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Frédéric Meyrieu, 10 de der

Joueur incontournable de la fin des années 90, Frédéric Meyrieu a été l’un des grands artisans de l’une des plus belles périodes du FC Metz aux côtés de Pirès, Letizi ou de Kastendeuch. Dernier grand meneur de jeu « à l’ancienne » du FC Metz, vice-champion de France en 1998, le Toulonnais est aujourd’hui directeur technique du Racing Football Club de Toulon. Portrait.

Sa longue crinière sombre, le numéro 10 floqué dans le dos, un pied gauche caviar et un mental à tout épreuve, Frédéric Meyrieu n’a jamais laissé insensibles les supporters des clubs dans lesquels il a joué. Marseille, Bordeaux, Toulon, Lens, Sion ou Metz s’en souviennent encore. « Fred » Meyrieu aussi. « Quel que soit le maillot que j’ai porté, je l’ai toujours fait à 300 %, explique l’ancien numéro 10 messin. Je ne me suis jamais soucié de mon cas personnel au détriment de l’équipe. J’ai souvent eu des propositions intéressantes mais j’ai toujours été fidèle au projet de club. Peut-être au détriment de ma carrière. » Formé au RFC Toulon (à ne pas confondre avec le SC Toulon, ancien club de D1), il est repéré par l’Olympique de Marseille et le directeur du centre de formation de l’époque, Gérard Gili. « J’ai vite été confronté au haut niveau à Marseille. Je sortais des U15 de Toulon et je jouais avec la réserve de l’OM composée de jeunes joueurs comme Christophe Galtier ou Éric Di Meco. » À l’entraînement, Meyrieu côtoie des internationaux et se frotte au gratin de l’OM époque Tapie. « Trois joueurs m’ont vraiment marqué durant mon passage à Marseille. Les deux internationaux allemands Klaus Allofs et Karl-Heinz Forster et Alain Giresse. Je m’inspirais de leur professionnalisme et de leur travail. » Ailier gauche de formation, le natif de la Seyne-sur-Mer est repositionné comme meneur de jeu à Marseille. Un prêt d’un an au Havre en 1987-1988 avant le doublé Championnat-Coupe de France avec l’OM en 1989. Puis s’en vient un départ pour Bordeaux puis au SC Toulon. C’est à Lens entre 1993 et 1996 que Frédéric Meyrieu deviendra le meneur de jeu renommé et habitué aux louanges de la presse nationale. « Lens, j’y ai passé de très belles années. Je participais au renouveau du club et on a accroché l’Europe chaque année. C’était beau. L’ambiance du stade Felix Bollaert était magnifique. » L’idylle se termine par une rupture douloureuse. « Je suis parti à cause d’un désaccord avec le coach de l’époque, Slavo Muslin, qui ne voulait plus de moi et qui la fait savoir au président Martel. Il a eu gain de cause et on m’a signifié le 31 décembre 1996 que je devais partir. Le temps de me retourner, je n’avais que des offres étrangères dont deux émanant de West Ham et de Séville. Mais j’ai opté pour Sion et la Suisse, un pays francophone, plus simple pour l’adaptation et les six derniers mois. »

« L’élimination contre Heslinki est ce qui nous a fait le plus mal »

Six mois salvateurs puisque Meyrieu remporte le doublé coupe-championnat avec son club. Et c’est Metz qui est venu le rechercher à l’été 1997. « C’est Bernard Zénier, avec qui j’avais joué à Marseille, qui m’a convaincu de signer au club. Il s’occupait du recrutement et a su me donner les bons arguments pour me faire venir en Moselle. Ce fut un bon choix vu la saison 1997-1998 que l’on a faite. » La suite, on la connaît. Vice-champion de France, battu au goal average par le RC Lens, Metz effectue une saison presque parfaite. Presque. « Je me souviens avoir fêté la 2e place. Une place tellement cruelle après autant d’efforts. On est venus nous rechercher dans le vestiaire en nous disant que les supporters faisaient la fête et quand j’ai débarqué sur la pelouse, c’était fou ! Une effervescence jamais vue pour moi ! Cela nous a fait chaud au cœur. » La saison suivante n’a pas confirmé le niveau entrevu la saison passée, la faute à un recrutement manqué pour combler les départs des Pirès, Song ou Blanchard. « Il y a eu un gros problème, le manque d’ambition des dirigeants du FC Metz. Sans manquer de respect aux recrues de cette saison 1998-1999, elles n’étaient pas au niveau des partants. Il y a eu une cassure à ce moment-là. On a bûché pour obtenir une finale de Coupe de la Ligue mais le train était passé. L’élimination pour l’accession en Ligue des Champions contre Helsinki est ce qui nous a fait le plus de mal. C’était le début de la fin. » Messin jusqu’en 2002, Frédéric Meyrieu n’a pas quitté le navire quand celui-ci tanguait. « Ce n’est pas mon genre de lâcher. J’avais la possibilité de retourner à Marseille à cette époque mais j’ai choisi de rester à Metz. Est-ce que j’ai bien fait ? Je ne sais pas. Est-ce un regret ? Peut-être… » À 34 ans, il raccroche les crampons et est aujourd’hui directeur technique du RFC Toulon, son club formateur, qui a la particularité de n’avoir que des équipes de jeunes en son sein. « Notre catégorie la plus haute est les U19. C’est une politique que le club mène depuis très longtemps et je m’y tiens. Nous sortons des joueurs comme dernièrement le Niçois Nampalys Mendy. Franck Lebœuf, Patrice Eyraud, Thierry Rabat et moi-même sommes issus de ce club. » Homme à tout faire du RFCT, ne comptez pas sur lui pour le voir assis sur un banc. « Vraiment pas possible (rires) ! J’ai trop de caractère et l’attitude des jeunes joueurs d’aujourd’hui qui savent tout sur tout et n’ont rien à apprendre de leurs aînés ne me convient pas. Je reste dans l’ombre. » De la lumière à l’ombre, il n’y a finalement qu’un pas.

Photos : DR - Article publié le 18 avril 2016

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