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Yutz Handball – Francis Manneau « Je n’ai aucun regret »

Difficile de résumer, en quelques lignes, 35 années sur le banc de Yutz Handball. Pourtant, Francis Manneau, coach emblématique des filles depuis 1978, a tenté de le faire avec nous, et présente également son nouveau rôle au sein du club de Division 2 féminine. Entretien.

Pour quelle raison avez-vous décidé de quitter le banc de Yutz après 35 ans de bons et loyaux services ?

Je pense que j’ai fait le tour de la question d’entraîneur après 35 ans sur le banc de Yutz et qu’il était temps de passer à autre chose. J’ai décidé il y a plus d’un an que je faisais encore une saison. J’ai connu beaucoup de belles choses comme entraîneur et c’est avec une sérénité complète que j’arrête aujourd’hui ma carrière de coach. Je n’ai aucun regret.

Une forme de lassitude s’est-elle installée ?

Oui peut-être, avec le temps, et puis j’ai cumulé le poste de président et d’entraîneur, c’est une lourde charge. Il y a forcément une forme de lassitude qui naît quand on entraîne depuis longtemps car c’est un métier stressant et, aujourd’hui, je n’ai plus envie d’aller au gymnase tous les soirs pour coacher.

Quelles images vous sont revenues au moment de dire au revoir à votre club ?

Il y en a eu beaucoup à commencer par les surprises qui m’ont été faites lors du dernier match à domicile face à Octeville avec la présence de nombreuses anciennes joueuses que j’ai eues avec moi. Je ne suis pas très nostalgique mais forcément, j’ai repensé aux différents titres, celui de champion de France de N2, champion de France de N1, la montée en Division 1 et le parcours en D1 et je suis content d’avoir mené le club où il est aujourd’hui.

Des débuts, dans les années 80, aux difficultés financières à la fin des années 2000… Comment avez-vous traversé ces moments compliqués ?

La période où je me suis fait « lourder » en 2007, après trois saisons en Division 1 a été difficile à vivre pour moi. Peut-être qu’à l’époque, le club a grandi trop vite et puis il y a des gens qui sont arrivés à cette époque et qui ont fait un peu n’importe quoi. Cela été dur car j’étais au club depuis 1978 et on m’a jeté comme un malpropre mais aujourd’hui, c’est oublié. Il y a des erreurs qui ont été commises des deux côtés et on en a tiré les leçons pour rebondir.

Quelles sont vos plus grosses fiertés à Yutz ?

La première chose, c’est que le nom de Yutz, dans le monde du handball dans tous les cas, est connu dans les quatre coins de la France. L’évolution du club, le parcours de certaines joueuses qui sont passées par chez nous, la bonne gestion de ce club qui est uniquement féminin, il faut le rappeler, sont autant de satisfactions pour nous. Les déboires financiers de 2009 qui ont failli faire couler le club ont été réglés et nous sommes repartis de zéro avec beaucoup de courage. Tout ce travail accompli avec les dirigeants et les éducateurs a permis à Yutz Handball de redevenir un club qui compte en France.

Vous êtes désormais uniquement président de Yutz Handball. Quels sont vos projets pour le club ?

La Division 1, à court terme, ce n’est pas envisageable, c’est clair. Le premier objectif est de stabiliser le club là où il est aujourd’hui, que l’on devienne une place forte de la Division 2, à savoir jouer le haut de tableau du championnat. Je pense qu’on y arriver rapidement. Notre travail sur la formation est également primordial et reconnu par les instances, avec les valeurs que nous défendons comme la solidarité, la convivialité. Mais aussi, donner à tout le monde l’accès au handball. C’est important.

*Cette saison, Yutz Handball a terminé à la 10e place de la D2F composée de 14 équipes.

Photos : DR - Article publié le 19 juillet 2013

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