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Bussmann-Gaillot : la gauche caviar

Prêté l’an passé à Epinal, tombeur de Metz dimanche en championnat (1-0), Gaëtan Bussmann s’est laissé prendre au jeu de l’interview croisé avec Philippe Gaillot. L’un n’a jamais connu la Ligue 2 en 17 ans au FC Metz, l’autre n’a jamais connu la Ligue 1 depuis ses débuts dans le groupe pro en 2010. L’un est vice-champion de France 1998 et l’autre souhaiterait orner son palmarès d’un titre de champion de National en 2013. Philippe Gaillot, 47 ans, et Gaëtan Bussmann, 21 ans, arrière gauche de carrière, ont évoqué ensemble leur parcours messin. Entretien.

Gaëtan, quel regard portez-vous sur la génération des Philippe Gaillot, Sylvain Kastendeuch et autres Robert Pirès ?

Gaëtan Bussmann : J’en ai beaucoup entendu parler évidemment même si lors de leur exploit en 1998, je n’avais que 7 ans. J’ai vu des images, des photos, des trophées et cela reste un exemple pour nous. C’était une génération exceptionnelle qui a remporté des titres, les derniers du FC Metz. Dans le vestiaire, il y a des photos, et si le palmarès est ce qu’il est, c’est aussi grâce à eux. On doit s’en inspirer.

Philippe Gaillot : Comme le dit Gaëtan, sa génération était trop jeune pour être dans les tribunes lors des grands résultats du club dans les années 90. L’histoire du club est variable d’un club à l’autre, certains la connaîtront bien, d’autres pas. Quand j’ai commencé, en 1985-1986, si on m’avait demandé de parler des joueurs des années 60-70 que je n’ai pas vu en tant que supporter, je n’aurais pas su quoi dire. Mais, les photos et le palmarès sont là pour le leur rappeler.

Philippe, comment jugez-vous, justement, cette nouvelle génération ?

P. G. : J’y vois des similitudes avec la mienne, notamment dans l’ambiance d’un groupe. Je pense que cette année, ils ont gagné des matches uniquement sur la solidarité et nous, à notre époque, on faisait de bons résultats car nous étions liés par un peu plus que le sportif. 1 + 1 faisait un peu plus que 2. Cette année, on observe le fait qu’ils réagissent en équipe alors que l’an dernier, on a rarement vu ça. À mon époque, on était que 13 ou 14 dans le vestiaire alors qu’eux sont 25. Il faut pouvoir créer une cohésion d’équipe à 25, ce n’est pas aisé et je crois qu’ils y parviennent.

G. B. : C’est vrai que cette année, il n’y a pas de clans, l’ambiance est plus saine, tout le monde s’entend bien avec tout le monde et nous sommes dans les meilleures conditions pour bien travailler. Il n’y a pas de fossé entre les générations et tout le monde fait l’effort d’aller vers l’autre. Par exemple, Maxwell qui, à 16 ans, a très vite été intégré avec l’aide de Greg Proment, Yeni Ngbakoto ou Bouna Sarr.

Tous deux arrière gauche, comment définiriez-vous votre profil ?

G. B. : Je suis plutôt un latéral offensif un peu comme Gareth Bale (Tottenham, NDLR) dont je tente de m’inspirer, je ne suis pas avide d’effort, j’aime bien dédoubler sur mon côté. Il faut savoir faire la part des choses entre la partie défensive et offensive. Mais je dois progresser, notamment dans la qualité de mes centres.

P. G. : Moi, j’avais des aptitudes athlétiques nettement inférieures à celles de Gaëtan. Donc je devais sans cesse être dans la gestion du match. Je ne pouvais pas faire autant d’allers-retours que lui. J’ai été formé comme attaquant jusqu’à 18 ans avant que Marcel Husson me place en défense et j’ai pu apprendre au contact de grands défenseurs à mes débuts.

Si vous deviez y voir des points communs, lesquels seraient-ce ?

P. G. : Sur coups de pied arrêtés, Gaëtan est performant sur le jeu de tête et sait bien se placer pour recevoir le ballon, et j’avais ce côté-là aussi. Gaëtan a déjà marqué 4 buts en début de saison, et c’était à peu près le ratio que je pouvais mettre aussi quand je jouais. Après, le poste d’arrière latéral a beaucoup changé depuis mon époque car on faisait du marquage individuel alors qu’ils font tous aujourd’hui de la zone. Cela change beaucoup de choses dans la façon de jouer.

Le FC Metz fête cette année ses 80 ans. Si vous deviez conserver un souvenir de son Histoire, lequel serait-il ?

G. B. : Pour moi, c’est la remontée en Ligue 1 lors de la saison 2002-2003 et la victoire à Saint-Symphorien contre Gueugnon (4-0). J’étais dans les tribunes ce jour-là de mai 2003 et l’euphorie du public, la joie des joueurs et la belle victoire avaient marqué mon esprit.

P. G. : Ce sera la dernière journée de la saison 1997-1998, où malheureusement, Lens finit champion. On est vice-champion de France, performance historique pour le FC Metz, mais on est déçu de ne pas avoir été sacré champion. C’est le public qui nous a rappelé sur le terrain. Ce moment où le public nous a fait quitter le vestiaire pour retourner sur la pelouse et être acclamé malgré la déception d’avoir manqué le titre restera gravé dans ma mémoire.

Photos : DR - Article publié le 4 mars 2013

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