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Belles Rencontres : viser plus haut grâce au sport

À l’origine des Belles Rencontres, le Conseil Départemental de la Moselle dresse un premier état des lieux du concept. Un constat teinté de succès et empli d’émotions. Illustration(s) du propos avec la nageuse Anita Fatis, le basketteur Mamédy Diawara, le champion de Muay Thaï Charles François et le benjamin de la bande, le pilote automobile Joffrey de Narda.

« Voir tous ces enfants, c’est extraordinaire. Mon projet ? De les voir grandir et de leur montrer que, par le sport, on peut y arriver. » Ces mots prononcés par le jeune pilote Joffrey De Narda résument bien le dispositif lancé par le Conseil départemental il y a désormais dix-huit mois. Un concept qui, rappelons-le, permet aux jeunes séparés de leur famille dans des maisons d’enfants à caractère social (MECS), de partager des moments avec des sportifs mosellans reconnus et de participer à des animations tout au long de l’année. Le 30 septembre dernier, Joffrey, pour qui c’était une première, était ébahi de l’enthousiasme qu’il avait suscité auprès des 74 enfants de la MECS Moissons Nouvelles située à Rémilly. « Le projet de notre MECS vise à ce que chaque enfant se découvre, progresse, prenne confiance en lui et affirme ses choix. Le sport qui peut aider dans cette quête, véhicule des valeurs qui nous touchent tous », se plaît à rappeler Guillaume Grandfond, chef du service éducatif à la MECS de Rémilly. Le sport, c’est aussi accepter de concevoir et d’accepter que les choses ne se passent pas forcément comme on l’a souhaité. On ne devient pas tous champion mais on peut tous se construire et toujours viser le plus haut. Soit le message véhiculé par ces Belles Rencontres.

« Avoir des rêves et d’y croire »

Pour mener à bien son opération sur l’ensemble du département, soit 13 établissements, le Conseil Départemental s’appuie sur de nombreux sportifs qui ont tous, sans exception, joué le jeu. « J’ai été séduit par le projet que m’a présenté Marina Dinis-Jeoffret, du Conseil Départemental de la Moselle. Le dispositif m’a tout de suite plu et j’ai donc accepté d’être parrain de la MECS à Lorry-lès-Metz auprès de jeunes enfants en difficulté. Je ne voulais pas simplement faire acte de présence une fois de temps à autre car on a la chance d’offrir un vrai bol d’air à ces jeunes et il faut s’investir dans le projet. Je viens une fois tous les deux mois, la plupart du temps accompagné par un coéquipier – ce mois-ci, c’était Kévin Kaly – afin de partager un maximum de choses avec les enfants. » Un constat confirmé par Quentin, l’un des pensionnaires du château de Lorry. « Je ne suis pas forcément branché basket mais plutôt foot. Cela ne m’empêche pas d’apprécier les moments avec Mamédy. Il vient souvent partager des repas avec nous et on parle pas mal. Du coup, je suis devenu un peu supporter de basket, on entre avec les joueurs au début des matchs. » Car le club de l’Union Sainte-Marie/Metz Basket s’investit également dans le dispositif notamment en invitant les jeunes aux matchs. « Quand je suis avec eux, je discute, j’échange, je leur fais des petits entraînements de basket-ball et je leur raconte mon parcours. Je leur répète d’avoir des rêves et d’y croire surtout. » Car le réussite peut s’engendrer par le sport. « Je trouve que c’est un bon levier pour ces jeunes en leur donnant des exemples de réussite sportive et je voulais les encadrer d’une autre manière que par une simple visite de courtoisie », souligne pour sa part, Charles François qui a d’abord été parrain de la CMSEA Les Bacelles à Metz avant de venir celui de la MECS de Faulquemont. « Je m’attèle à mieux les connaître et leur amener une plus-value en leur rendant visite. Je leur donne des petits cours de boxe, je leur ai diffusé un docu-reportage sur un de mes combats en Thaïlande pour leur faire découvrir mon monde. Et il y a un suivi puisque récemment, l’un des enfants de la MECS s’est inscrit à mon club de boxe. C’est bénéfique. »

Objectif Madère

Instituer des rendez-vous quotidiens avec les sportifs, venir les soutenir pendant les entraînements ou les matchs voire partager des moments exceptionnels… C’est bien là que réside tout l’intérêt des Belles Rencontres. Souvenons-nous de Bob Tahri, en mars dernier qui avait emmené des jeunes au Kenya. Un souvenir qui restera gravé très certainement dans la mémoire de chacun d’eux. Un projet analogue est en cours du côté de Thionville. « Anita Fatis a proposé à quelques jeunes de l’accompagner à Funchal, chef-lieu de l’île de Madère où se dérouleront du 30 avril au 7 mai prochain, les championnats d’Europe de natation handisport », indique Franck Aubry, éducateur en charge du groupe concerné par le projet. « Il est vrai que lorsque les jeunes ont su que c’était une athlète handisport qui allait être leur marraine, il y a eu un moment de flottement. Je me souviendrai toujours de cette première rencontre ce 2 juin 2014 où les jeunes étaient plus gênés qu’Anita et ne savaient pas comment l’aborder. » Puis les publics se sont apprivoisés. Les jeunes ont aussi appris beaucoup sur l’handicap, sur les difficultés pour un athlète handisport de s’entraîner, de parvenir à des résultats, etc. « S’il y a bien sûr ce projet énorme sur l’île de Madère, Anita prend aussi, par ailleurs, son rôle de marraine très au sérieux », poursuit Franck. « Elle vient nous voir deux fois par mois partager un repas. Elle est aussi à l’initiative d’une animation sur le handibasket où les jeunes ont eu l’occasion de découvrir et de pratiquer la discipline sans oublier une surprise à venir à l’occasion des fêtes de Noël. » Mais au-delà de tous ces rendez-vous, « Anita leur a aussi fait prendre conscience de beaucoup de choses. À travers son handicap, elle leur donne une vraie leçon de courage car comme elle a coutume de le dire : « la vie, ce n’est pas un cadeau mais un combat ». »

 

Photos : DR - Article publié le 11 décembre 2015

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