Red Bull Cocorico : 100 % bonne humeur
Icônes automobiles françaises et représentatives des fameuses 30 Glorieuses, période faste de l’économie, les 2CV et 4L reprennent du service grâce au Red Bull Cocorico. Sous forme d’un rallye teinté de bonne humeur et de convivialité, les illustres Citroën et Renault se sont affrontées les 18 et 19 juin sur un itinéraire de Briançon à Mandelieu. Moselle Sport y a même trouvé un Mosellan. Retour sur l’aventure.
Oubliez les hybrides, SUV et autres voitures à la mode. Oubliez l’aseptisation à outrance et les itinéraires convenus. Revenez à l’essentiel. Comme le cahier des charges d’une certaine 2CV lancée en 1948. « Une voiture pouvant transporter quatre personnes et 50 kg de pommes de terre, à la vitesse de 60 km/h pour une consommation de 3 litres d’essence aux 100 km. » En somme, 4 roues et un volant capable d’emmener ses passagers d’un point A à un point B. Certes, ce n’est pas donc pas à proprement parler la folle aventure. Mais croyez-moi, des véhicules avec un capital sympathie aussi fort que ceux de la vénérable Citroën évoquée précédemment ou de la Renault 4 sortie en 1961 ne sont plus légion. Des véhicules représentatifs d’une époque révolue où l’insouciance était de mise. Mises à la retraite commerciale à l’aube des années quatre-vingt dix, les « Quatrelles » et « Deux Pattes » reviennent en force. D’abord en collection où les exemplaires en bon état s’arrachent à prix d’or (surtout pour la 2CV) ; ensuite au sein de manifestations décalées comme ce Red Bull Cocorico dont l’objectif est de rompre la monotonie du quotidien. Le principe : clin d’œil à l’histoire, le Red Bull Cocorico est un véritable face à face entre les deux icônes où les épreuves surprises se succèdent sur un parcours donné. En 2016, pour la 2e édition qui a rassemblé pas moins de 120 participants, l’événement a emprunté un axe mythique, celui de la route des Alpes, de Briançon à Mandelieu. Pour faire partie du périple, il suffisait d’une 4L ou d’une 2CV avec un contrôle technique à jour et une équipe de deux pilotes en possession de leur permis de conduire. Il n’en fallait donc pas plus pour que Nicolas Siebenschuh, étudiant et Mosellan de son état et sa compagne ne tentent l’aventure. Sous le patronyme de Michel & Michelle – « l’incarnation d’un couple bien franchouillard avec le béret et la baguette » – et du n°69. Tout un programme !
11 défis plus délirants les uns que les autres
Le Red Bull Cocorico n’est pas le premier fait d’armes de Nicolas Siebenschuh. Le jeune Mosellan a, en effet, pas moins de quatre 4L Trophy dans les pattes. « Un événement à la fois sportif et solidaire. Chaque équipage a pour mission d’acheminer des denrées alimentaires mais aussi 20 kg de fournitures scolaires aux enfants d’Afrique du Nord. Le rallye offre également la possibilité d’octroyer des dons à l’association des enfants du désert afin construire des écoles. » Si l’aspect humanitaire est une composante incontournable du 4L Trophy, Nicolas est surtout un passionné de sports mécaniques. « De façon générale, je pratique beaucoup de disciplines sportives avec un penchant évident pour l’auto et la moto. Puis j’ai découvert la 4L. Je me suis attaché assez rapidement à cette voiture et à toutes les possibilités de rallye qui lui sont aujourd’hui rattachées. » Comme ce Red Bull Cocorico ou l’histoire, rappelons-le, de la confrontation entre les deux icônes automobiles françaises. Et comme l’histoire est un éternel recommencement, la Citroën et la Renault, incarnations de la bonhomie et d’une certaine ambiance festive, s’affrontent désormais à coups d’épreuves plus sympathiques les unes que les autres. En tout, 11 défis qui ont permis d’établir le classement de l’épreuve : maniabilité sur circuit, orientation avec un roadbook ou slalom à l’aveugle. « À l’image d’un parcours sur circuit bordé de pneus. Le conducteur devait y évoluer les yeux bandés avec comme seules indications, les recommandations de son copilote. » Une épreuve tout aussi « fun » que celle basée sur l’adresse qui consistait à lancer en route des bougies et des plaquettes dans des seaux ! « Les activités étaient avant tout basées sur le ludique au sens général du terme », se souvient Nicolas. « Il n’y a aucune épreuve de vitesse. » De toute façon, les voitures ne suivraient pas… Mises à part celle de notre Mosellan qui était équipée d’un 1.4 délivrant un peu plus de 80 chevaux ! Soit le triple de ce que propose une 4L normale.
Une 2CV pour 2017
Une cavalerie suffisante pour affronter dès le deuxième jour, le franchissement du Col de la Bonnette, le plus haut d’Europe (2 802 mètres d’altitude). Certains concurrents ont dû, en effet, faire appel à leurs dons naturels de mécaniciens pour permettre à leurs 4L et 2CV de venir à bout de l’épreuve. Des images épiques surtout lorsque ces participants sont déguisés, condition sine qua non pour faire partie de l’aventure. Il y avait donc Michel & Michelle (équipage n°69), notre duo de l’Est composé de Nicolas et de sa compagne mais aussi les hippies du journal Auto Plus. Sans oublier la 2CV de l’émission Turbo, celle du garage des Blogs ou l’animation délirante d’un certain Maxime Muscat, ex du Petit Journal de Canal+. Au final, les Mosellans ont fini au milieu du classement (58e) sur 120 participants. « Un résultat plutôt encourageant. Ce qui m’a donné envie de retenter le coup en 2017. Mais avec une 2CV cette fois-ci ! »
Photos : DR - Article publié le 11 octobre 2016