaille au bout

« C’est grâce à ma 17eplace obtenue en individuel sur le 15 km style libre que j’ai été sélectionné pour le relais hommes du 10 km. D’ailleurs, cette 17eplace est ma meilleure performance de la saison. Je suis monté en puissance dans le courant de la saison, je me sentais de mieux en mieux et ma forme optimale est arrivée durant les Jeux olympiques. Une fois sélectionné pour le relais aux côtés de Maurice Manificat, Clément Parisse et Jean-Marc Gaillard, on a tous ressenti la pression car on visait la médaille malgré la forte concurrence sur le papier. Depuis Sotchi en 2014, la vision du relais a changé. L’histoire n’était pas favorable pour l’équipe de France de relais 10 km jusqu’aux derniers JO. Depuis, nous avons beaucoup de soutien du public et nous avions l’envie de décrocher cette médaille pour le public français. La course s’est relativement bien passée, Jean-Marc a commencé, puis Maurice et Clément qui ont fait « sauter » deux concurrents durant la course. Lors de la dernière partie, je suis à la lutte avec le champion olympique norvégien Johannes Klaebo, médaillé d’or sur le sprint classique. Mais ma partie n’était pas très palpitante, la faute à Klaebo qui n’a pas souhaité travailler durant la course, il ne relançait pas et était dans mes skis. Mais c’est l’état d’esprit de Klaebo, quelqu’un de je-m’en-foutiste, sûr de lui, et qui pense qu’il va plier tout le monde. Le Russe est rentré entre nous et les deux ont fini devant moi, Klaebo en vainqueur. J’ai lâché prise et j’étais déçu, après avoir franchi la ligne d’arrivée, de ne pas les avoir tenus. J’ai certes gagné la médaille de bronze mais, sur le moment, c’était la frustration qui était de mise. Mais, avec un peu de recul, bien évidemment que c’est une grande fierté d’avoir gagné la médaille de bronze avec mes coéquipiers. C’est une énorme performance collective. »

 

Nouvelle star du sport lorrain

«  J’ai reçu beaucoup de témoignages de la part du public, des partenaires et de la presse locale en Lorraine, et ça fait plaisir de voir que mon département de naissance ne m’oublie pas. C’est un beau message pour tous les Mosellans qui souhaiteraient faire du sport d’hiver de haut niveau. On peut être né à Metz et devenir médaillé olympique, on peut réussir même si on ne vient pas de la montagne. Cette récompense n’est cependant pas venue comme un cheveu sur la soupe, c’est beaucoup de travail et des titres. Aujourd’hui, je suis surpris d’avoir autant de sollicitations, nous sommes invités dans différentes institutions, reçus par des membres du gouvernement, par des collectivités locales et régionales… par la presse. C’est agréable pour un sport comme le nôtre. Et puis, 2018 est une grande année pour moi. En plus de cette médaille, je suis devenu papa pour la première fois. Que du bonheur. »

Photos : DR - Article publié le 24 mai 2018

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