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Le FC Metz peut-il encore garder ses pépites ?

Grand espoir du FC Metz, Maxwel Cornet a rejoint l’Olympique Lyonnais pour quatre ans et demi. Un échec pour le club messin, habitué à garder ses pépites du centre de formation afin de les intégrer dans l’effectif pro avant de les laisser s’envoler vers d’autres cieux. Le cas Cornet dérange. Une situation compliquée pour le club grenat, qui a déjà perdu deux joueurs du centre de formation récemment. Explications.

La réputation du FC Metz en matière de formation n’est plus à faire. Les exemples sont nombreux et rarement le club grenat a été inquiété pour ses jeunes pépites. Récemment, ce sont ces jeunes joueurs formés au centre de formation qui ont permis aux finances du club de ne pas passer au rouge : Fallou Diagne vers Fribourg (Allemagne), Kalidou Koulibaly à Genk (Belgique) ou Sadio Mané chez les Red Bull de Salzbourg (Autriche). Des ventes assurées grâce à l’intelligence de la direction messine qui avait « bétonné » les contrats de leurs jeunes pépites avant de les vendre au plus offrant. Mais depuis plus d’un an, le FC Metz souffre de la concurrence étrangère qui perturbe le plan de formation de ses meilleurs joueurs et voient des pépites s’envoler à coût réduit. Maxwel Cornet est le suivant. « Jusqu’à Thibaut Vion en 2012 (départ pour Porto, NDLR), nous n’avions jamais perdu un joueur du centre de formation pour un gros club étranger, explique Philippe Gaillot, directeur général adjoint du FC Metz. On a toujours été surveillé par les grands clubs, que ce soit pour Pjanic, Bourgeois, Pirès ou d’autres mais on avait toujours réussi à les protéger pour éviter qu’ils partent trop tôt. Mais depuis quelques temps, les gros clubs européens sont de plus en plus agressifs sur ce type de joueur et n’hésitent pas à investir des sommes importantes. » Depuis Thibaut Vion en 2012, deux autres joueurs ont quitté prématurément le centre de formation du FC Metz avant même de signer un contrat pro. Il s’agit d’Olivier Kemen et de Younès Bnou Marzouk, parti respectivement pour Newcastle United (Angleterre) en juin 2013 et pour la Juventus Turin en juillet 2014 (Italie). Une série noire qui pourrait continuer avec Maxwel Cornet en juin 2015.

« Le FC Metz a fait la meilleure offre jamais faite à un joueur de son âge »

Âgé de 17 ans, Maxwel Cornet est sûrement le joueur au talent le plus précoce depuis très longtemps. Recruté à l’âge de 8 ans alors qu’il porte le maillot d’Ars-Laquenexy, le jeune franco-ivoirien intègre Metz avec plein d’étoiles dans les yeux. « On ne se rend pas trop compte, à 8 ans, que l’on met les pieds d’un club de cette envergure, raconte-t-il. C’est seulement à 13 ans qu’on voit que ça devient sérieux et qu’à force de travail et de persévérance, on peut faire une carrière professionnelle. » Souvent surclassé, en avance physiquement pour son âge et doué techniquement, il est annoncé depuis deux ans maintenant comme la future merveille du club, désigné 5e meilleur centre de formation français en 2014. En 2012, il fait l’objet d’avances importantes de la part de la Juventus Turin mais décide de poursuivre l’aventure à Metz. « J’ai toujours rêvé d’être un jour professionnel. Je regardais le stade de la Plaine Saint-Symphorien de l’autre côté de l’autoroute en me disant que j’aimerais y être. » Avec déjà 16 buts en 30 sélections chez les jeunes de l’équipe de France, Maxwel Gnaly Cornet a refusé de prolonger au FC Metz. « Les propositions faites par le club n’ont pas satisfait Maxwel et son entourage, enfin surtout son entourage, ajoute Philippe Gaillot. On a fait des propositions que l’on n’avait jamais faites à un joueur de cet âge, on s’est fixé une limite et on n’est pas allé au-delà. » Une version contestée par le papa du joueur, Jean-Claude Cornet. « Je n’ai pas apprécié sa façon de conduire les négociations. Je m’oppose à la durée du contrat et à une clause qui est un blocage, a-t-il expliqué dans les colonnes du Républicain Lorrain en septembre dernier. Qu’on ne vienne pas dire que je suis obnubilé par l’argent ! En National, j’avais refusé 2 millions de la Juventus pour que mon fils reste à Metz. » Un cas qui fait écho à celui d’Olivier Kemen, parti pour Newcastle en juin 2013 avant même de signer pro. « Metz a trop tardé pour m’offrir un contrat professionnel, explique le milieu de terrain des Magpies. Ils se sont manifestés quand d’autres clubs s’intéressaient à moi et c’était trop tard. Je suis conscient que le FC Metz m’a formé mais c’est dommage qu’il n’ait pas pensé plus tôt à m’offrir des bonnes conditions pour rester. » Le FC Metz s’est fait une raison, il a perdu Maxwel Cornet. Pour le voir briller loin de Saint-Symphorien. Enfin, pas si loin. Au stade Gerland…

Photos : DR - Article publié le 14 janvier 2015

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