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A la découverte de la Russie avec Katya Andryushina

L’ancienne joueuse de Metz Handball, désormais adjointe d’Emmanuel Mayonnade, s’est confiée sur le pays de son enfance, la Russie. De sa jeunesse moscovite à l’évolution de son pays passé par plusieurs identités avant de devenir la Russie de Poutine, Katya Andryushina nous fait le tour d’horizon d’une nation bourrée de clichés mais finalement méconnue des occidentaux. Voyage voyage.

Son enfance

Née à Moscou en 1985 au moment où le pays est encore sous pavillon soviétique (URSS), Ekaterina Andryushina connaît une enfance heureuse, avec sa sœur aînée, baignée dans le milieu du sport dès sa plus tendre jeunesse. « Mon papa était joueur de rugby, ma mère était coach de handball et ancienne gardienne de but en D3 russe. C’est la raison pour laquelle ma sœur et moi avons opté pour le hand dès notre plus jeune âge. J’étais déjà grande pour mon âge et je jouais avec des filles plus âgées de deux ans car j’avais… disons des prédispositions intéressantes pour ce sport. » Avec son école, Katya Andryushina s’essaye également à un autre sport, non sans réussite. « Mon établissement devait présenter une équipe de basket pour participer aux compétitions scolaires et du coup, c’est l’intégralité de l’équipe de hand qui a participé au championnat de basket. Et nous avons gagné le championnat scolaire ! (rires). »

La vie en Russie

Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, la Russie est passée par une période de changements économiques et sociaux. Très peu de personnes se sont enrichies et pour la majorité de la population les changements ont signifié un déclin dans les conditions de vie quotidienne. « J’avoue que je n’ai pas été marqué pour tous ces changements politiques. Nous avons été préservées, ma sœur et moi, par l’évolution du pays au cours des années 90. J’ai eu une enfance heureuse et cool, j’ai eu de la chance. » En 1991, plus du tiers de la population de l’URSS vivait sous le seuil de pauvreté. Mais l’amélioration du niveau de vie des Russes est notable depuis le début du millénaire. « Nous n’avons jamais été dans le besoin et nous avons eu une adolescence tranquille. Nous n’étions pas des fêtardes avec ma sœur. Plutôt tranquille en famille. »

La gastronomie

Non, la Russie, ce n’est pas que la vodka. La gastronomie russe est riche et appréciée en Europe occidentale. Le caviar, le pirojki (petit pain garni de viande ou de légumes) ou le bœuf Stroganov (lamelles de bœuf cuites dans une sauce à la crème) font partie des mets incontournables du pays. « Le borchtch, soupe à la betterave avec de la viande et plein d’autres légumes est un délice, comme le goulasch, autre type de soupe. Il y a également la salade Olivier (salade composée de dés de légumes et d’autres aliments liés à la sauce mayonnaise) qui est un plat apprécié chez nous. On mange beaucoup de fromage blanc, mais pas sous forme liquide comme chez vous, mais en solide, c’est très bon pour la santé d’ailleurs. »

Le sport

« Le sport phare ? Le foot, évidemment », soupire Katia Andryushina. « Comme partout. » Mais le football n’est pas prophète en son pays, tout de même. « Le basket et le hockey sur glace intéressent également beaucoup les Russes. Le handball souffre d’un manque de notoriété même si le titre olympique des handballeuses russes aux derniers JO de Rio a fait parler du sport. Mais le sport féminin n’a pas beaucoup voix au chapitre chez nous. » Concernant les icônes sportives, la Russie a longtemps vénéré les tennismen Marat Safin ou Evgueni Kafelnikov, aujourd’hui Maria Sharapova, même suspendue pour dopage. « Yelena Isinbayeva, la perchiste double championne olympique et triple championne du monde, a une cote importante chez nous. Dans les autres sports, il y a l’ancien basketteur Andreï Kirilenko qui a joué en NBA et qui est aujourd’hui le président de la Fédération russe de basket. En hockey, c’est le joueur de NHL Alexandr Ovetchkine qui est très suivi. » 

Le tourisme

« Moscou et Saint-Pétersbourg sont évidemment les deux destinations préférées des touristes. Ce sont deux villes magnifiques avec une architecture intéressante et beaucoup de musées de qualité. Les Russes, quand ils partent en vacances dans le pays, vont au sud du pays, à côté de Sotchi, qui est au bord de la Mer Noire. Après, les Russes partent souvent en vacances en dehors du pays, en direction de pays comme la Turquie ou de l’Égypte. » Vladivostok et le Lac Baïkal sont d’autres lieux touristiques appréciés des Européens.

Le cliché : Poutine, les ours et la vodka

« Il y a une multitude de clichés sur mon pays, plaisante la coach adjointe. Les gens pensent que les ours se baladent dans les rues du pays, que nous sommes des alcooliques buvant de la vodka du soir au matin et que Vladimir Poutine, le président, est un monstre. On est loin de tout ça. » Si en Occident, Vladimir Poutine est parfois dépeint comme un dictateur, il est avant tout vu en Russie comme celui qui a su relever le pays après le chaos des années 90, à la suite de la chute de l’URSS. « Il a participé à la stabilisation du pays, c’est tout à fait vrai. Il a surtout beaucoup œuvré pour les petites villes de Russie et pas uniquement Moscou. » Cependant, le choix de la Coupe du Monde 2018 en Russie interroge la Moscovite. « Mais pour quoi faire ? On est nuls au foot, rigole Katya Andryushina. Ça nous permet surtout de faire le Mondial (rires). « 

 

CV Express

Né le 17 août 1985 à Moscou (Russie)
Entraîneur adjoint à Metz Handball depuis 2015

Internationale russe (81 sélections)

Anciens clubs : Luch Moscou (Russie), Zvezda Zvenigorod (Russie), Metz Handball.

 

Photos : DR - Article publié le 25 avril 2017

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