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Matthieu Dossevi, une éclaircie au milieu des nuages

Révélation du mercato messin, Matthieu Dossevi est la (seule) bonne nouvelle du début de saison des Grenats. Pourtant cantonné à la difficile succession du grand espoir Ismaïla Sarr, parti à Rennes pour 17 millions d’euros, l’ancien joueur de Valenciennes a fait taire tous les sceptiques en montrant de belles choses malgré le début de saison manqué du club. Prêté avec option d’achat par le Standard de Liège, Dossevi n’a rien perdu de son talent entraperçu au Mans entre 2008 et 2010. Portrait.

Il n’avait pas encore porté le maillot grenat que les critiques d’une frange (habituelle…) de supporters s’abattaient déjà sur Matthieu Dossevi. Et ce n’est pas le pedigree du joueur qui était mise en cause… L’international togolais essuyait toute la tristesse et la rancœur des fans suite au départ du Sénégalais Ismaïla Sarr, héros messin de la saison précédente. « J’étais conscient que le public avait été déçu par la vente de Sarr mais je ne cherche pas à faire de comparatifs, explique le joueur de 29 ans. J’avais juste envie de donner le meilleur de moi-même et de faire ce que je sais faire de mieux sur un terrain. Pas là pour convaincre les uns et les autres que j’étais meilleur qu’un joueur parti du club. Juste là pour faire mon job, et de le faire de la meilleure des façons possibles. » Ses premiers pas sont convaincants… qui plus est quand c’est face au Paris Saint-Germain. Lors de cette rencontre, Dossevi effectue la passe décisive sur l’égalisation de Rivière. « Je me suis tout de suite bien senti dans cette équipe, et j’ai été dans le bain rapidement avec le match contre Paris. Je n’ai pas l’impression que j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation particulier. J’ai vite pris mes marques. » La seule satisfaction actuelle – avec peut-être Moussa Niakhaté – d’un mercato messin pour le moment bancal. Si Rivière est trop souvent blessé pour être véritablement jugé, Poblete, Roux et Cafù sont décevants pour ne pas dire plus, Brian Fernandez n’a jamais été aligné comme titulaire – ça donne quelques indications quand même – et Wollscheid est sûrement l’enfumage de l’année à voir qu’aucun des trois coachs de la saison ne l’ont aligné en championnat (Hinschberger, Pinot et Hantz). « Je me concentre sur mon jeu et j’essaie d’aider au mieux mon club pour redresser la barre. »

Car son arrivée à Metz n’était pas forcément dans les plans du natif de Chambray-lès-Tours. « Je pensais repartir pour une année avec le Standard de Liège, explique l’international togolais (18 sélections). J’avais un esprit revanchard avec la saison moyenne, hachée par des blessures, que je venais de faire avec les Rouches (surnoms des joueurs du club liégeois, NDLR). Mais force est de constater que ce ne sera pas le cas. Les supporters ont été très présents. Ils m’ont lâché des petits mots, sur les réseaux sociaux ou dans la rue. C’était touchant. » Une année compliquée aussi pour le Standard, éliminé des play-offs par le FC Malines et 9e au classement général. « Le départ de Matthieu Dossevi du Standard s’explique aussi car c’était l’un des gros salaires du club et ça permettait au club liégeois de s’en délester, explique ???, journalise pour le quotidien belge L’Avenir. Il n’a pas fait une très bonne saison mais il restait apprécié des supporters. Son départ en a surpris plus d’un. »

« Depuis mon départ de France en 2014, j’ai plus de maturité et d’assurance »

Formé à Tours, c’est au Mans que Matthieu Dossevi fait ses premières armes. « C’est dans ce club que j’ai travaillé avec Arnaud Cormier, l’actuel adjoint de Frédéric Hantz, ici à Metz. Je n’ai pas connu Frédéric Hantz comme entraîneur puisqu’il est parti à Sochaux quand je suis arrivé en pro au MFC. Par contre, j’ai eu Arnaud comme entraîneur durant quelques mois. » Période faste pour les entraîneurs au Mans : pas moins de 4 entraîneurs différents en l’espace de deux ans (Cormier, Jeandupeux, Duarte et Bertucci). Après Le Mans, Dossevi s’envole à Valenciennes puis à l’Olympiakos, en Grèce. « Depuis mon départ de France en 2014, j’ai plus de maturité et d’assurance. Ce sont les deux qualités qui m’ont souvent fait défaut dans ma carrière. Je pense que ces aventures étrangères m’ont permis de me responsabiliser un peu plus et d’être plus confiant dans mes qualités. »

Avec l’Olympiakos, le joueur nourrit son palmarès : champion de Grèce, vainqueur de la coupe et participation à l’Europa League. « En Grèce, tu changes de dimension. Tu joues le championnat, il y a de grosses ambiances, le derby contre le Panathinaïkos… Tu es dans un vestiaire où, évidemment, on parle moins français, il faut prendre ses marques. C’est une ambiance beaucoup plus individualiste. Il faut te responsabiliser tout de suite, il faut s’imposer. Un championnat technique et physique où j’ai beaucoup appris. » Des ambiances de derby intenses comme le livrait le joueur au journal So Foot récemment : « À l’aller, on a gagné chez nous, au retour, on a perdu là-bas. En revenant du stade, nos supporters nous attendaient à l’entrée de notre centre d’entraînement. Et là, ils nous ont fait descendre du car pour nous faire comprendre que la défaite ne leur avait pas plu. Et pourtant, on devait être premiers avec environ huit points d’avance (l’Olympiakos terminera champion).Ce qui est bien, quand tu es étranger, c’est que tu ne comprends pas forcément mot pour mot ce qu’ils disent. Ils étaient une bonne soixantaine, ils nous avaient bien conspués… Que ce soit le président ou tous les employés du club, tout le monde ne vit que pour l’Olympiakos. Tu te balades à Athènes, les gens te parlent de tes performances ou des matchs qui vont arriver. Au restaurant, c’est pareil. C’est leur vie. » À Metz, moins de chaleur dans les tribunes certainement, pas de derby assurément, mais une mission, différente. « L’arrivée de Frédéric Hantz apporte forcément de la fraîcheur et il va nous inculquer ses valeurs et ses convictions. Il va chercher à tirer tout le monde vers le haut. Et ça ne peut être que bénéfique. »

Photos : Moselle Sport / DR - Article publié le 30 décembre 2017

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