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Dragan Stipanovic, voyage en ballon

À 36 ans et une carrière déjà bien remplie entre la Croatie, la Bosnie, Israël, la Grèce et la France, Dragan Stipanovic a posé ses valises en Moselle, à l’Union Sainte-Marie/Metz, le 13e club de sa carrière ! L’ailier croate n’est pas rassasié après plus de vingt ans passés sur les parquets d’Europe et se montre toujours aussi ambitieux. Portrait.

Omiš, petite ville côtière du sud de la Croatie, non loin de Split. C’est dans cette petite bourgade du comté de Dalmatie que Dragan Stipanovic voit le jour en 1978, dans un pays qui porte encore le nom de Yougoslavie. Cette même Yougoslavie qui, avec son équipe de basket-ball, remportera la première médaille d’or de son histoire aux Jeux olympiques de Moscou deux ans plus tard, en 1980. Sous la houlette de joueurs comme Dražen Dalipagić ou de Ratko Radovanović, le pays des Balkans obtiendra également le bronze quatre ans plus tard à Los Angeles (USA). « La Yougoslavie a toujours été une grande nation de basket, explique Dragan Stipanovic, qui s’est d’abord essayé au football, le sport phare avant l’éclatement du pays. À l’âge de 15 ans, je faisais déjà 1,90m et j’ai suivi mon frère Mladen sur les parquets de basket et cela m’a plu énormément. J’ai signé pour mon premier club important à 17 ans, à Zagreb. » Inspiré par les idoles du pays, Toni Kukoc ou Vlade Divac, Dragan Stipanovic quitte la Croatie en 2000 pour la Bosnie-Herzégovine et le club du HKK Široki Brijeg. Il a 22 ans. « Le niveau était plus élevé qu’en Croatie, plus physique, explique le géant qui culmine à 1,99m aujourd’hui. J’ai beaucoup progressé en Bosnie. » En 2002, le natif d’Omiš quitte pour la première la région des Balkans pour Israël et le club du Maccabi Rishon LeZion. Une expérience mitigée pour le Croate. « L’adaptation était compliquée dans cette région du monde, en plein conflit. Le club se situait dans la banlieue de Tel Aviv et j’ai eu la chance de faire la rencontre d’une basketteuse croate qui m’a aidé à me sentir bien. Je suis arrivé en janvier 2003 et n’y suis resté que six mois. Le pays était beau et la vie agréable, malgré tout. »

Partenaire de Mamedy Diawara à Feurs

International espoirs croate à 18 ans, Dragan Stipanovic n’a jamais eu les honneurs de la sélection nationale avec les séniors. « Il faut être lucide, je ne pouvais pas espérer jouer avec eux. Je n’ai aucun regret sur ce point, comme celui de n’avoir jamais pu aller jouer aux États-Unis. » Il débarque pour la première fois en France en 2003, à Orléans, dans l’antichambre de la Pro A. Un premier rendez-vous français manqué pour Stipanovic. « Je suis venu tout seul en France, le club n’avait pas fait une très bonne saison et il connaissait des problèmes financiers qui ont compliqué la situation, explique le Croate sans rentrer dans les détails. Je suis resté en Pro B en signant un an plus tard à Saint-Quentin, en Picardie. » Saint-Quentin puis Feurs (N1), club dans lequel il rencontre pour la première fois son futur coéquipier à l’Union, Mamedy Diawara, puis Aigàleo (Grèce) où il ne sera pas payé de la saison, Andrézieux-Bouthéon (N2 puis N1 en deux ans) et Monaco (N2) durant deux ans. « Monaco, cela reste mon meilleur souvenir tant sur le plan sportif qu’humain. La qualité de vie est merveilleuse et j’ai eu la chance de disputer les play-offs et une finale de Coupe de France amateur perdue contre Cognac. » En 2011, Dragan Stipanovic part pour les Sables d’Olonne (N2) où son élan est coupé par une rupture des ligaments croisés du genou en février 2012. « J’avais 34 ans et je croyais que tout était terminé. Mais j’ai eu un kiné fantastique et un club qui croyait en moi car ils m’ont prolongé de deux ans alors que j’étais blessé. » En 2013, Dragan Stipanovic signe à Tours (N3) avant d’arriver à l’Union Ste-Marie/Metz cet été. « Je suis venu avec mon agent sans avoir l’ambition de signer ici, raconte le joueur de 36 ans. Le coach, Éric Deschamps, me trouvait trop vieux et mes antécédents de blessure (deux ruptures des ligaments croisés durant sa carrière, NDLR) ne plaidaient pas en ma faveur. Mais finalement, il a voulu quand même me voir à l’œuvre et un entraînement plus tard, il me faisait signer chez les Canonniers. » Aux côtés de Mamédy Diawara et de Patrice M’Bianda, Dragan Stipanovic tentera d’amener l’Union le plus haut possible. Jusqu’en N1 ? « On va d’abord tenter de se maintenir rapidement et pourquoi ne pas viser plus haut ? »

Photos : Moselle Sport, DR - Article publié le 23 janvier 2015

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