Portrait de Noël : Paule Baudouin
Premier gros coup de l’été du président Weizman, Paule Baudouin est arrivée cet été du Havre avec un statut de recrue phare. Internationale depuis 2004 et un match contre la Serbie, passée par le fameux champion danois, Paule Baudouin balaye d’un revers toute comparaison avec ses prédécesseurs, Allison Pineau et Claudine Mendy. « Je ne suis pas là pour prendre la place de qui que ce soit, précise d’entrée la Parisienne. C’est le groupe qui fait avancer le club et non les individualités. Ne commençons pas par dire que Baudoin est la nouvelle Pineau ou un truc du genre. Je suis là pour apporter ce que je sais faire, rien de plus. » Les réponses sont tranchantes, assumées mais toujours assorties d’un sourire aimable. La marque d’une femme qui sait ce qu’elle veut. En 1999, c’est à Ivry que l’ailière gauche découvre le haut niveau avant le grand saut, au Havre, en 2003. « Avec Ivry, j’ai connu la N2 puis la N1 avec mon coach, David Morelli, qui m’a beaucoup apporté. Aujourd’hui, je lui dois beaucoup. » Internationale à seulement 20 ans, la native de Saint-Denis (93) apprend aux côtés de Leila Lejeune, Isabelle Wendling ou encore Stéphanie Cano. « Comment je me suis sentie en arrivant en équipe de France ? Comme une ailière gauche, jeune et inexpérimentée, c’est assez simple. » Capiche ? Vice-championne du monde en 2009 et 2011, Paule Baudouin remporte également la médaille de bronze aux championnats d’Europe 2006 en Suède, celle-ci ayant une saveur toute particulière pour la Franco-Camerounaise. « Oui, toutes les médailles sont un souvenir mémorable mais celle-ci est plus marquante car personne ne nous attendait à ce niveau de la compétition. »
« On frise parfois l’overdose de handball »
Revenue bredouille des Jeux olympiques, Paule Baudouin n’a pas vraiment d’explications sur l’échec des Bleues face au Montenegro. « On avait une équipe pour aller loin… La chute n’en est que plus rude. Ce sont les aléas du sport », ajoute-t-elle, mâchoire serrée. Femme atypique, Paule Baudouin a même tenté l’expérience à l’étranger en 2008, à Esjberg, au Danemark, pendant deux ans. « Ce n’était pas forcément le pays dans lequel je voulais aller, précise-t-elle d’emblée. C’est dur mentalement car on est loin de tout, de son pays, de sa famille, de ses amis. Ce fut quand même une bonne expérience sportive. » Deux ans à Esjberg avant un retour au Havre, en passant par Mios-Biganos durant un an. Puis Metz en 2012. « Cela faisait plusieurs années que le président Weizman me suivait. Sébastien Gardillou m’avait appelé les années précédentes pour me recruter. Cette année était la bonne. » Recrutée cet été en compagnie de l’Espagnole Lara Ortega Gonzalez et de l’internationale Gervaise Pierson, Paule Baudouin sait que Metz est le bon club pour remplir un palmarès national pour l’instant bien mince (une coupe de France remportée en 2006 avec Le Havre). « Pour être championne de France, je devais venir à Metz, j’ai soif de victoire et Metz est un club stable qui a besoin de retrouver le titre cette saison. »
« Metz est le bon club pour être champion de France »
Pourtant, la reprise de l’entraînement n’a pas été une partie de plaisir pour la nouvelle numéro 9 des Jaunes et Bleues. « C’est compliqué d’enchaîner après des Jeux olympiques, d’autant plus que j’ai vite repris contrairement à d’autres internationales qui ont plus de vacances que moi. On frise parfois l’overdose de handball, il fallait bien y retourner (sourire). » À 27 ans, Paule Baudouin n’a pourtant pas encore tourné définitivement la page à une nouvelle aventure à l’étranger. « L’envie de rejoindre un club capable de remporter la Ligue des Champions ne s’est pas éteinte. Je suis bien à Metz mais la porte n’est pas fermée. » Elle qui se décrit comme une femme « avec un sale… avec mon caractère, je sais dire les choses sans agressivité mais je dis toujours ce que je pense ». Et ça, on l’avait vite compris…
Photos : DR - Article publié le 31 décembre 2012