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Christy Gâvory & Mélissa Godart : Les GG flingueuses

Elles sont amies depuis peu mais sont rapidement devenues inséparables. Mélissa Godart (26 ans) et Christy Gâvory (20 ans), toutes deux joueuses du FC Metz, sont arrivées à Metz en 2016, respectivement de La Roche-sur-Yon et d’Arras. Internationales chez les jeunes, les deux milieux de terrain se sont livrés sur leur amitié de deux ans, mais surtout sur leur saison actuelle et sur le regard qu’elles portent sur le football masculin. Interview croisée du duo Gâvory-Godart.

Depuis quand vous connaissez-vous ? Vous avez accroché tout de suite ?

Mélissa Godart : ça va faire deux ans que l’on se connaît. On a fait connaissance ici, au FC Metz, on ne s’était jamais croisée avant. On était toutes les deux nouvelles même si je connaissais quelques filles ici car je suis de Metz à la base. Vu que Christy était nouvelle, on était souvent toutes les deux ensemble.

Christy Gâvory : on a tout de suite accroché. On rigolait bien et surtout, elle m’a bien accueilli car je ne connaissais pas du tout le club. Ce fut une entente immédiate.

 

Comment avez-vous débuté le football ?

C. G. : mon frère faisait du foot et j’allais tout le temps le voir jouer. Je me suis d’abord essayé à des trucs de filles (rires). Des sports comme la gymnastique ou de la natation mais cela ne m’a pas plu. Alors j’ai dit à ma mère que je voulais faire du foot.

M. G. : de mon côté, toute ma famille fait du foot. Mon père et ma sœur jumelle en faisaient avec moi aussi, mais aussi mes deux frères. Il n’y avait que ma mère et ma petite sœur qui ne touchait pas le ballon rond. J’ai tout de suite apprécié en faire. Je n’ai pas bêtement suivi le mouvement.

 

Quel bilan faîtes-vous de la première moitié de saison avec le FC Metz ?

M. G. : d’un point de vue personnel, c’est compliqué pour moi car j’ai eu une grosse blessure qui m’a éloignée des terrains durant neuf semaines (mollet écrasé à la tête de péroné, NDLR). Mais j’ai tout de même fait tous les déplacements avec le groupe et j’ai pu observer la progression de l’équipe. On est plus compact par rapport à l’année dernière, plus solidaire et le groupe vit bien.

C. G. : on a tous le même objectif cette saison. C’était une saison compliquée l’année dernière avec beaucoup de défaites accumulées. Ça se ressentait dans l’ambiance générale.

M. G. : quand on gagne, c’est plus facile. C’est pareil partout.

 

Comment décririez-vous David Fanzel, votre entraîneur ?

M. G. : c’est comme un papa. Il est très protecteur avec nous.

C. G. : mais il crie beaucoup (rires).

M. G. : il s’est calmé un peu.

C. G. : pas trop (sourire). Mais c’est normal. Il faut pouvoir tenir un groupe et revoir des choses quand ça ne va pas ou quand il y a un relâchement.

 

Avez-vous un plan de carrière ?

C. G. : moi, j’aimerais bien faire carrière. Je suis encore en sélections jeunes (U20, NDLR), donc continuer les sélections et jouer en Division 1 par la suite. Je n’ai pas de club particulier qui me fait rêver, je veux juste jouer régulièrement en D1 et rester en France, l’étranger ne me tente pas.

M. G. : je suis vieille moi (26 ans, NDLR), place aux jeunes (rires). Je veux évidemment rejouer en D1 également, on ne peut pas aspirer autre chose que de jouer dans l’élite, et pourquoi pas retourner en sélection car je n’y suis plus. L’étranger me tente bien, comme l’Allemagne par exemple. J’ai eu beaucoup de propositions lors de l’intersaison mais j’ai préféré rester car mon père est tombé malade et je suis très bien ici donc pourquoi partir ?

 

En parlant de sélection nationale, vous avez toutes les deux jouer un championnat d’Europe U19. Mélissa en 2010 à domicile en France avec un titre de champion à la clé et Christy en 2017 avec une défaite en finale face à l’Espagne. Quels souvenirs avez-vous de votre compétition ?

M. G. : c’est un super souvenir, c’était mes premières sélections (Mélissa a joué deux rencontres de ce championnat d’Europe U19, NDLR). J’avais également participé à la Coupe du Monde militaires en 2016 où nous avions terminé championnes du monde devant le Brésil. Aujourd’hui, j’aimerais toucher l’équipe de France B, c’est un objectif.

C. G. : de mon côté, c’est un souvenir amer au début avec une finale frustrante à tous les niveaux (défaite 3-2, NDLR). Ça se déroulait en Irlande du Nord et j’en garde de très bons moments même si j’aurais souhaité une issue plus favorable évidemment. C’est une expérience unique mais on s’est vu gagnantes trop vite dans ce match.

 

Comment vous décririez-vous chacune ?

M. G. : elle est folle (rires) ! Christy me fait trop rire, on a les mêmes délires. Elle ne fait jamais la tête, elle rigole tout le temps, ça fait du bien d’avoir des joueuses comme ça dans un effectif. Elle est combattive, technique et possède un gros potentiel. Petite et pas épaisse, elle se fait encore bouger parfois dans les duels. Elle n’a pas beaucoup confiance en elle, il faut qu’elle corrige cela.

C. G. : Mélissa, c’est mon petit chouchou (rires). On s’entend super bien, c’est une fille qui ne se prend pas la tête mais qui n’a pas, non plus, beaucoup confiance en elle. C’est un bon élément qui ramène de l’expérience et du calme dans un match.

M. G. : j’aimerais être plus méchante sur un terrain. Je suis trop gentille. Je n’aime pas faire mal et c’est un défaut dans le football. Je baisse trop vite la tête aussi.

C. G. : j’aimerais être plus décisive sur la dernière passe et marquer plus de buts.

 

Quel regard portez-vous sur le football masculin ?

M. G. : je suis partagée. C’est le côté fric qui me déplaît dans le football masculin en fait. Donner autant d’argent à un seul joueur, je ne vois pas l’intérêt. Cet argent pourrait être mieux dispatché dans les autres sports. Pas que dans le foot. On se demande ce qu’ils font avec tout cet argent.

C. G. : j’aime bien voir des vidéos de foot, de Neymar ou d’autres. Je regarde des matchs mais surtout des matchs féminins. Donc le foot des hommes, ça m’intéresse qu’à moitié. Je n’ai pas une image négative d’eux. C’est le jeu des médias. C’est comme ça. Ça attire du monde donc c’est normal aussi.

 

 

CV en bref

Christy Gâvory – née le 5 mai 1998 à Rouen

Milieu de terrain – Internationale U16, U17, U19 et U20.

Finaliste de l’Euro U19 en 2017.

Anciens clubs : St-Étienne-du-Rouvray, Oissel, Rouen, Arras.

Mélissa Godart – née le 6 février 1991 à Metz

Milieu de terrain – Internationale U19.

Championne d’Europe U19 en 2010 et vainque de la Coupe du Monde militaire en 2016.

Anciens clubs : Amanvillers, Woippy, Algrange, La Roche-sur-Yon

 

 

Photos : DR - Article publié le 22 janvier 2018

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