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Laurent Vernet, l’homme de l’ombre du FC Metz

Il est invisible mais tout le monde l’a déjà vu. Il est partout à la fois mais sans avoir le don d’ubiquité. Il est indispensable et pourtant méconnu. Lui, c’est Laurent Vernet, l’intendant du FC Metz.

 

On dit souvent que derrière chaque grand homme, il y a une femme. On peut aussi dire que derrière chaque grand club, il y a un intendant. Cette profession méconnue du grand public est pourtant essentielle à la bonne marche d’un club professionnel comme le FC Metz. Pourquoi ? « Parce que l’intendant est vital », indique Roy Keane, ancien joueur de Manchester United, désormais consultant, dans son livre The Second Half. « C’est la plaque tournante du vestiaire, un lien entre tout le monde. Il doit être tout le temps de bonne humeur et positif. Vous devez être content de voir l’intendant quand vous arrivez le matin. » Si on pose la question à l’un des joueurs du FC Metz, on est à peu près certain de la réponse qu’ils pourraient apporter les uns et les autres sur Laurent Vernet. Ce solide gaillard est depuis une vingtaine d’années au club. Il en a vu passer du monde et pas un peu. Une bonne douzaine entraîneurs à la tête de l’équipe professionnelle, de Joël Muller à Albert Cartier en passant par José Riga jusqu’à Vincent Hognon et surtout un nombre incalculable de joueurs. « Lorsque je suis arrivé au FC Metz, Philippe Gaillot et Sylvain Kastendeuch faisaient partie de l’effectif. Je vivais déjà un rêve éveillé. » Ce passionné de football a atterri au FC Metz un peu par hasard. « Je ne faisais pas du tout partie du monde du ballon rond, professionnellement parlant. Le week-end, je jouais en amateur à Thiaucourt et Pagny-sur-Moselle, dernier club où j’ai eu l’opportunité d’évoluer en DHR. La semaine, je travaillais à l’usine Cebal à Vandières. » Mais les rythmes de travail imposés – trois huit, quatre huit voire cinq huit – ont décidé Laurent à voir si l’herbe était plus verte ailleurs. « Et pourquoi pas essayer du côté du FC Metz ? J’ai tenté ma chance et je suis arrivé au bon moment. » Après 3 mois d’essais, il était confirmé.

Gestion du matériel et des esprits

Définir en quelques mots le métier de Laurent relève du défi. Pour faire simple, un intendant est avant tout une personne de confiance qui assure la mise en place matérielle des besoins exprimés par le staff et les joueurs. « Le métier requiert surtout une qualité essentielle : l’anticipation. » Il en faut une bonne dose pour gérer l’équipement de l’effectif. Par joueur, il faut prévoir des maillots d’entraînement, d’échauffement, des gants, des bonnets, des cache-cous, des survêtements, des sacs de déplacement… « sans oublier le flocage qui change tout le temps. » En effet, saviez-vous que les sponsors sont différents, en fonction de l’endroit où l’équipe évolue ? « Par exemple, à l’extérieur, le sponsor principal sur le devant du maillot est John Cockrill tandis qu’à la maison, c’est MOSL et Car Avenue. » Ainsi, pour chaque match, il faut préparer et floquer 20 à 25 maillots. Faites le compte d’une saison et cela vous donnera qu’une infime partie du travail abattu par Laurent sur une saison. « Du moment qu’on est passionné, ce n’est pas un problème. » D’autant plus qu’en cette période de Covid-19, l’application des contraintes sanitaires est au centre des préoccupations de l’intendant. « Nous faisons 10 à 12 machines quotidiennement. On applique bien évidemment les gestes barrières, impose le port du masque dans les vestiaires. Nous effectuons des tests de dépistage hebdomadaires. Pour l’instant, nous touchons du bois car nous n’avons eu à déplorer aucun cas de coronavirus au FC Metz. » Autre pan du métier qui est incontournable : la relation avec les joueurs. La mission de l’intendant ne se borne pas seulement à gérer le matériel mais à gérer les esprits. « Il est primordial de bien s’entendre avec les joueurs. Il faut qu’ils se sentent en confiance. Je suis là pour qu’ils ne pensent qu’au football. Ils nous le rendent bien ! » En vingt ans, Laurent retient deux moments clés : « la descente en National qui a été un choc terrible mais on a su rebondir. Le second moment chargé en émotion a été celui du match de la montée à Lens lorsque Philippe Hinschberger était entraîneur. Quand je vois aujourd’hui l’équipement dont on dispose ici à Frescaty, on se doit de rester en Ligue 1 le plus longtemps possible. » En vingt ans de présence, Laurent n’a vu que très peu évoluer son métier. « La base reste identique. Je considère que j’ai beaucoup de chance d’être au FC Metz. En définitif, je reste un gamin qui vit un rêve éveillé ! »

 

Photos : Moselle Sport - Article publié le 18 novembre 2020

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