Sarr-Ngbakoto : les ailes de l’enfer
Ils sont nés à huit jours d’intervalle, en 1992, et forment aujourd’hui, avec Grégory Proment, le trident incontournable du onze de départ d’Albert Cartier. Yeni Ngbakoto, au club depuis 2006, et Bouna Sarr, qui a rejoint Metz en 2010, sont les fers de lance d’un FC Metz qui caracole dans le trio de tête du championnat National depuis le mois d’août. Et pour cause, Yeni Ngbakoto a déjà fait trembler les filets à cinq reprises en neuf matches, entre août et septembre. Une surprise ? « Pas tant que ça puisque j’ai déjà souvent joué plus jeune en attaque, précise Yeni Ngbakoto. Même un cran en dessous, j’arrive à trouver des situations de frappe et pour le coup, en début de saison, j’ai réussi à faire mouche à plusieurs reprises (sourire). » Moins en verve l’an passé sous la direction de Dominique Bijotat, le numéro 23 aurait-il trouvé son bonheur avec Albert Cartier ? « Ce n’est pas tant un changement d’entraîneur mais plutôt un changement d’état d’esprit et de statut personnel au sein du groupe. En me nommant vice capitaine, le coach a voulu plus me responsabiliser, et le fait de vivre ma troisième année en professionnelle m’a apporté suffisamment d’expérience, je suppose. »
« Bouna a connu six premiers mois difficiles en arrivant ici. Il n’était pas très mobilisé et passait à côté de quelque chose de grand. » Denis Schaeffer
L’inverse n’est pas vrai pour Bouna Sarr, qui découvre cette saison les joies d’être titulaire, lui qui n’avait fait que 11 matches l’an passé. « Je n’ai pas été trop surpris par la confiance que m’a donné Albert Cartier en début de saison. Cela s’est fait naturellement et je ne me suis pas mis de pression. Après, le fait que mon début de saison est plutôt réussi ne doit pas m’empêcher de continuer sur cette voie », analyse le Lyonnais, formé à Lyon puis passé par Saint-Priest. Titulaire lors de chaque journée de championnat, à l’exception du déplacement à Fréjus-Saint-Raphaël où il est entré à la 67e minute de jeu, le numéro 10 messin est devenu un pion essentiel du milieu de terrain messin en National. « C’est un joueur qui aime provoquer, et sa créativité pose pas mal de problèmes aux défenses adverses, analyse Yeni Ngbakoto à propos de son coéquipier. Tout le monde aimerait l’avoir dans son équipe. Sa qualité n’est plus à démontrer. »
« Des garçons avec le même profil mais pas les mêmes qualités. » Albert Cartier
Originaire de Croix (Nord) mais formé dans la région de Besançon, Yeni Ngbakoto est arrivé au club à 16 ans, intégrant par la même le centre de formation du FC Metz. « Yeni est une personnalité complexe qui n’était pas forcément facile, se rappelle Denis Schaeffer, le responsable du centre de formation. Il a évolué dans sa formation et est devenu peu à peu un leader. Il est arrivé qu’il parte un peu en « vrille » mais cadré, il était capable du meilleur. » En 2009, il fait ses premiers pas sur une pelouse de Ligue 1, pour un match de Coupe de la Ligue à Lyon (0-3) pour cinq minutes de jeu offertes par Yvon Pouliquen à la place de Julien Cardy. La saison suivante, en août 2010, Dominique Bijotat le titularise lors de la 4e journée à Ajaccio (0-0) et le fera jouer à 26 reprises cette saison-là, et à 24 reprises la saison suivante. « Je ne peux pas dire que Dominique Bijotat ne m’a pas fait joué les saisons précédentes. Mais la maturité et l’expérience aidant, je suis plus performant cette saison. » « Yeni est un garçon polyvalent avec des qualités de buteur évidentes et sa force de percussion dans les vingt derniers mètres est intéressante, analyse son entraîneur Albert Cartier. C’est un créateur d’espace et un leader dans le groupe. »
Un grosse marge de progression
Pour Bouna Sarr, c’est la saison de la confirmation. Entrevue en fin de saison dernière dans la peau d’un titulaire lors des deux dernières journées de la saison, buteur face à Tours lors de la 38e journée, le Guinéen d’origine a eu immédiatement la confiance d’Albert Cartier en début de saison. « Bouna a connu six premiers mois difficiles en arrivant ici, souligne Denis Schaeffer. Il n’était pas très mobilisé et passait à côté de quelque chose de grand. On a beaucoup discuté avec lui et cela été un tournant pour lui.» « Bouna, c’est un accélérateur de jeu qui sait finir ses actions. Il est là pour animer le jeu et il sait très bien le faire. Il est jeune et, comme Yeni, ils ont une grosse marge de progression. C’est un vrai plus pour l’équipe », insiste l’entraîneur grenat. À Yeni et Bouna de saisir cette belle opportunité…
Photos : DR - Article publié le 13 décembre 2012