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« Je me suis vite demandé ce que je faisais ici »

Après dix années et 262 matchs en Ligue 1, Franck Signorino a décidé de raccrocher les crampons après une dernière saison compliquée avec son club formateur, le FC Metz. Malgré des offres venues de Ligue 2, le désormais ex grenat s’est lancé dans une nouvelle aventure, au sein de l’Union nationale des footballeurs professionnels. Rencontre.

 

Son retour à Metz

« Au niveau de l’ambiance du club, je n’ai pas retrouvé le club que j’avais quitté en 2005. » Au moment du bilan, Franck Signorino n’épargne personne. Pas même lui. « Il y a des événements qui ont été cautionnés par la direction et qui m’ont gêné, explique-t-il. Que ce soit des affaires liées au terrain, au sportif ou à l’humain. On m’a fait revenir car j’étais censé incarner les valeurs du club, montrer l’exemple et encadrer les plus jeunes. Au final, je n’ai pas du tout été écouté, et je me suis vite demandé ce que je faisais ici. Je ne m’attendais pas à jouer tous les matchs, je suis conscient d’avoir été dépassé lors de certains matchs, mais la dernière saison a été la pire de ma carrière sur le plan de l’ambiance générale. Il y a des attitudes et des choses, que je ne citerai pas ici, que je n’ai jamais vues en quinze ans de carrière. Je me suis lassé du foot et de ces nouveaux codes qui ne correspondaient plus à ma vision du football professionnel. C’est en début d’année 2017 que j’ai commencé à réfléchir d’arrêter ma carrière. J’étais usé. »

 

La décision d’arrêter sa carrière

« En avril dernier, il y a eu un événement dans le vestiaire qui m’a définitivement écarté du groupe pro jusqu’à la fin de la saison, au même titre que Kévin Lejeune, raconte le natif de Nogent-sur-Marne. Lors d’une réunion entre les joueurs, le staff et la direction, on m’a demandé de donner mon avis sur la situation actuelle, l’ambiance dans le vestiaire et la gestion sportive. Je l’ai donné de façon courtoise mais cela n’a pas plu. J’ai été écarté et cela a entériné la volonté commune, du FC Metz et la mienne, de cesser notre collaboration en fin de saison. » 15 jours plus tard, le téléphone sonnait. « Sylvain Kastendeuch, que je connais bien de mes années de formation à Metz, m’appelle pour me proposer un poste à l’UNFP. Il me donne jusque fin juin pour prendre une décision. » Malgré des intérêts de clubs de L2 (Valenciennes, Paris FC, Laval), Franck accepte le job. « Je ne me voyais pas déménager, m’éloigner de ma femme et de mes filles pour une dernière année de contrat. Je n’étais pas à la recherche absolue du dernier contrat, je n’avais pas cette obligation. Je ne voulais pas non plus devenir coach ou agent. Donc j’ai accepté cette mission. »

 

Sa nouvelle vie

«  Sylvain Kastendeuch m’a expliqué la nouvelle stratégie de l’UNFP qui souhaite se sortir du syndicalisme pur. Militant et défenseur des droits des footballeurs, l’UNFP aimerait aujourd’hui réhabiliter l’image du footballeur dans la société et c’est dans cette optique que j’ai été embauché. L’image du footballeur professionnel baisse chaque année, on retient que leurs excès ou l’argent qu’ils gagnent. Aujourd’hui, nous avons vocation à mettre en avant les bonnes actions des footballeurs et les retombées économiques engendrées par certains joueurs, qui ne sont pas assez mises en avant. » Aujourd’hui, 87 % des Français pensent que les footballeurs sont trop payés. « Ils sont souvent réduit à taper dans un ballon. Une carrière de footballeur dure en moyenne de 5 à 7 ans. J’aurai pour mission d’inciter les joueurs à avoir un devoir d’exemplarité en s’investissant humainement, à travers des actions sociales. Actuellement, 19 % des footballeurs s’investissent dans des associations, dons de maillot, lors de visites à l’hôpital, dans des fondations… Nous avons établi quatre causes qui touchent particulièrement les footballeurs : l’aide à l’emploi dans les milieux sensibles, les enfants malades, les causes nationales et la parité homme-femme. Je vais recenser les joueurs des 16 clubs professionnels du quart Nord-Est et les accompagner pour se lancer dans cet investissement. Et ainsi les aider à s’accomplir en tant qu’homme en fonction de leurs attentes. »

Photos : F. Knaff / Moselle Sport - Article publié le 3 mai 2018

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