Chloé Bulleux, la gauche au pouvoir
Si son sourire angélique n’était pas passé inaperçu dans les travées des Arènes lors de la finale retour de la Coupe EHF face aux Danoises d’Holstebro, son visage était encore inconnu pour les nombreux supporters venus aider les Dragonnes à obtenir, en vain, leur premier sacre européen. Premières émotions pour Chloé Bulleux dans un stade qui n’est pas encore le sien et premières impressions d’une équipe encore étrangère à ses yeux. « Mais je connais quelques joueuses de Metz, souffle-t-elle. J’ai joué avec Gervaise Pierson et je connais aussi Paule Baudouin. Je n’arrive pas en terre inconnue. » Mais pas en terrain connu non plus puisque la jeune ailière de 21 ans va connaître sa première expérience hors de ses bases gardoises après cinq ans passés au HB Cercle Nîmes. Un brin nostalgique. « Je suis arrivée à Nîmes à l’âge de 16 ans après deux années de sports études. Avec le HBCN, j’ai connu des moments magnifiques ponctués de victoires en Challenge Cup*, et des finales en Coupe de la Ligue et en Coupe de France. Nîmes restera mon club de cœur. » Son accent chantant respire le soleil et son talent précoce a tapé dans l’œil des dirigeants messins il y a quelques mois, pour remplacer Katty Piéjos, en partance pour le finaliste du championnat 2013, Fleury. Doublure de l’internationale française Blandine Dancette sous le maillot rouge et noir des Gardoises, Chloé Bulleux a rapidement séduit le président messin, Thierry Weizman. « Nous engageons ainsi une joueuse avec un très grand mental et qui affiche ouvertement sa volonté de frapper à la porte de la sélection française, a expliqué le boss des Dragonnes sur le site officiel du club. Elle possède une joie de vivre contagieuse, une sorte de Liscevic dans la vie de tous les jours. » Surprise par les avances de Metz Handball, Chloé n’a pas hésité la moindre seconde pour donner son accord au président Weizman. « Quand ils m’ont appelé la première fois, je suis restée un peu bête, avoue-t-elle. Une proposition du plus grand club français, c’est impossible de refuser. Je sais que je vais avoir beaucoup de pression, surtout car je remplace numériquement une icône du club, Katty Piéjos, mais aussi car ce club a de très grandes ambitions et attend beaucoup de ses joueuses. » Ce n’est pas Marion Limal, sa coéquipière à Nîmes cette saison, qui lui dira le contraire…
« Acheter quelques doudounes déjà… »
C’est son père, Franck Bulleux, nouvel entraîneur de Bourg-de-Péage (N1F) et ancien coach de l’OGC Nice, qui a conduit sa fille dans sa passion du handball. « Au départ, je jouais au basket car j’adorais ce sport. Et puis, mon père m’a transmis ses gênes de passionné de hand et j’ai plongé, comme lui. » Ambitieuse, la jeune gauchère de 21 ans vient à Metz avec l’ambition de porter, un jour, le maillot bleu. « L’idée d’être internationale est dans mon esprit depuis que j’ai 15 ans. Je viens à Metz pour franchir un palier, tenter d’attirer l’attention du sélectionneur et bien sûr, gagner des titres. » Présente sur la liste élargie des joueuses sélectionnables pour les prochains Jeux méditerranéens en Turquie cet été, Chloé Bulleux devrait rallier la capitale de la Lorraine courant juillet pour y trouver un appartement et reprendre l’entraînement aux alentours du 25 juillet. « Et puis, j’irais acheter quelques doudounes pour l’hiver (rires). Car je crois que les hivers sont rudes en Lorraine, non ? »
*La Challenge Cup est, a priori, la moins réputée des différentes compétitions européennes, est également appelée C4. Le HBC Nîmes a remporté en 2009 sa 2e C4 après celle conquise en 2001.
Photos : DR - Article publié le 15 juillet 2013