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Sylvain Marchal : « La boucle est bouclée »

Après 8 ans passés hors de la Lorraine, Sylvain Marchal est revenu dans son club formateur avec l’ambition de mener son club au plus haut. Passé par Lorient, Saint-Étienne et Bastia, le stoppeur grenat assure que c’est le projet messin qui l’a attiré en Moselle, alors que Bastia souhaitait le conserver un an de plus. Une belle preuve de l’attachement du joueur pour son club formateur. Rencontre.

Certains ont été surpris par votre retour à Metz alors que vous étiez dans un club de Ligue 1 qui souhaitait vous conserver. Quelles sont les raisons de votre signature au FC Metz ?

Il y a un lien affectif fort avec ce club où j’ai été formé. Il y avait aussi la possibilité pour moi de m’investir dans un projet de club intéressant et la volonté du club de me recruter, cela m’a permis de rejoindre le FC Metz, huit ans après l’avoir quitté. J’ai eu du mal à partir de Bastia car je m’y sentais bien, tant sportivement qu’humainement. Le coach, Frédéric Hantz, souhaitait me conserver mais le fait que cela soit Metz, mon club formateur, ils ont eu une belle attitude en acceptant de me libérer. Je vois aussi ce retour comme l’opportunité de rendre à ce club, avec l’expérience accumulée au cours de mes passages dans d’autres clubs de Ligue 1, ce qu’ils m’ont donné lors de ma formation. La boucle est bouclée, en quelque sorte.

On peut s’interroger sur votre décision de quitter un club de Ligue 1 pour venir en Ligue 2. L’affectif l’a emporté sur le sportif ?

J’ai bien étudié tous les paramètres avant de signer ici. Il y avait le côté sportif, le côté affectif aussi mais également une vision sur l’avenir donc finalement, cela a penché du côté de Metz. Mais j’avais envie de revenir et de m’y investir depuis quelque temps et j’ai sauté sur l’occasion cette année. Alors, c’est vrai que cela me fait reculer d’un échelon niveau sportif mais j’ai bon espoir que, sur le long terme, ce soit positif pour le FC Metz. Après je ne peux nier que le fait que la présence en Lorraine d’une partie de ma famille ait pesé dans la balance. Il y a ma belle-famille et mon frère qui sont à Metz et mes parents à 1h30 d’ici donc familialement, c’était aussi important de se rapprocher d’un environnement que je connais bien.

En parlant de long terme, vous êtes-vous fixé une date limite en tant que joueur ?

J’ai deux ans de contrat avec la possibilité d’une troisième en fonction de mon état physique et de la volonté du club. Ce sera donc dans deux ou trois ans, dans ces eaux-là. Après ma carrière, j’ai envie de rester dans le football, m’investir dans ce sport. J’ai passé mes diplômes d’entraîneur et de management du sport de façon à avoir des possibilités et, en fonction des besoins des clubs et de mes envies, de trouver la meilleure solution possible.

Quel rôle avez-vous dans le vestiaire, auprès de ce groupe jeune ?

La priorité est avant tout d’être performant dans mon rôle de défenseur central. Ensuite, communiquer mon expérience au travers de dialogue au quotidien, d’échanges avec la jeune génération, et me servir de ce que j’ai pu apprendre aux côtés de Sylvain Kastendeuch, de Philippe Gaillot ou de Frédéric Meyrieu lors de ma formation à Metz, pour essayer de faire de même avec les jeunes à Metz. Je les observais beaucoup donc il n’y a pas besoin forcément de grands discours pour montrer l’exemple. C’est un rôle intéressant.

Comment s’est passée votre dernière saison à Bastia ?

Une première partie de saison moyenne et une bonne deuxième partie, avec un groupe qui, pour la plupart, est monté de National en Ligue 1 en trois ans, ce qui explique que l’on ait connu quelques difficultés à trouver les automatismes et notre rythme de croisière. Et puis, on a fait une bonne deuxième partie de saison avec des joueurs qui se sont révélés, une équipe-type qui s’est formée et un état d’esprit compétitif. Cette saison est passée très vite, j’ai vécu une belle expérience sur l’Île de Beauté. Une île magnifique avec une culture que je ne connaissais pas. Cela a été enrichissant.

