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Ces Messins, pépites du jeu Football Manager

Pour tous les afficionados du jeu de management sur PC/Mac, Football Manager, lancé en 2004, et prenant la suite du jeu « L’Entraîneur », créé, lui, en 1992, nombreux sont les joueurs qui ont été repérés par le jeu et parfois même recrutés par des clubs professionnels sur le seul pari de l’éditeur, Sega Sports Interactive. Nous avons enquêté. Zoom.

Football Manager n’est pas qu’un simple jeu, c’est une base de données monstrueuse, diligentée par l’éditeur, et organisée de façon quasi militaire. Jérôme Boudin, l’un des « superviseurs » de joueurs du jeu, explique comment cela fonctionne :  « Je suis responsable du scouting en France pour Football Manager depuis une dizaine d’années. Je suis chargé d’agrémenter la base de données avec de jeunes espoirs. Cette saison, j’ai une cinquantaine d’assistants qui travaillent avec moi au niveau de l’élaboration de la base de données joueurs pour la France. Après n’importe quel fan peut aussi nous communiquer des infos, nous dire qu’on a fait telle erreur, ce qui permet d’avoir toujours un feedback avec la communauté. » 

Un jeu qui avait repéré notamment avant tout le monde le Suédois Kim Kallström, bien avant sa signature à Rennes ou l’anglais Wayne Rooney avant son arrivée à Man Utd. Plusieurs clubs, dont Everton et Nice, utilisent l’immense base de données du jeu Football Manager pour dénicher de futures stars. Une révolution en matière de transferts. « La base de données du jeu (400.000 joueurs, NDLR) est immense, raconte Beilin, mandaté par Nice pour superviser les championnats d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est. Je m’en sers pour découvrir des jeunes mais ensuite, évidemment, il faut faire appel à d’autres filtres pour en savoir plus. J’apporte au club cette connaissance particulière et c’est grâce à Football Manager que nous avons trouvé Pejcinovic. » Les Aiglons, depuis, ont fait signer le latéral gauche argentin de Boca Juniors Fabian Monzon, l’un des meilleurs à son poste dans l’opus 2011 de la simulation. « Lui, je le suis depuis quatre ans. Il a toujours été bien noté ; cela a renforcé mon désir de le recruter. »

Mieux encore : en 2009, la formation britannique d’Everton a passé un accord avec l’éditeur, employeur de plus de 1.000 « dénicheurs de talents » de tous âges, la plupart salariés de Sega. « Nous savions depuis longtemps que les équipes utilisaient le jeu pour leurs recherches sur certains joueurs, qu’il s’agisse d’acheter ou de surveiller les adversaires, mais cette reconnaissance officielle est fantastique », déclarait alors Jacobson, le patron de Sega Sports Interactive. Everton, depuis, a engagé plusieurs perles de Football Manager, comme le milieu belge Marouane Fellaini ou l’attaquant portugais Joao Silva, 20 ans, qui végétait en D2 portugaise. Jean-Luc Witzel, aujourd’hui directeur sportif du RC Strasbourg, connaît bien Everton pour en avoir été le recruteur. « Quand j’exerçais en Angleterre, en 2007, le partenariat n’était pas encore à l’ordre du jour. Mais ce jeu est un outil intéressant. » Les Toffees ont d’ailleurs payé 1,4 million d’euros pour s’offrir les services, cet été, de l’attaquant alsacien Magaye Gueye.

Pour le FC Metz, personne ne sait si Philippe Gaillot utilise cette donnée ou si même quelqu’un lui a soufflé le nom d’un joueur sur cet unique fait. Sujet tabou en Ligue 1 où, l’OGC Nice mis à part, personne n’ose dire qu’il utilise ce jeu pour trouver les futurs talents de demain. Cependant, quelques joueurs messins étaient dans les phares de l’éditeur Sega Sports Interactive par le passé : Joris Delle et Vincent Degré, gardien des espoirs messins, en 2007, alors qu’il n’avait que 17 ans. Aujourd’hui, Delle est à… Nice et Degré avait signé à 18 ans à la Lazio de Rome (Italie). Miralem Pjanic en 2007 alors qu’il n’avait fait aucune apparition en pro, où plus récemment Kalidou Koulibaly avant ses débuts en pro et aujourd’hui en Belgique à Genk.

« Pour les clubs français, c’est un peu un sujet tabou car jamais officiellement un club ne dira qu’il utilise Football Manager, ça reste un jeu. Le cas d’Everton qui utilise la base de données du jeu est un cas à part puisque c’est le seul qui bénéficie d’un contrat officiel avec nous, et pour le coup, ils bénéficient de données supplémentaires. Après, nous savons que les recruteurs de nombreux clubs utilisent le jeu mais comme un outil, comme ils utiliseraient vos fiches joueurs, celles de l’Équipe par exemple. Forcément, s’ils supervisent un joueur et qu’ils voient qu’un joueur est bien noté dans la base de données du jeu ça leur donnera peut-être des idées », ajoute Jérôme Boudin, de FM.

Bientôt Yeni Ngbakoto ou Anthony M’Fa en futures stars ? A vos ordinateurs pour le savoir…

Photos : DR - Article publié le 25 janvier 2013

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