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Mercato : Achète-moi si tu peux

Chaque été, c’est le même refrain. Le mercato estival ouvre ses portes et les rumeurs de transferts vont bon train. Pour les recruteurs du FC Metz, c’est l’aboutissement d’un travail de plusieurs mois et le début d’une lutte acharnée pour débusquer la perle rare à un coût raisonnable. Entre rumeurs et signatures, gros plan sur une activité complexe du football professionnel.

La période des transferts, c’est plus souvent la période des rumeurs. Le public vit au rythme des bruits de couloirs de la presse écrite et des sites Internet. De la véracité à l’affabulation, il n’y a pourtant qu’un pas. Retour en arrière. Eté 1998. Le FC Metz est vice-champion de France et jouera le tour préliminaire de la Ligue des Champions face aux modestes finlandais d’Helsinki. La Coupe du Monde en France bat son plein et les internationaux s’en donnent à cœur joie pour se faire remarquer. Les dirigeants du club grenat cochent plusieurs noms sur leur carnet afin de renforcer l’équipe en vue de la prochaine coupe d’Europe. L’un d’eux se nomme Luis Hernandez. International mexicain, il marque quatre buts au cours du mondial français et son propriétaire mexicain d’alors, Monterrey, est d’accord pour le laisser partir. Tous les journaux annoncent son arrivée prochaine dans le club mosellan. Le gros coup est en marche. L’attaquant à la grande chevelure blonde signe fin juillet au pays, à Tigres UANL… Simple rumeur ou échec des négociations ? Quelques jours plus tard, la presse se rue sur la dernière grosse rumeur en date. La signature imminente des frères belges Emile et Mbo Mpenza. Pensionnaires du Standard de Liège, les deux attaquants resteront finalement dans leur club. Les supporters s’impatient et attendent des noms ronflants. D’autant plus que le club vient de perdre Cyril Serredszum (Montpellier), Rigobert Song (Salernitana, Italie), Joçelyn Blanchard (Juventus Turin, Italie) et surtout Robert Pirès (Marseille), grands artisans de la belle saison 1997-1998. Les espoirs lus dans les journaux s’évaporent peu à peu. Les arrivées de David Régis (Karlsruhe, Allemagne), Sébastien Schemmel (Nancy), Ludovic Asuar (Marseille), Nenad Jestrovic (Bastia), Franck Rizzetto (Montpellier) et de l’inconnu Gunther Van Handenhoven (La Gantoise, Belgique) ne pallieront pas les départs de Pirès et consorts. Le constat est sans appel : Metz est éliminé du tour préliminaire de la Ligue des Champions par le HJK Helsinki (0-1, 1-1). Pis, rebasculé en coupe de l’UEFA, les Grenats tombent dès le premier tour face à l’Etoile Rouge de Belgrade aux tirs aux buts (1-2, 2-1). Metz termine la saison à la dixième place. Le club ne retrouvera plus la coupe d’Europe.

Recrutement : simple spéculation ou négociation ?

Le recrutement est un exercice de plus en plus compliqué. Les prix montent en flèche, les joueurs demandent plus, les agents négocient plus durement et les clubs ont de moins en moins d’argent. Aujourd’hui, difficile de savoir vraiment l’état d’avancement d’un recrutement. Pour éviter toute concurrence, les clubs jouent au jeu du démenti officiel afin d’éviter l’afflux massif de rivaux sur le marché. De l’intérieur, l’affaire semble bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Les cellules de recrutement sont devenues les pierres angulaires de la réussite d’un club. Avoir le potentiel de dénicher un joyau inconnu du grand public (Franck Ribéry à Brest), de convaincre un international au palmarès étourdissant (Sylvain Wiltord) ou d’attirer une star étrangère (le Sud-Coréen Ahn Jung-hwan) avec plus ou moins de réussite relève d’un véritable exercice d’équilibriste. Depuis quelques années, ce sont Philippe Gaillot et Dominique D’Onofrio qui gèrent les dossiers des recrues du club à la croix de Lorraine. Carlos Freitas, le nouveau directeur sportif du club s’est rajouté cet été. Si l’historique du FC Metz met en exergue une grande capacité à sortir de grands joueurs de son centre de formation (Louis Saha, Emmanuel Adebayor, Miralem Pjanic, Kalidou Koulibaly, Sadio Mané), les recruteurs doivent quant à eux permettre au club de réaliser ses objectifs. Le début d’un long marathon.

Le top 10 des recrues depuis vingt ans

1-     Franck Ribéry, de Brest en 2004

2-     Danny Boffin, d’Anderlecht (Belgique) en 1997

3-     Jacques Songo’o, de Toulon en 1993

4-     Rigobert Song, de Tonnerre KC (Cameroun) en 1994

5-     Lionel Letizi, de Nice en 1996

6-     Joçelyn Blanchard, de Dunkerque en 1995

7-     Faryd Mondragon, d’Independiente (Argentine) en 2000

8-     Frédéric Meyrieu, de Sion en 1997

9-     François Calderaro, de Reims en 1990

10-   Bruno Rodriguez, de Bastia en 1996

Photos : DR - Article publié le 26 juillet 2015

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