Alice Lévêque, la tête et les jambes
Avant le début de l’été, Alice Lévêque pensait prolonger l’aventure avec Mios-Biganos/Bègles après deux années compliquées mais ponctuées tout de même un titre européen acquis en mai denier et une finale de la Coupe de la Ligue. Mais le championnat, édition 2014-2015, a été une vraie épreuve pour la joueuse de 26 ans. « C’était dur du début à la fin, une saison vraiment éprouvante, physiquement mais surtout psychologiquement. À un moment donné, il y a la tête qui lâche… on se déchire à l’entraînement et on perd le WE, souvent d’un but d’ailleurs… Nous n’avions pas l’effectif, en nombre, pour faire mieux… Cela m’a endurci et la victoire en Coupe Challenge contre les Polonaises de Szczecin a permis de mieux conclure l’année tout de même. » Malgré une saison compliquée, Alice Lévêque n’avait pas prévu de quitter l’Aquitaine. « Je n’ai pas de plan de carrière précis. Je comptais effectivement rester à Mios mais j’ai eu le coup de fil de Metz et je n’ai pas hésité longtemps. Cela me permettait de passer un cap, de gagner des titres et de me rapprocher encore plus de l’équipe de France. J’ai donc logiquement accepté. » Formée à Besançon, la Mulhousienne a débuté le handball en Alsace dans des petits clubs (Masevaux, Kingersheim) avant de vraiment se lancer à l’ES Besançon en 2005. En 2009, l’arrière gauche rejoint Dijon puis retourne à Besançon un an plus tard avant Mios-Biganos/Bègles en 2013. À 26 ans, Alice Lévêque rejoint le premier grand club de sa carrière. « Je viens ici pour gagner le titre de champion de France, clairement. La Coupe d’Europe et la Coupe de France sont autant d’objectifs intéressants mais je suis venu pour conquérir le graal national. Metz me le permettra. À nous d’aller au bout. »
En concurrence directe avec Xenia Smits
À l’instar de Gervaise Pierson – « c’est plutôt Gégé qui m’a copié oui (rires) » – ou de Grace Zaadi, Alice Lévêque ne s’est pas contentée de sa carrière de sportive de haut niveau durant ses (plus) jeunes années. « Je suis diplômée depuis deux ans pour être, après la fin de ma carrière, kinésithérapeute. C’était important pour moi de ne pas mettre mes études de côté et j’ai cravaché pour avoir ce que je voulais. J’ai toujours aimé les études et j’ai fait ma formation en 4 ans au lieu de 3. C’est frustrant quelque part car quand les autres filles vont faire la fête, profitent des leurs ou se reposent, moi je me levais tôt pour réviser ou rentrais vite chez mois pour bosser. Je ne regrette pas cet investissement. J’ai fait des choix et je les assume pleinement. Maintenant, je peux profiter beaucoup plus. » La tête sur les épaules et bien remplie, Alice Lévêque sera soumise à une plus forte concurrence que par le passé, une nouveauté pour elle. « Je sais que ma place sur le terrain n’est pas assurée et je devrais la prouver tous les jours à l’entraînement. C’est aussi ça le très haut niveau. Je suis prête pour ça. » Arrivée à Metz avec sa coéquipière et ex-capitaine, Marion Maubon, la Mulhousienne est ravie de la préparation estivale. « Il y a une super ambiance entre toutes les filles. J’aime bien l’esprit d’équipe, les échanges… le groupe vient bien et il faudra que cela dure. » Surnommé « Al », la nouvelle numéro 21 sera en concurrence directe avec l’internationale allemande Xenia Smits avec, en ligne de mire, l’équipe de France, les Mondiaux 2015 au Danemark en fin d’année et évidemment, les Jeux olympiques de Rio 2016. « C’est aussi un grand objectif. » À « Al » d’assurer.
Photos : Moselle Sport, DR - Article publié le 19 octobre 2015