Philippe Hinschberger : 20 ans après
Le hasard ne fait jamais les choses à moitié. Car, c’est bien au stade Saint-Symphorien que Philippe Hinschberger a débuté sa saison de Ligue 2 avec le Stade Lavallois (défaite 1-0). Clin d’œil du destin pour certains, simple match de championnat pour d’autres, l’intéressé en tête. « Cela fait bientôt vingt ans que j’ai quitté le FC Metz et une grande page de ma vie s’est tournée depuis, annonce Philippe Hinschberger. Je ne connais pas le nouveau stade Saint-Symphorien, je n’ai jamais mis les pieds dans les nouveaux vestiaires du FC Metz et le club n’est plus le même depuis mon départ. Et puis, sauf erreur de ma part, mais il fallait bien venir jouer à Metz dans la saison non ? (rires) C’était un match comme un autre. » 21 ans de vie commune ne se balayent pas d’un revers de main. Et « Hinsch » le sait. Sans le dire. Découvert au FC Devant-les-Ponts, arrivé à 15 ans au FC Metz, Philippe Hinschberger y effectuera toute sa carrière. Une carrière qu’il n’avait pas choisie. « Pendant ma formation à Metz, je passais mon diplôme d’instituteur que j’ai obtenu à Montigny-lès-Metz. La carrière professionnelle est arrivée comme ça, sans prévenir. Le football était un amusement pour moi, pas une fin en soi. » Attaquant de formation, Philippe Hinschberger fait ses premiers pas en pro en janvier 1979 à Monaco (défaite 4-1), à 20 ans. Rapidement, « Hinsch » recule au milieu de terrain et devient la pierre angulaire du schéma de Marcel Husson. Avec Metz, il remporte la Coupe de France 1984 aux dépens de Monaco (2-0 avec un but… de Hinschberger durant les prolongations) et la Coupe de France 1988 face à Sochaux (1-1, 5-4 t.a.b) et autant de souvenirs marquants. « Les deux épopées en Coupe de France sont remplis de souvenirs, raconte le coach lavallois. Que ce soit les finales, évidemment, mais aussi les demi-finales respectives, contre Nantes en 1984 et Reims en 1988. Nous avions une belle bande d’amis et ces trophées récompensaient un travail collectif réussi. » Autre exploit en mémoire, la fameuse victoire du FC Metz au Nou Camp le 10 octobre 1984 (4-1). « Un exploit sans précédent. On peut se targuer d’avoir fait grimper les statistiques à 2 % de chances de qualification aux équipes qui ont perdu 4-2 à domicile au match aller », sourit l’intéressé.
21 ans au FC Metz, son unique club
482 matches officiels, 74 buts et donc 21 ans en grenat. Un exploit que seuls Philippe Gaillot (487 matches) et surtout Sylvain Kastendeuch (515 matches) ont battu. « À cette époque, on était Lorrains pour la plupart et on aimait beaucoup ce club. Il n’y avait pas d’agents pour nous faire penser à partir et on se connaissait tous depuis le centre de formation. Pour ma part, je ne me voyais pas ailleurs. Je suis Messin, j’étais bien installé avec ma famille en Lorraine. Pourquoi partir pour gagner « trois francs six sous » de plus ailleurs ? » Deuxième joueur le plus capé en Ligue 1 avec le FC Metz (430) derrière Sylvain Kastendeuch (440) mais devant Philippe Gaillot (423), Philippe Hinschberger a frappé à la porte de l’équipe de France sans jamais pouvoir y rentrer. « J’ai été sélectionné en Espoirs et en A’ mais jamais en A. J’étais un bon joueur de club, et puis c’est tout. » Inspiré par le football, Philippe Hinschberger passe son brevet d’entraîneur niveau 1 à 24 ans et obtient son niveau 2 à 29 ans. L’avenir est tout tracé. Les bancs de l’école attendront. « J’étais quatre ans à la tête du centre de formation après la fin de ma carrière en 1992 avant de devenir l’adjoint de Faruk Hadžibegić à Sochaux en 1996-1997. » Un rôle plaisant qui le pousse à aller plus loin et s’asseoir sur un banc en qualité de coach principal, à Louhans-Cuiseaux, en National. En 1997.
Champion avec Louhans et Niort
Champion de National avec Louhans-Cuiseaux en 1999, il réédite la performance en 2006 avec les Chamois Niortais. « Mon aventure à Louhans a été très formatrice et m’a permis de passer un cran au-dessus avec Niort. Mes belles performances avec les Chamois me propulsent au Havre où, là, il faut l’admettre, cela s’est mal passé. » Une mauvaise expérience qui le renvoie à Niort avec qui il finira champion. « Et puis, huit mois plus tard, on m’a viré. C’est le football que voulez-vous… » En 2007, Philippe Hinschberger signe à Laval et a entamé, cet été, sa septième saison chez les « Tango et Noir ». Avant, un jour, d’entraîner le FC Metz ? « On ne m’a jamais passé de coup de téléphone au moment où Metz cherchait un coach. Metz est un grand club et ce serait un honneur pour beaucoup de s’asseoir sur le banc messin… » À bon entendeur…
Photos : DR - Article publié le 24 octobre 2013