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Carnet de bord : Jeanne Lehair aux Mondiaux Juniors

Vendredi 18 septembre. Jeanne Lehair, la triathlète de Metz, participe à sa dernière grande compétition junior de sa jeune carrière. Les championnats du monde juniors de Chicago (USA) comme ultime étape pour celle qui a marqué les mois précédents en devenant championne du monde de relais. Mais Chicago n’a pas été une balade de santé…

Mercredi 16 septembre « Arrivée la veille à 17 heures, j’entame ce premier jour d’entraînement par un premier tour de vélo d’une heure le long du lac Michigan puis par un repérage sur l’eau, sur le lieu de l’épreuve des mondiaux, avec un kilomètre sur ce parcours en « U ». J’avais plutôt de bonnes sensations, notamment à la nage où j’avais de bons appuis sur un parcours assez classique, pas trop compliqué. Un petit tour au Starbucks – on est quand même aux États-Unis – et le débriefing classique avec chaque course.

 

lhairJeudi 17 septembre Pas le temps de faire du tourisme ou du shopping. À la veille de la course, je vais nager 1 000 mètres dans la piscine – hors de prix d’ailleurs – d’un hôtel et repérage à vélo du parcours du lendemain. Une route avec pas mal de vent, je savais que ça allait « piquer » mais j’aime plutôt bien ce genre de parcours donc je suis plutôt à l’aise. Je n’ai pas vraiment d’appréhension, je pense que c’est un parcours pour moi car j’aime quand c’est difficile. J’ai hâte d’en découdre.

 

Vendredi 18 septembre La journée ne commence pas sous les meilleurs auspices. La veille, le mauvais temps a transformé la course des garçons en duathlon et vu le climat du jour annoncé, une multitude de scénarios est envisagée. Pas le mieux pour se préparer. Au final, le triathlon est maintenue mais repoussée d’une heure à cause des orages prévus. Mentalement, ce n’est pas l’idéal. Puis, j’ai le malheur de me laisser convaincre de manger et le choix du plat va me coûter cher. Je prends des pâtes sans savoir qu’elles sont épicées et je suis prise d’un mal de ventre important à quelques heures du début de la course. Maintenant, les pâtes, on va éviter (sourire).

Puis, les officiels décident d’avancer la course de 15 minutes et ce, à 1h15 du début de la compétition. Je dois accélérer pour faire le meilleur échauffement possible. Cette journée est vraiment particulière.

Début de la course. Je me place à droite sur le ponton avant de nager et je me rends vite compte de mon erreur. Je suis trop décalée de la bouée rajoutée dernièrement et qui doit m’obliger à faire au moins 100 mètres de plus que la majorité des autres filles. Je nage en zigzag et forcément, je puise plus dans mon énergie que prévu. Je sors de l’eau quand même bien placée mais je ne suis pas au top.

À vélo, je me place 3e puis 2e en doublant ma concurrente. Je sens que ça va être dur mais je ne m’inquiète pas trop sur le moment. La 3e me rattrape et lorsque c’est à mon tour de prendre le relais, je suis incapable de pouvoir le faire. Je ne comprends pas ce qui se passe, je n’ai plus de jambes. Je suis un peu perdue. Le groupe de derrière me rattrape, je pense que je vais tomber, sans énergie.

Au passage de la course à pied, je vois Jordan, mon coach, qui essaye de me motiver mais j’avoue que je suis un peu perdue, j’ai le regard vide, presque sans motivation. En courant, ce fut la grande déchéance (rires). Des filles que je bats très souvent me doublent et je tente de sauver les meubles. Je n’ai plus de force et j’ai mal au ventre. Je termine dixième de ces Mondiaux avec beaucoup de frustration. À 100%, j’aurais pu faire un podium. Et quand je vois la troisième sur le podium, je me dis « comment ai-je pu finir derrière elle ? » Les mystères de la vie (sourire.) »

Jeanne

Photos : DR - Article publié le 29 octobre 2015

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