Peugeot RCZ – R à l’essai : La Porsche française
La RCZ, on la connaît. La dernière fois que nous avons eu l’occasion d’en essayer une, nous avions jeté notre dévolu sur un modèle « Asphalt » mu par, ô sacrilège, un diesel prolétaire affichant tout de même la bagatelle de 163 ch. A priori pas très convaincus par l’intérêt de la chose, nous avions rapidement changé d’avis tant le couple procuré par le HDi et l’efficacité des trains roulants de la RCZ nous avaient enthousiasmés. Mais tout de même… Le diesel, c’est marrant jusqu’à 4 500 tr/min puis c’est tout. Point d’envolées dans les tours, point d’accélérations foudroyantes. Tout se fait dans la linéarité. La force tranquille quoi… Ce qui ne correspond pas à tous les tempéraments et surtout pas au pilote du dimanche qui sommeille en moi. Ainsi, trois ans après ce premier essai, j’ai eu l’opportunité de prendre le volant de la même voiture dotée cette fois-ci d’un moteur essence de 1600 cm3 gavé par un turbo, lui permettant d’afficher 270 ch, une cavalerie très respectable. Ce qui en fait, excusez du peu, la voiture française de série la plus puissante du marché. Cette RCZ-R courtisée par tous les services de presse de France et de Navarre, ne reste jamais bien longtemps chez Peugeot. Nous avons donc sauté sur l’occasion à la fin du mois de mai dernier, en dépit d’une météo parisienne très peu clémente.
« Virolos » et « arsouille » au menu
Si au premier abord, rien ne distingue vraiment cette RCZ du reste de la gamme – certes, il y a bien un monogramme R sur les jantes, les sièges et les bas de portes – il en va tout autrement quand on actionne le démarreur. Et là… Le feulement caractéristique du THP se fait entendre… Une petite pression sur l’accélérateur donne immédiatement le ton de la conversation. Cette voiture est faite pour enrouler les « virolos » (je m’emporte, les virages) et propice à « l’arsouille » (soit une compétition amicale où le but est d’aller le plus vite possible sur un trajet déterminé au beau milieu de la circulation… ça tombe bien, on est à Paris dans le XVIIe). Bref, la première accélération sur le périph’, après tout de même 9 km de bouchons, fait honneur à son rang. Je ne m’étendrai pas sur l’impressionnante tenue de route (châssis repris de l’ancienne 308 déjà très efficace), ni sur la direction précise, encore moins sur le freinage ahurissant. Malgré sa puissance démoniaque, le moteur n’émet que 145 g de CO2/km (comme quoi, plaisir peut rimer avec écologie) et ne consomme pas plus que ça en conduite normale (8 litres au 100 km). L’équipement est loin d’être indigent et cohérent avec le tarif affiché par Peugeot (43 350 €, le modèle de base). Muni de quelques options judicieusement sélectionnées (Hi-Fi JBL, aide au stationnement avant/arrière, cuir nappa du plus bel effet), notre modèle d’essai évalué à un peu plus de 45 000 € nous a fait regretter quelques concessions faites à la modernité : on retrouve peu ou prou l’ancienne planche de bord de la 308 et pas de démarrage mains-libres. On regrettera aussi la sécheresse des suspensions, particulièrement accentuée par les jantes de 19″ et l’absence de places à l’arrière. Mais qu’on se le dise, c’est une voiture d’égoïste. Et c’est très bien comme ça !
Photos : DR - Article publié le 11 août 2014