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Princesses de l’asphalte

Pour son 18e anniversaire, le Rallye des Princesses Richard Mille, 100 % féminin, s’est élancé le 28 mai dernier de la place Vendôme à Paris. L’objectif ? Rallier Saint-Tropez à travers cinq jours de course et 1 600 km. Le tout au volant de véhicules de collection d’avant-guerre à 1989, ainsi qu’au volant de répliques basées sur des voitures anciennes. Christine Chasseur et Évelyne Prestat-Ney, originaires de Thionville, ont testé l’aventure. Moteur.

184 participantes étaient de la partie, réparties dans 92 véhicules de collection d’avant-guerre à 1989. De l’Innocenti 1300 Cooper à la Porsche 356 en passant par la Jaguar MK2 ou la Chevrolet Corvette Stingray, les spectateurs ont pu admirer de nombreuses voitures anciennes de tous horizons. Le Rallye des Princesses met les femmes à l’honneur, leur faisant vivre une semaine riche en sensations, dans une ambiance so chic. Ici, la performance importe peu, puisqu’il faut avant tout respecter une vitesse moyenne imposée pour avoir une chance de se hisser sur le podium. Ce rallye « glamrock » est l’œuvre de Viviane Zaniroli, passionnée d’automobiles et compagne de l’ex-patron du Dakar, qui s’est inspirée du rallye féminin Paris-Saint-Raphaël, couru entre 1929 et 1974. « J’ai voulu combattre les idées reçues quant à la place des femmes au volant, explique l’organisatrice. Fini le temps où les femmes étaient exclues ou cantonnées au rôle de copilote ! Ces conductrices se retrouvent avec bonheur chaque printemps pour vivre leur semaine d’aventure. » Pour l’édition 2017, la 18e depuis son lancement, le Rallye des Princesses n’est pas une question de vitesse, mais de régularité. « Conduire une Ferrari 250 California Spider ou une Renault 4CV donne à toutes les concurrentes la même chance de gagner, puisqu’il s’agit de respecter un temps idéal de trajet sur des routes particulièrement techniques », confirme Viviane Zaniroli. Les vitesses à respecter diffèrent en fonction de l’ancienneté des véhicules et varient autour des 50 km/h. « Cela paraît facile, mais allez donc grimper l’Alpe d’Huez avec une Daimler SP250 de 1959, explique Évelyne Prestat-Ney, 52 ans, participante mosellane originaire de Thionville. Le parcours était particulièrement difficile et avec des voitures des années 50, croyez-moi, c’est loin d’être évident. » Pilote de l’équipage 27 aux côtés de Christine Chasseur, 57 ans, d’Hettange-Grande, la Thionvilloise a dû s’adapter à un mode de conduite archaïque, à la force des bras pour entreprendre des virages serrés. « Au départ, nous devions participer au rallye avec une Jaguar type E de 1968, dans la catégorie « voitures classiques« , explique Christine, la copilote. Mais la voiture nous a lâchées une semaine avant le début de la course. Nous avons dû louer une voiture à l’organisation et nous avons eu une Daimler de 1959 qui nous a faites repasser en catégorie « voitures historiques ». » L’aventure avait pris un virage à 180°.

De la Jaguar type E à une Daimler SP250

Un an de préparation réduit à néant à 6 jours du départ place Vendôme. « On prend un coup sur la tête, concède Évelyne. Mais notre motivation n’a jamais été remise en cause. Nous avons dû nous adapter et malgré tous les soucis connus pendant la compétition, nous sommes fières de notre parcours. » Soucis mécaniques, électriques, la Daimler SP250 fait vivre un enfer au binôme mosellan. « Tous les jours, il y avait quelque chose qui dysfonctionnait. Notre jauge d’essence ne fonctionnait plus, nous devions calculer les kilomètres parcourus pour être sûres de ne pas tomber en panne. Une aventure éprouvante mais extraordinaire à vivre. » De Paris à Saint-Tropez en passant par Saint-Aignan, Vichy, l’Alpe d’Huez et Mandelieu la Napoule, le Rallye des Princesses n’a pas été de tout repos pour les 92 équipages engagés. Une épreuve dantesque jusqu’au bout. « Notre voiture nous a définitivement lâchées à 100 km de l’arrivée, déplore Christine. La boîte de vitesses a cassé et nous n’avons pu terminer la course dans notre voiture. » Ce qui n’a pas empêché les deux femmes de passer la ligne d’arrivée quand même. « Nous avons franchi la ligne à pied après être montées dans la voiture-balai, sourit Évelyne. Notre plaque d’immatriculation dans les mains, nous avons surpris tout le monde en montant sur le podium d’arrivée. Jamais personne n’avait fait ça auparavant. Nous avons eu du succès (rires). » Pour un classement final de 69e sur 92, avec 3 pannes par jour, une belle performance pour les deux amies. « Peu importe le classement, nous étions là pour découvrir une aventure humaine et sportive extraordinaire, mais également au profit d’une association qui nous tient à cœur : Princesse Margot, note Christine. Nous souhaitions récolter de l’argent pour cette association qui a pour but, dans le cadre de la lutte contre le Cancer des enfants, d’aider la recherche en oncologie pédiatrique, de financer des projets hospitaliers, et, de participer au bien-être des enfants malades. » Plus de 1 500 euros ont été ainsi récoltés grâce à l’équipage 27, décidé à ne pas abandonner après une moyenne de 3 pannes par jour. « On ne le faisait pas que pour nous, conclut Évelyne. L’idée d’abandonner ne nous a jamais effleuré. Nous sommes fières d’avoir modestement contribué au financement de cette association. » Après 1 600 km parcours, 10 heures de conduite par jour, des nuits courtes et un corps rudement mis à l’épreuve dans des voitures d’un autre temps, Christine et Évelyne ont été contaminées par la passion du Rallye des Princesses. « Nous ferons tout pour participer à l’édition 2018. Et notre voiture ira jusqu’au bout cette fois. » Rendez-vous est pris.

 

Association Princesse Margot – 14 Rue Georges Huchon, 94300 Vincennes –
Téléphone : 01 82 39 15 15 – www.princessemargot.fr

Photos : DR - Article publié le 11 août 2017

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