Lorient a été l’autre grande aventure de votre carrière. Comment se sont passées ces cinq années en Bretagne ?

Personnellement, j’ai découvert un entraîneur hors normes, Christian Gourcuff, qui fut une réelle révélation pour moi. Quelqu’un d’ultra compétent qui a réussi à me relancer dans une période de ma carrière où je n’étais pas au mieux, comme il a réussi à le faire avec beaucoup de joueurs. À Lorient, on découvre une approche collective plus intense que dans les autres clubs et Gourcuff sait vous mettre en valeur avec vos qualités et sait sublimer certaines individualités, mais toujours au travers du projet de jeu. C’était aussi une belle aventure humaine car le groupe n’a pas trop changé pendant trois-quatre saisons et sportivement, c’était extraordinaire. C’était une étape très importante de ma carrière.

Après les Merlus, il y a eu l’épopée « Verte ». Votre passage à Saint-Étienne reste-t-il un bon souvenir ?

Je pense y avoir réalisé un passage réussi pendant deux ans. La première saison, j’ai vécu des hauts et des bas alors que j’ai fait une saison pleine lors de ma deuxième année à l’ASSE avec qui on finit aux portes de l’Europe. C’est une expérience importante car Saint-Étienne est un grand club, en termes d’infrastructures, d’effervescence, d’impact médiatique et ce sont des choses que je n’avais pas connues avant, à Metz ou à Lorient. Par rapport à Lorient, cela a apporté vraiment un plus dans ma carrière.

Revenons-en à votre retour à Metz. Qui a fait le premier pas ?

Un peu les deux en réalité. J’ai toujours été en contact avec Grégory Proment, et en discutant avec lui, il y a eu cette idée de revenir. Il en a un peu parlé aux dirigeants qui ont été intéressés et qui m’ont contacté peu après. Il a fait un peu le rôle d’agent (rires).

Que peut-on espérer du FC Metz cette saison ?

C’est difficile d’évaluer le potentiel réel de cette équipe. Le fait d’avoir une équipe jeune peut vous emmener haut mais aussi avoir des difficultés dues au manque d’expérience. C’est un groupe qui peut faire des bonnes choses, faire preuve de maturité, tant sur le plan psychologique que technique. C’est par rapport à cette faculté de franchir cet échelon-là qui nous permettra d’en savoir plus sur le potentiel de l’équipe. Après 15-20 journées, on en saura plus. Le maintien est le premier objectif. C’est clair.

Vous retrouvez un club et un entraîneur, Albert Cartier, que vous connaissez bien. Ont-ils changé ?

Le club n’a pas beaucoup changé dans ses infrastructures. Les gens en place ont changé, évidemment, mais on sent toujours cet investissement et cet amour pour le club. Cependant, on sent que le club a vécu des moments difficiles. Les supporters sont toujours aussi fidèles et j’espère qu’ils seront nombreux dans les travées de Saint-Symphorien. Pour ce qui est d’Albert, je le retrouve forcément changé, avec beaucoup d’expérience emmagasinée par ses expériences à l’étranger, en Belgique notamment. Il se rapproche de Christophe Galtier que j’ai connu à Saint-Étienne dans sa manière de gérer son groupe, dans sa volonté de faire travailler les joueurs et par son exigence. Je suis très content de le retrouver.

Dernière question. Votre carrière ne vous a pas emmené à l’étranger, un regret ?

Non. J’ai eu l’opportunité de signer dans un grand club étranger, au Besiktas Istanbul, en Turquie, lors de mes années lorientaises mais je ne me voyais pas là-bas. J’ai toujours été bien dans le championnat de France et je n’ai aucun regret à avoir fait toute ma carrière en France. Je suis content de mon parcours.

Photos : DR - Article publié le 7 octobre 2013

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