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A Frédéric Hantz de jouer

Nommé samedi à la tête du FC Metz, sans grande surprise, Frédéric Hantz aura la lourde tâche de relever le club mosellan après un début de saison catastrophique sur le plan mathématique. Vous étiez 17% à vouloir de l’ancien joueur grenat (1992-1993) contre 32 % pour… Frédéric Antonetti et 12 % pour Gabriel Heinze. Retour en lumière pour l’ancien coach de Montpellier. Portrait.

Rodez, commune de 24 000 habitants située dans le Rouergue, au nord-est de Toulouse. C’est ici que tout a commencé pour Frédéric Hantz. Il y a vu le jour, tout d’abord, en mai 1966, puis il y a débuté le football en tant que joueur, 14 ans plus tard, en 1980. Et c’est toujours à Rodez que l’Aveyronnais a porté son premier costume d’entraîneur, en 1998, juste après avoir raccroché les crampons… au sein du Rodez AF après une carrière en Ligue 2 et en Ligue 1, sous les couleurs de Clermont, Istres, Metz, Nice et Niort. « J’ai fait la carrière que je devais faire, analyse avec le recul l’entraîneur de 51 ans. J’avais surtout le plaisir de jouer plutôt que l’ambition de faire une grande carrière car je pense que j’aurais pu faire mieux. » Mais le joueur pense déjà à son futur et à sa volonté farouche de devenir entraîneur. Une volonté née très tôt. « J’ai passé mes premiers diplômes à 18 ans et lors de ma carrière professionnelle, je passais mes temps libres à réviser et quand mes copains étaient en vacances, moi j’étais en stage de formation d’entraîneur. » Avant d’entamer sa brillante carrière d’entraîneur qui l’emmènera de Rodez à Brive avant de connaître les premiers exploits au Mans et les premières galères à Sochaux puis au Havre, puis la renaissance à Bastia, Frédéric Hantz a d’abord été joueur – « un joueur honorable de Ligue 1 » selon ses propres termes. Un joueur qui découvre la Ligue 1, avec Metz, en août 1992. « Le FC Metz, c’est le premier club important de ma carrière. C’est une grande fierté d’avoir porté ce maillot et découvert un environnement très agréable. » Avec les Grenats, le milieu de terrain gaucher n’effectuera qu’une seule saison, pour 29 matchs joués, laissant tout de même un bon souvenir dans les travées de Saint-Symphorien. « Si j’ai quitté Metz aussi vite, ce n’est pas du tout pour des raisons sportives mais plutôt pour des raisons personnelles. J’avais besoin de me rapprocher de mon Sud natal pour des raisons familiales et le président Molinari l’a très bien compris. » Hantz signe à Nice l’été suivant son arrivée, avant de porter les couleurs de Niort et enfin de Rodez.

« Il faut un environnement favorable pour réussir »

À Rodez, il range définitivement les crampons à 32 ans pour se consacrer à sa nouvelle vie, sans attendre plus longtemps. « Je ne pensais pas forcément devenir coach dans la foulée, note Hantz. On dit que l’imagination est plus forte que la volonté. J’ai eu la chance de prendre les rênes de Rodez immédiatement après la fin de ma carrière. » Des méthodes d’entraînement de Frédéric Hantz, il a été dit beaucoup de choses. Peu de choses sont vraies. « En France, on colle souvent beaucoup d’étiquettes. Et quand, une fois, j’ai décidé d’organiser un footing à 6 heures du matin pour mes joueurs, il a été dit que je faisais tous les jours des footings à 6 heures du matin. Cela me gêne un peu. » Sa force, Frédéric Hantz l’a puisé dans les entraîneurs qui ont jalonné sa carrière de joueur : Michel Poisson qu’il a côtoyé huit ans à Rodez, Alain Laurier à Istres, Joël Muller à Metz (« pour son implication dans le travail ») ou encore Albert Émon à Nice. « Ma carrière de joueur m’a beaucoup apporté et a forgé l’homme que je suis aujourd’hui. L’entraîneur doit être une référence pour ses joueurs et le fait d’avoir joué parmi l’élite française et d’avoir côtoyé des entraîneurs de renom vous aident à vous faire adopter rapidement. » Rodez puis Brive (CFA) pour se faire les dents, Le Mans pour s’affirmer sur la scène hexagonale (montée en Ligue 1) avant ses premiers couacs, à Sochaux, puis au Havre. « Je pense que la réussite d’un entraîneur, comme d’un club, se fait quand l’environnement est favorable. Et à Sochaux, les gens autour de moi n’avaient pas l’énergie nécessaire pour continuer de faire grandir Sochaux. Et tout dépend de l’énergie que l’on met. » Au Havre, sa nomination en décembre 2008 pour une mission sauvetage est plutôt une mission suicide. « Il fallait que je prenne des décisions difficiles et rapides et je n’ai pas senti de soutien de la part de la direction. Je n’ai pas pu travailler comme je le souhaitais et nous n’avons pas pu nous maintenir en Ligue 1 à l’issue de la saison. »

« Les grands clubs ne meurent jamais »

En mai 2010, après une année de chômage, Frédéric Hantz décide de rejoindre Bastia, alors relégué en National après une saison de Ligue 2 en enfer. « Je vivais une période difficile après deux licenciements successifs. Mais j’avais la foi, je n’ai jamais douté et je savais bien que je ne rebondirais pas au PSG ou à Arsenal. Je ne peux nier que j’avais une vraie appréhension d’aller en National mais je savais également que je mettais les pieds dans un grand club qui ne demandait qu’à retrouver la lumière. » Arrivé en Corse sur la pointe des pieds, Hantz décide de rencontrer aussitôt les supporters du Sporting. « Il était important pour moi d’informer les supporters qui étaient toujours là malgré la période difficile, et qui ont toujours été respectueux envers l’institution qu’est le Sporting Club de Bastia. » 500 supporters sont réunis autour de Frédéric Hantz pour écouter le discours du nouvel entraîneur bastiais. « J’ai vu un monsieur de 50 ans pleurer car le club descendait en National. Il fallait leur montrer que nous allions toute faire pour ramener Bastia vers les sommets. » Et la lumière fut. Dès sa première saison, Hantz fait remonter Bastia en Ligue 2, avant de réussir l’exploit de connaître une deuxième saison identique avec une montée à la clé. Le secret ? « Les grands clubs ne meurent jamais. Ce sont les hommes qui font la force d’un club et ceux qui ont repris le Sporting sont des passionnés prêts à se dépasser pour cette institution. » Il quitte le club corse en mai 2014 et rebondit à Montpellier en janvier 2016 avec pour objectif de sauver le club héraultais de la relégation. Mission accomplie avant d’être démis de ses fonctions un an plus tard. Aujourd’hui, la mission est la même. Sauver Metz des enfers de la descente. Avec quels résultats ?

Photos : DR - Article publié le 30 octobre 2017

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