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Portrait de Noël : Estelle Vogein

Ancienne internationale (105 sélections) et ailière du Metz-Handball, Estelle Vogein a porté onze ans durant le même maillot et est aujourd’hui assistante marketing au club. Cette joueuse reconnue pour avoir été l’une des plus douées de sa génération aurait pourtant pu voir sa carrière stopper net par celui qui lui a finalement permis de conquérir le titre de championne du monde en 1999, Olivier Krumbholz. Portrait.

Qui aurait cru que l’une des meilleures ailières que la France du handball nous ait offert de voir était prédestiné à faire du football ? Personne, encore moins l’actuel sélectionneur Olivier Krumbholz, mais ça, on y reviendra plus tard. Estelle Vogein (épouse Gauvin), née en avril 1976 à Metz est une enfant du pays qui se passionne, à l’âge de 5-6 ans, pour le ballon rond et les pelouses vertes. « J’ai fait du football pendant six ans mais j’ai dû arrêter car, arrivé à 12 ans, il n’y avait plus d’équipe mixte, et les équipes féminines se situaient loin de chez moi. Alors, passionnée de sports collectifs, j’ai opté pour le handball. » Bien lui en a pris. Elle rejoint à 12 ans les rangs de Marly et connaîtra la fusion avec l’ASPTT Metz Handball. Autant planter le décor tout de suite, Estelle Vogein n’a jamais changé de club. Une amoureuse du maillot, comme on en fait presque plus. « Je suis très famille et en plus, le club de Metz est ce qui s’est toujours fait de mieux dans le handball français. Alors pourquoi changer ? » Pour l’argent. « Non, même si j’ai eu des offres très intéressantes financières, je n’ai jamais voulu partir. » Pardon, c’est un réflexe. Preuve que l’argent n’achète pas tout. Une goutte d’eau dans un désert. Sa carrière en jaune et bleu s’est pourtant jouée à peu de choses. À l’actuel sélectionneur national et ancien coach du Metz-Handball, Olivier Krumbholz. Pas rien. « Lorsque j’ai voulu passer les tests physiques pour intégrer la section sportive, Olivier Krumbholz a tout simplement refusé. Il m’a dit que j’étais trop petite et trop maigre pour faire du handball à haut niveau. » L’entraîneur d’Estelle force la main de Krumbholz qui ne l’a pas regretté : 105 sélections et 151 buts marqués en équipe de France. Merci qui ?

Blessures à répétition et championne du monde

Estelle Vogein, gauchère éclaire, repositionnée ailière par Krumbholz, elle qui se voyait en demi-centre. Première sélection en Bleues en 1993, elle manque les championnats du monde de 1999 en Norvège où la France atteindra la finale. Le début des pépins physiques. « Je me suis fait une rupture des ligaments croisés du genou à deux journées de la fin du championnat qui m’ont fait manqué la phase finale de 1999. Rebelote en 2000 où je manque les Jeux olympiques de Sydney car pas suffisamment remis de ma blessure aux yeux du sélectionneur. » Épreuve qu’elle suivra des cabines de commentateurs de France Télévisions en tant que consultante. Elle retrouvera les Bleues lors des Championnats d’Europe 2000 en Roumanie avant d’atteindre la graal en 2003 et le titre mondial arraché en prolongations face à la Hongrie. « Même si je regrette le peu de temps de jeu que j’ai eu, ce titre restera un grand moment de ma carrière sportive. » En club, Estelle possède un palmarès à donner le tournis. Neuf fois championne de France et trois coupes nationales avec le Metz-Handball. Chapeau bas.

Aujourd’hui assistante marketing du Metz-Handball, Estelle Vogein s’occupe du partenariat du club, de la communication, de la gestion de la presse. Occupant son temps entre sa fille de quatre ans et son club de cœur, Estelle Vogein n’imagine pas pour le moment quitter le club. L’amour pour le club… et la fidélité… sans doute.

Photos : DR - Article publié le 25 décembre 2012

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