Déborah Kpodar : la petite joueuse qui monte, qui monte…
La première journée du championnat de France LFH face à Besançon, le 9 septembre dernier, a enfin mis en lumière la génération dorée de Metz Handball. Parmi les joueuses présentes sur le terrain, trois gamines d’à peine 20 ans : Laura Flippes, Tamara Horacek et Déborah Kpodar. Pour Déborah Kpodar, cette apparition aurait pu ne jamais arriver. Avril 2011. Lors d’un stage de présaison avec l’équipe de France U17 à Apt, la jeune joueuse de 16 ans, alors au Sporting Club d’Angoulême (aujourd’hui Angoulême Charente Handball), se blesse au genou. Le verdict tombe : rupture des ligaments croisés. Catastrophe… ou pas. « Cette blessure au genou n’a pas freiné ma progression paradoxalement, précise Déborah. J’ai été repéré par Sébastien Gardillou en 2010 pour intégrer le centre de formation de Metz Handball et malgré cette blessure, Metz m’a tout de même fait confiance. » Sous la houlette de Yacine Messaoudi, Déborah Kpodar découvre Metz Handball, en 2012, avec ses yeux d’enfant, elle qui rêvait de côtoyer des joueuses de classe internationale. « Le club me voulait un an plus tôt, en 2011, mais je voulais passer le baccalauréat à Angoulême avant de signer à Metz. C’est donc en toute logique que j’ai intégré Metz douze mois plus tard. » En Nationale 2 à seulement 15 ans, Déborah Kpodar montre une maturité et une sérénité impressionnante pour son âge, celle que l’on compare souvent à Grace Zaadi, aujourd’hui internationale à 20 ans. Internationale jeunes, elle participe aux derniers Mondiaux U19 en 2012, sans briller, de son propre aveu. « Je n’ai pas été bonne durant cette grande compétition. Je n’ai pas senti que j’avais progressé et cela s’est vu pendant les championnats du monde. »
« M’imposer dans cette équipe »
Venue pour jouer en Nationale 1 à Metz, les débuts de Déborah sont difficiles, notamment en matière de concentration. « Mes trois premiers mois se sont bien passés mais j’ai été repris par le staff qui considérait que je ne me concentrais pas assez sur le handball. Ils avaient raison. Je ne m’investissais pas assez. J’ai rectifié le tir à partir de janvier 2013 pour ne pas manquer ma chance de toquer à la porte de l’équipe première. » Très rapidement appelée à s’entraîner avec les Dragonnes, Déborah a rapidement su mettre sa timidité de côté. « Déborah est une fille avec un gros potentiel, remarque Nina Kanto. Si elle travaille sérieusement et qu’elle continue à s’investir comme elle le fait, elle pourra devenir un cadre de l’équipe. » Si la jeune arrière gauche avoue avoir la capitaine de l’équipe de France comme « modèle », elle est aussi impressionnée par la vitesse d’Ailly Luciano et l’impact physique de Lara Ortega Gonzalez. « J’essaye d’apprendre de ce que je vois tous les jours à l’entraînement avec toutes ces internationales, ajoute la joueuse de 19 ans. Globalement, c’est la rapidité qui m’a impressionnée. » Présente à chaque fois dans le groupe de la D1 cette saison (« sauf à Sävehof et face à Nantes »), Déborah sait que Metz peut lui offrir son rêve ultime : les Bleues. « Je me donne à fond pour progresser rapidement et tenter de m’imposer dans cette équipe. Et puis, qui sait, un jour… l’équipe de France. » À cœur vaillant, rien d’impossible.
Photos : DR - Article publié le 28 février 2014