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Philippe Bonneau : « Le hasard n’existe pas, tout n’est qu’une question de travail »

Philippe Bonneau n’a vraiment pas de quoi rougir de son palmarès. Dix fois champion de France, quatre fois champion du monde, il obtient pour la cinquième fois le titre de champion d’Europe le 2 avril dernier, dans la ville d’Ancona en Italie. Non sans difficulté, ayant été disqualifié lors de la première épreuve sur le 3 000m. Retour sur l’évènement.

Samedi 31 mars 2016. L’athlète s’est lancé le défi de battre le record du monde en place, en s’entraînant dur pour y parvenir. Dès le départ du 3 000 m, il se lance à vive allure, écrasant son adversaire espagnol et le chronomètre. Pourtant, les juges ne le laisseront pas finir sa course. Au bout de 1 600m, « je me fais disqualifier car les juges ont trouvé que ma jambe était en suspension. Une pénalité violente, voire injuste », indique Philippe Bonneau. Déception et rage qui seront mises à profit sur l’épreuve de 5 000 m. En effet, il y tente une nouvelle tactique en décidant de ralentir la cadence. Pourtant, alors qu’il n’a plus que 100 m d’écart avec son concurrent espagnol, les juges lui adressent un carton rouge. Il estime alors avoir « tiré le frein à main pour gagner » mais n’avoir de ce fait, « pas pu s’exprimer ». Il termine 1er de la course avec un temps de 23’20″.

« Il faut transmettre et aider les plus jeunes à affronter les obstacles »

Aujourd’hui, sa carrière prend un nouveau virage, le Mosellan a décidé de lever le pied. « Je suis passé de la catégorie élite à vétéran. Pourquoi ? Pour me protéger tant physiquement que mentalement ». Si c’est « une punition » qu’il s’inflige à lui-même, il prend toujours autant de plaisir à concourir en Vétéran pour s’entretenir, garder la forme et utiliser son nouveau temps libre pour aider les plus jeunes sportifs. En effet, Philippe Bonneau est également coach mental et préparateur physique dans plusieurs disciplines, le tennis (avec Sarah Lutz), le football, l’athlétisme, le triathlon mais également pour de jeunes boxeurs à l’avenir prometteur. Pour lui, c’est une obligation d’apporter son savoir aux jeunes. « Il faut transmettre et aider les plus jeunes à affronter les obstacles ». Pratiquant le sport à haut niveau depuis 30 ans, il a des choses à dire. De fait, il prodigue désormais ses conseils aux espoirs du Boxing Club de Metz Clément Hong Sik Kee, Boukedim Brahim ou encore Bryan Fuss Metz (lire notre article dans Moselle Sport n°65 en kiosque dès le 11 avril). Quand il le peut, il se rend au combat, et il vient se placer au coin du ring avec l’entraineur pour leur apporter un soutien mental. Son principal adage est qu’il ne faut rien laisser au détail. « Il faut barrer le mot hasard du dictionnaire, car tout est une question de travail ».

Et l’avenir ?

Philippe Bonneau compte continuer à concourir chez les vétérans, toujours s’entraîner dur, le plus longtemps possible tant que la santé le lui permettra. Travaillant depuis plusieurs années avec le comité départemental handisport, il estime que « la plus belle victoire c’est d’avoir la santé ». Le marcheur envisage de participer aux évènements sportifs locaux comme le Marathon de Metz ou encore le trail du Mont St Quentin. « Je tiens à remercier ma famille car sans elle, tout cela ne serait pas possible. Je ne suis pas un athlète solitaire. Je peux aussi compter sur le soutien indéfectible de Jean-Luc Bramas le directeur du Centre E. Leclerc d’Hauconcourt, mon unique sponsor depuis toujours. Sans oublier Didier Chenet, mon coach mental. »

Photos : DR - Article publié le 5 avril 2016

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